La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reçu jeudi l’aval de sa famille politique conservatrice réunie à Bucarest. Mais elle l’emporte sans rival et est loin de faire l’unanimité.
La campagne est lancée : le Congrès du Parti populaire européen (PPE) – eurodéputés, patrons de partis et pas moins de 12 chefs d’État ou de gouvernement de l’UE – a officiellement entériné la candidature de l’Allemande de 65 ans.
Un succès mitigé
Ursula von der Leyen s’est félicite de son succès. Après un mandat secoué par les turbulences, du Covid-19 à la guerre en Ukraine, l’ex-ministre de la Défense veut rester le visage de l’UE jusqu’en 2029. « Nous avons 90 jours avant les élections », a-t-elle lancé à la tribune, remerciant l’assistance pour sa « confiance » et son large « soutien ». « Maintenant il est temps d’aller sur le terrain et de conquérir les cœurs et les esprits ! »
Néanmoins, il faut relever qu’elle n’avait pas d’opposant et que sa candidature a été loin de faire l’unanimité. Elle obtient 400 voix sur 801, 89 personnes ayant voté contre.
Des opinions discordantes se sont fait entendre ces derniers jours, notamment du côté de la droite française qui dénonce « une forme de dérive technocratique mettant à mal nos agriculteurs ». En ligne de mire, le Pacte Vert, principal succès législatif de la présidente de la Commission, devenu un épouvantail pour le secteur mobilisé en masse ces dernières semaines à travers l’Europe. Devant cette grogne et la montée des forces de droite dans les sondages, Ursula von der Leyen a opéré depuis quelque temps déjà un virage, mettant en sourdine les enjeux climatiques.
Autre inflexion nette, le PPE prône désormais un transfert des demandeurs d’asile vers des pays tiers face à la pression migratoire, dans son manifeste adopté au premier jour du Congrès. « C’est nous, les Européens, qui décidons qui vient en Europe et dans quelles circonstances, et non les réseaux organisés de passeurs et trafiquants », a insisté la responsable. « On observe qu’elle cherche les voix sur sa droite », note l’analyste, en se rapprochant notamment de la Première ministre italienne Giorgia Meloni avec qui elle s’est par exemple affichée à Kiev pour les deux ans de l’invasion russe en Ukraine.
Le PPE favori des élections
Le scrutin européen débouchera sur un renouvellement des dirigeants des principales institutions de l’UE, dont celui de la Commission, qui doit refléter l’équilibre politique issu des urnes.
Première force politique du Parlement, le PPE fait figure de favori des élections européennes prévues du 6 au 9 juin.
« Notre Europe pacifique et unie est défiée comme jamais. Par les populistes, les nationalistes, les démagogues. Qu’il s’agisse de l’extrême droite ou de l’extrême gauche », a averti la candidate. « Leur but est le même : piétiner nos valeurs et détruire notre Europe. Et nous, le PPE, ne laisserons jamais cela se produire. »
Le bilan d’Ursula von der Leyen « lui confère une image positive », commente Thierry Chopin, conseiller spécial de l’Institut Jacques Delors et professeur invité au Collège d’Europe (Bruges). Première femme à occuper ce poste, elle a su manœuvrer « face aux crises, malgré des positionnements parfois clivants » en politique extérieure, sur la Chine et le Proche-Orient notamment, dit-il à l’AFP.
Investie par le Parlement à une très courte majorité en 2019, « elle sait qu’elle doit rassembler le plus de suffrages possibles pour s’assurer une majorité » si elle devait être choisie par les chefs d’État et de gouvernement des États membres réunis au Conseil européen après les élections, souligne-t-il.
Deuxième groupe en nombre de sièges, les socialistes européens ont eux lancé leur offensive ce week-end à Rome avec pour tête d’affiche le Luxembourgeois Nicolas Schmit, insistant sur « l’importance » du scrutin face à la menace d’une vague « illibérale » dans les urnes.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.