Un ancien détenu pour meurtre d’un policier a été mis en examen mercredi à Besançon pour avoir renversé lundi une enseignante dont le pronostic vital est engagé, a indiqué le parquet.
Lundi vers 19h00, Abdelhamid Hakkar a violemment percuté une enseignante de 48 ans alors qu’il circulait en voiture à Besançon. Il a ensuite « fait demi-tour » pour retourner vers la victime qu’il « prétend ne pas avoir vue », selon le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux. Cet homme de 68 ans a été placé sous contrôle judiciaire à l’issue de sa mise en examen pour « blessures involontaires avec ITT (incapacité totale de travail) supérieure à trois mois », a précisé à l’AFP le parquet de Besançon. La victime a été transportée à l’hôpital. Son pronostic vital était toujours engagé mercredi.
« Les circonstances de l’accident sont encore floues », souligne M. Manteaux qui invite les éventuels témoins de la scène à contacter le commissariat de Besançon. M. Hakkar, testé négatif à l’alcool et aux stupéfiants, conduisait sans permis de conduire valable puisque celui-ci avait été annulé en 2017 pour un solde de points nul, après plusieurs infractions. Il affirme qu’il l’ignorait, selon le parquet.
Qui est Abdelhamid Hakkar ?
L’homme d’origine algérienne a été poursuivi par la police lors du braquage à main armée d’une bijouterie à Avallon (Yonne), le 30 août 1984, selon l’Est républicain. Alors qu’il prenait la fuite, l’homme « ouvre le feu à travers son blouson en cuir, tuant un policier et en blessant grièvement un second ». Il avait d’abord été condamné à la perpétuité en 1989.
Niant sa culpabilité, ce « détenu intraitable » a « multiplié les grèves de la faim et fomenté quatre tentatives d’évasion, dont l’une incluait une prise d’otage. » Abdelhamid Hakkar avait formulé des recours jusque devant la Cour européenne des droits de l’Homme, qui lui avait donné gain de cause et reconnu un procès « inéquitable ». La France avait ensuite introduit dans sa législation un mécanisme permettant à un condamné d’être rejugé après un arrêt de la CEDH. S’en sont suivis deux autres procès, en 2003 puis en 2005, ce qui lui a valu de bénéficier d’une libération conditionnelle en 2012.
D’abord condamné à la perpétuité pour meurtre, il aura finalement passé 27 ans de détention.
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