Un aperçu de la vie quotidienne et du travail du fondateur du Falun Gong

Par Connie Wu
5 janvier 2025 00:11 Mis à jour: 5 janvier 2025 02:27

Pendant de nombreuses années, M. Hongzhi Li, fondateur du Falun Gong, est resté très discret aux yeux du public. Toutefois, le New York Times a récemment publié des articles tendancieux et trompeurs sur une série d’entreprises fondées par des pratiquants du Falun Gong, telles que Shen Yun Performing Arts et Epoch Times, plaçant une fois de plus M. Li sous les feux de la rampe.

Pourtant, le portrait qu’ils dressent de M. Li est très fragmenté et les aperçus spécifiques qu’ils proposent ne ressemblent en rien au chef spirituel que je connais et avec qui je travaille depuis près de 20 ans. Comme je ne suis pas la seule, j’ai entrepris de parler à d’autres personnes qui, comme moi, ont passé des années à travailler aux côtés de M. Li, afin que nous puissions faire part de nos observations.

Une grande vision prend forme à New York

En 1999, le Parti communiste chinois (PCC) a lancé une campagne nationale de détention massive, de violence et de diffamation du Falun Gong, une persécution qui dure désormais depuis plus d’un quart de siècle. D’innombrables pratiquants du Falun Gong en Chine ont perdu leur emploi, leurs biens, leur liberté, voire leur vie, et certains ont subi des prélèvements forcés d’organes. De nombreux enfants dont les parents pratiquaient le Falun Gong sont devenus orphelins. En 2001, afin d’offrir un lieu sûr aux pratiquants de Falun Gong qui avaient fui la Chine, en particulier aux orphelins, les pratiquants de Falun Gong d’Amérique du Nord ont construit Dragon Springs dans une région montagneuse isolée, à plus de 100 km au nord-ouest de Manhattan. Le terrain a été aménagé en grande partie par des bénévoles.

Depuis sa création, Dragon Springs a été enregistré en tant que temple religieux. Au cours des années suivantes, l’Académie des arts Fei Tian, le Collège Fei Tian et Shen Yun Performing Arts ont été établis à Dragon Springs pour faire revivre la culture traditionnelle chinoise, qui a été presque complètement détruite par le PCC, pour enseigner cette culture à la prochaine génération et pour partager ses trésors avec le monde. Ces institutions sont toutes de nature religieuse et offrent aux pratiquants du Falun Gong un moyen de vivre et d’exprimer leur foi. En outre, Shen Yun joue un rôle clé en dénonçant la persécution du Falun Gong en Chine et en rendant hommage à la résilience des personnes qui s’opposent pacifiquement à la tyrannie. En conséquence, Dragon Springs est un lieu où les pratiquants de Falun Gong vivent, travaillent, étudient et pratiquent leur foi.

Une vie simple de guidance spirituelle

En tant que fondateur du Falun Gong et directeur artistique de Shen Yun Performing Arts, M. Li guide la pratique spirituelle des pratiquants du Falun Gong dans le monde entier (principalement à travers des enseignements écrits, publiés en ligne) et fournit la vision artistique de Shen Yun. Cependant, M. Li n’occupe aucune fonction administrative auprès des organisations ou des projets mis en place par les pratiquants du Falun Gong. Il ne dirige pas non plus leurs activités quotidiennes. Et voici ce qui est le plus remarquable : M. Li n’a jamais reçu de compensation de ces organisations. Même pour Shen Yun, à laquelle il a apporté une aide artistique importante, M. Li a apporté son concours bénévolement.

