Elon Musk estime que la nouvelle appellation de Twitter, X, n’est qu’une étape vers la transformation de la plateforme de médias sociaux en ce qu’il a qualifié d’« application pour tout ».
« Twitter a été acquis par X Corp à la fois pour garantir la liberté d’expression et comme un accélérateur pour X, l’application pour tout. Il ne s’agit pas simplement d’une entreprise qui se rebaptise, mais qui fait la même chose », a écrit Musk dans un message sur Twitter le 24 juillet.
Lundi, Twitter a remplacé son emblématique oiseau bleu par une seule lettre X stylisée. Le domaine web X.com redirige désormais les visiteurs vers Twitter.com.
Ce n’est pas la première fois que Musk partage sa vision de ce que doit être Twitter. Quelques semaines avant de finaliser l’achat de Twitter pour 44 milliards de dollars, il a tweeté que « l’achat de Twitter serait un accélérateur pour la création de X, l’application pour tout ».
« Le nom Twitter avait un sens lorsqu’il ne s’agissait que de messages composés de 140 caractères qui allaient et venaient, comme des oiseaux qui tweetent, mais aujourd’hui, vous pouvez publier quasiment n’importe quoi, notamment plusieurs heures de vidéo », a ajouté Musk.
Le propriétaire de Twitter a promis de mettre en place de nouvelles fonctionnalités dans l’application.
« Dans les mois à venir, nous ajouterons des communications complètes et la possibilité de conduire l’ensemble de votre monde financier. Le nom Twitter n’a pas de sens dans ce contexte, nous devons donc dire adieu à cet oiseau. »
Un écosystème remarquable
Depuis qu’il a pris les rênes de Twitter, Musk a mis en œuvre plusieurs changements. Désormais, les créateurs de contenu qui répondent à certains critères peuvent obtenir une part des recettes publicitaires de l’entreprise. Les utilisateurs peuvent également bénéficier du service de vérification Twitter Blue, un abonnement mensuel facultatif.
Dinesh D’Souza, auteur et cinéaste, a parlé dans son podcast ce mardi de ce qu’il imaginait pour l’application Twitter, et en particulier des options de paiement qu’elle offrirait.
« Twitter devient donc en quelque sorte une application financière, vous pouvez enregistrer votre argent sur une partie de Twitter, vous pouvez faire des transactions », a expliqué M. D’Souza.
« Il se pourrait qu’Elon Musk essaie en quelque sorte de mettre un grand nombre de banques sur la paille, car les banques ont des bureaux en dur, elles ont des guichets, elles facturent des frais de transaction. L’idée est de tout supprimer, de mettre en place un système électronique et de tout regrouper en un seul endroit. »
Selon lui, Twitter va désormais « regrouper les comptes bancaires des gens dans une seule application ».
Si Musk réalisait ses projets ambitieux pour Twitter, M. D’Souza estime qu’il n’y aurait pas lieu de s’interroger sur le prix excessif payé par le dirigeant de Tesla pour acquérir la plateforme de médias sociaux l’année dernière.
« S’il s’avère qu’il est capable d’étendre Twitter à cet écosystème remarquable de finance, de vidéo et de communication, ainsi qu’au bon vieux tweet, qui, je suppose, va maintenant s’appeler ‘X-ing’ en raison de son nouveau nom, il s’avérera peut-être rétrospectivement qu’Elon Musk a payé trop peu pour Twitter », a-t-il conclu.
Le bon modèle
Musk a d’ailleurs partagé sa vision de Twitter des mois avant de l’acheter.
Lors du All-In Sumit de mai 2022, Musk a mentionné que WeChat, l’application populaire de médias sociaux chinoise, pourrait être « un bon modèle » s’il achetait Twitter au bon prix.
« Si vous habitez en Chine, vous vivez en quelque sorte sur WeChat », a souligné Musk. « Il fait tout, un peu comme Twitter, plus PayPal, plus un tas d’autres choses, et tout en un, avec une interface vraiment géniale. »
« C’est vraiment une excellente application, et nous n’avons rien de tel en dehors de la Chine. Une telle application serait très utile », a-t-il ajouté.
John Mac Ghlionn, chercheur et collaborateur d’Epoch Times, a écrit dans une tribune publiée au mois de juin que les Américains devraient s’inquiéter en utilisant une « application pour tout » ou une « super application » conçue par Elon Musk. Il se demande pourquoi les gens devraient faire confiance à Musk en lui donnant leurs données personnelles ?
« En ce qui concerne les liens de Musk avec la Chine, les preuves sont irréfutables. Après tout, des dizaines de milliers de Teslas sont fabriquées en Chine chaque mois. De plus, Tencent Holdings, la société à l’origine de WeChat, détient une participation importante dans Tesla », a écrit M. Ghlionn.
Bien qu’une super-application soit très pratique, M. Ghlionn précise qu’elle a un coût.
« Imaginez que des pirates informatiques accèdent à votre compte super-app. Tout serait exposé, de vos messages privés à vos photos en passant par vos coordonnées bancaires », explique-t-il.
« Ce ne sont là que quelques-uns des problèmes qu’une super-application pourrait créer. Musk veut faire de X une réalité, mais nous sommes en droit de nous demander si nous voulons vraiment faire partie de son fantasme technologique. Pour ma part, je ne le souhaite pas. »
En mai 2020, Citizen Lab, un organisme canadien de surveillance numérique, a révélé dans son rapport que WeChat surveillait les communications entre ses utilisateurs en dehors de Chine pour améliorer son algorithme de censure des comptes basés en Chine.
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