Ukraine : les Européens et les Américains condamnent une frappe russe ayant fait au moins 34 morts

Par Epoch Times avec AFP
14 avril 2025 08:30 Mis à jour: 14 avril 2025 13:20

Les États-Unis, les Européens et les Nations Unies ont fermement condamné dimanche le bombardement russe qui a fait au moins 34 morts dans la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, en pleines tractations diplomatiques pour une trêve.

« Je pense que c’est terrible. Et l’on m’a dit qu’ils ont fait une erreur. Mais je pense que c’est une chose horrible », a déclaré le président américain Donald Trump dans la soirée à des journalistes, à bord de l’avion présidentiel Air Force One.

Cette attaque, intervenue deux jours après la visite d’un haut-responsable américain en Russie, est la plus meurtrière sur une zone civile depuis des mois en Ukraine, et notamment depuis la reprise de contact entre Washington et Moscou mi-février.

L’attaque sur Soumy constitue « un rappel brutal » de l’impératif de négocier pour mettre fin à « cette terrible guerre », a estimé la Maison-Blanche, par la voix du porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes.

À Soumy, les secours ukrainiens ont affirmé que Moscou avait frappé dimanche matin le centre-ville avec des missiles « au moment où il y avait beaucoup de gens dans la rue ».

Une centaine de blessés, dont 15 enfants

Selon cette source, le dernier bilan, à 18h00 (15h00 GMT), était d’au moins 34 morts, dont deux enfants, et de 117 blessés, dont 15 enfants.

Les autorités ont publié des images de corps étendus dans la rue et de blessés à terre, et décrété trois jours de deuil. « Il y a beaucoup de cadavres (…) C’est juste la folie », a déclaré à l’AFP une femme témoin du bombardement, sans donner son nom.

Depuis qu’elle a largement repoussé une percée ukrainienne sur son territoire, dans la région de Koursk, la Russie exerce une pression croissante sur les régions ukrainiennes voisines de Soumy et de Kharkiv. Selon Kiev, ces offensives de Moscou visent à créer des zones-tampon pour empêcher de nouvelles incursions ukrainiennes en Russie.

L’attaque à Soumy a eu lieu le dimanche des Rameaux, une date importante dans le calendrier chrétien qui précède celui de Pâques et marque l’entrée dans la Semaine sainte. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé une frappe « un jour où les gens vont à l’église (…) Seuls des salauds peuvent faire cela ».

Ce bombardement a suscité la condamnation de l’émissaire américain pour l’Ukraine, Keith Kellogg, qui a dénoncé sur X une frappe « inacceptable » qui « dépasse les limites de la décence ». Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a lui qualifié l’attaque d’« horrible ».

« Un crime de guerre grave, délibéré »

« C’est un crime de guerre grave, délibéré et voulu », a dénoncé le futur chancelier allemand, Friedrich Merz. « C’est ce que Poutine fait à ceux qui discutent avec lui d’un cessez-le-feu », a-t-il ajouté.

Le chancelier allemand sortant Olaf Scholz a lui condamné une « attaque barbare », tandis que la Première ministre italienne Giorgia Meloni a déploré une frappe « horrible et lâche » qui « contredit tout engagement réel en faveur de la paix ».

« Cette guerre, chacun sait que c’est la Russie, seule, qui l’a voulue. Aujourd’hui, il est clair que c’est la Russie qui, seule, choisit de la poursuivre », a fustigé le président français Emmanuel Macron, appelant à « des mesures fortes » pour imposer une trêve à Moscou.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est déclaré « consterné ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dit être « sous le choc ».

La Russie a attaqué l’Ukraine sans relâche ces dernières semaines, malgré le mécontentement exprimé par Donald Trump qui a appelé les Russes à cesser de « bombarder comme des fous », et qui fait pression pour arrêter la guerre. Début avril, une attaque russe contre Kryvyi Rig (centre) a tué 18 personnes, dont neuf enfants, et choqué tout le pays.

Que Donald Trump vienne constater les dégâts

Washington a organisé des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens, qui se prolongent et n’ont pas abouti à une cessation globale des hostilités. Dans ce cadre, l’émissaire américain Steve Witkoff a rencontré vendredi Vladimir Poutine en Russie, pour la troisième fois depuis février.

Dans une interview enregistrée avant la frappe sur Soumy et diffusée dimanche par la chaîne de télévision américaine CBS, M. Zelensky a appelé M. Trump à se rendre en Ukraine pour constater les dégâts. « Nous voulons que vous veniez voir. Vous pensez que vous comprenez ce qui se passe ici. Très bien, nous respectons votre décision », a déclaré le chef d’État ukrainien.

« Mais s’il vous plaît, avant de prendre toute décision, avant toute forme de négociation, venez voir les gens, les civils, les combattants, les hôpitaux, les églises, les enfants, détruits ou morts. Venez, voyez et ensuite avançons avec un plan pour mettre fin à la guerre », a-t-il dit. « Vous comprendrez ce que Poutine a fait », a-t-il ajouté, soulignant qu’« on ne peut pas faire confiance à Poutine ».

Gagner du temps sur la guerre

Kiev et des capitales occidentales soupçonnent la Russie de faire traîner à dessein les discussions. « Poutine n’a jamais voulu arrêter la guerre. Il n’a jamais voulu que nous soyons indépendants. Poutine veut nous détruire complètement », a répété M. Zelensky sur CBS.

En mars, Washington avait proposé un cessez-le-feu inconditionnel. Mais Vladimir Poutine n’avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s’est pas concrétisée.

Moscou exige que Kiev renonce à rejoindre l’Otan et lui cède des territoires, notamment les quatre régions ukrainiennes dont elle revendique l’annexion (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson) et la Crimée annexée en 2014.

Des conditions inacceptables pour Kiev qui demande des « garanties de sécurité » pour dissuader la Russie de l’attaquer à nouveau.

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