Lorsque j’ai lu pour la première fois les allégations du New York Times sur le mode de vie présumé de M. Li, j’ai interrogé George Xu, le président de Dragon Springs, qui travaille aux côtés de M. Li depuis de nombreuses années. M. Xu estime qu’il suffit d’observer le mode de vie de M. Li pour connaître la vérité. « M. Li vit dans (…) essentiellement un dortoir. Il n’a ni propriété, ni voiture, et sa vie quotidienne est très simple », a expliqué M. Xu. « À part une bibliothèque, son espace de vie est complètement dépouillé. C’est assez basique. »

Lorsque j’ai demandé à M. Xu quelle était la source de revenus de M. Li, il a souri et secoué la tête : « Il n’a jamais reçu un seul centime d’un projet ou d’une organisation du Falun Gong. En fait, sa seule source de revenus provient des droits d’auteur des livres sur le Falun Gong ou de la propriété intellectuelle qui s’y rapporte », a expliqué M. Xu. « Et gardez à l’esprit que tous ces livres, vidéos et autres sont également disponibles gratuitement sur internet, donc (…) M. Li n’est clairement pas préoccupé par la maximisation de ses revenus ».

Lorsque j’ai interrogé M. Xu sur certaines de ses habitudes quotidiennes, il a commencé à parler de la salle à manger du campus. « Il a des préférences alimentaires très simples et, à l’origine, il mangeait au réfectoire avec tout le monde », a expliqué M. Xu. « Cependant, comme de plus en plus de gens sont arrivés, il a commencé à manger dans sa chambre pour éviter de déranger les autres. »

« Et honnêtement », a-t-il ajouté, « il n’est pas rare qu’il saute des repas parce qu’il est très occupé. »

Toujours au travail

M. Kaijin Liang, qui travaille à Dragon Springs depuis près de 20 ans et en est l’un des ingénieurs, affirme qu’il est courant de voir M. Li effectuer des travaux manuels sur le campus.

« La construction de Dragon Springs a été extrêmement difficile. Pendant de nombreuses journées, M. Li a travaillé à nos côtés du matin au soir », a expliqué M. Liang. « Pendant plus de 20 ans, même lorsque Shen Yun n’en était qu’à ses débuts et avait besoin des conseils de M. Li dans les domaines artistiques, dès qu’il avait un peu de temps, il venait sur le chantier de construction pour nous aider. Aujourd’hui encore, à plus de 70 ans, il continue d’aider au travail manuel dès qu’il en a le temps. Parfois, lorsque je traverse la zone de construction la nuit, je le vois ramasser des vis, nettoyer les zones de travail, etc. »

M. Liang a souri et a ajouté : « Fréquemment, des pratiquants de Falun Gong viennent sur le chantier pour lui poser des questions en quête de conseils spirituels, et il est alors couvert de sciure de bois, les manches de sa chemise retroussées, et en sueur à cause du travail. Pourtant, il s’arrête patiemment et répond à ces questions. »

Au sujet de certaines affirmations du New York Times sur des articles de luxe, M. Xu s’amuse : « Je ne l’ai jamais vu s’intéresser aux marques. Tant que les vêtements lui vont, c’est tout ce qui semble compter pour lui. Au début, il portait des pantalons kaki. Plus tard, il a dessiné ses propres pantalons, et certains des pratiquants l’ont aidé à les confectionner, afin qu’ils lui aillent mieux. En fait, il porte souvent les mêmes tenues et vestes que tous les artistes de Shen Yun, si bien qu’il est difficile de le repérer dans la foule sur le campus. »

Mme Ying Li (sans lien de parenté avec M. Li), qui gère la logistique à Dragon Springs et fait du bénévolat sur le site depuis de nombreuses années, a estimé qu’il y avait beaucoup de malentendus autour du respect accordé à M. Li sur le campus. « Le Falun Gong a apporté de nombreux bienfaits aux pratiquants, et tout le monde est reconnaissant à M. Li d’avoir introduit cette pratique et d’en avoir rendu l’apprentissage gratuit dans le monde entier », a expliqué Mme Li. « Nous le respectons profondément et le faisons savoir dans nos interactions, mais il semble que certains de ces articles de presse tentent de déformer ce respect en une vénération zélée et aveugle. »

