L’Organisation mondiale de la santé a confirmé jeudi plus de 100 attaques contre les services de santé en Ukraine et demandé l’accès humanitaire à la ville de Marioupol assiégée par les forces russes.
« À ce jour, l’OMS a vérifié 103 attaques contre les services de santé, avec 73 personnes tuées et 51 blessées, dont des agents de santé et des patients », a déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse, qualifiant ce bilan de « sombre ».
« Une violation du droit humanitaire international »
Parmi les attaques confirmées, 89 ont touché des établissements de santé et la plupart des autres des services de transport, notamment des ambulances.
« Nous sommes scandalisés par la poursuite des attaques contre les services de santé », a poursuivi le chef de l’OMS, ajoutant qu’elles constituaient « une violation du droit humanitaire international ».
« La priorité, c’est Marioupol »
S’exprimant lors d’une précédente conférence de presse à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, le directeur de la branche européenne de l’OMS, Hans Kluge, a déploré que certaines zones touchées restaient restaient hors de portée de l’aide sanitaire.
« L’OMS a été capable de livrer du matériel permettant de sauver des vies dans de nombreuses zones touchées, mais il est vrai que certaines restent très difficiles », a-t-il reconnu.
« Je pense que la priorité, clairement, est Marioupol », a-t-il affirmé.
L’armée russe et ses alliés séparatistes assiègent la ville depuis des semaines et font face à une résistance ukrainienne acharnée.
La situation humanitaire y est elle catastrophique, selon les deux camps, et la ville largement en ruine, avec une grande inquiétude sur le sort des civils de cette cité de plus de 400.000 habitants avant l’invasion russe.
La Russie bloque l’accès humanitaire à Marioupol
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé mercredi la Russie de bloquer l’accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les « milliers » de victimes.
Jusqu’à présent, l’OMS « a pu livrer 185 tonnes de matériel médical aux zones les plus touchées du pays, permettant d’atteindre un demi-million de personnes », selon M. Kluge.
Il a également noté que « 50 % des pharmacies ukrainiennes sont présumées fermées et que 1.000 établissements de santé se trouvent à proximité de zones de conflit ou de zones de contrôle modifiées ».
M. Kluge a également souligné que les attaques contre les services de santé constituaient une « violation manifeste du droit humanitaire international », mais a ajouté que l’organisation n’a pas directement attribué la responsabilité de ces attaques, soulignant « ne pas avoir de mandat » pour le faire.
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