« C’est ridicule », a-t-elle ajouté. « Nous ne sommes pas aveugles et, si je puis me permettre, nous avons les pieds sur terre. Le fait est que nous avons fait l’expérience directe des merveilles que le Falun Gong a apportées à notre santé, à notre niveau d’énergie, à nos relations avec les autres et, bien sûr, à notre bien-être spirituel, de sorte que nous avons naturellement un grand respect pour celui qui a rendu tout cela possible, à savoir M. Li. »

Toutefois, Mme Li reconnaît que certaines personnes sont un peu trop enthousiastes. « Je veux dire, quand quelque chose a changé votre vie dans la mesure où le Falun Gong l’a fait pour tant de gens, vous avez invariablement quelques personnes qui veulent offrir des cadeaux à M. Li pour exprimer leur gratitude, mais il y a une chose : il n’a jamais accepté quoi que ce soit d’onéreux. Parfois, lorsque des pratiquants offrent des cadeaux non précieux, comme du thé ou de la nourriture, il les accepte pour honorer leurs intentions, mais il les donne généralement à d’autres pratiquants ou étudiants peu de temps après. »

Un environnement équilibré

Une chose qui m’a frappé au fil des ans est que, bien que M. Li maintienne un style de vie plutôt austère, l’environnement pour les étudiants, le personnel et les bénévoles de Dragon Springs est bien équilibré, et ce de manière intentionnelle.

M. Xu en donne quelques exemples : « Comme de plus en plus d’Occidentaux venaient étudier ou travailler à Dragon Springs, l’équipe de direction a embauché un boulanger pour leur fournir de la nourriture à l’occidentale. »

« En outre », ajoute M. Xu, « l’école a mis en place un gymnase, des tables de ping-pong, des billards, des jeux d’échecs et d’autres installations, encourageant les élèves à faire de l’exercice et à s’adonner à des formes traditionnelles de divertissement, plutôt que de perdre des heures interminables sur Internet. »

« C’est tout à fait rafraîchissant », souligne M. Xu.

Remettre les pendules à l’heure

M. William Shi, qui dirige l’équipe de sécurité du campus depuis plus d’une décennie, s’est dit déçu par les allégations des médias.

« M. Li se concentre sur le développement spirituel des pratiquants du Falun Gong (…) C’est toute sa vie », confie-t-il. « Toute la gestion des opérations quotidiennes est laissée aux pratiquants du Falun Gong et, honnêtement, ce que la plupart des gens oublient, c’est que leur succès ou leur échec dans ces choses fait partie de leur cheminement spirituel. Ils sont maîtres de leur décision, ou du chemin à suivre. C’est pourquoi M. Li ne s’implique pas dans les activités quotidiennes relatives à des projets comme Epoch Times, Ganjing World ou autres. Les personnes qui pensent le contraire ne comprennent pas le rôle des chefs spirituels dans les traditions orientales ou sont simplement mal informées. »

« Prenons Epoch Times, par exemple », ajoute M. Shi. « Même si Epoch Times existe depuis plus de 20 ans, M. Li ne s’y est rendu que quelques fois, et lorsqu’il s’y exprime, c’est toujours pour guider les pratiquants dans leur cheminement spirituel ou dans leur résistance à la persécution. »

Pour finir, je me suis rendu au bureau de l’équipe de direction de Shen Yun pour m’entretenir avec M. Yu Zhou afin de connaître son point de vue.

M. Zhou a réfléchi un moment en regardant par la fenêtre.

« Lorsque le PCC a commencé à persécuter le Falun Gong, ils ont répandu des rumeurs selon lesquelles M. Li vivait dans le luxe, dans des manoirs et avec des voitures. Aujourd’hui, certains médias occidentaux répètent les mêmes fausses histoires », a expliqué M. Zhou. « En tant que pratiquants du Falun Gong travaillant aux côtés de M. Li toutes ces années, nous avons personnellement été témoins et avons ressenti les difficultés qu’il a endurées et les sacrifices désintéressés qu’il a consentis pour tous et pour tous ceux qui pratiquent le Falun Gong depuis des décennies. Naturellement, nous souhaitons à M. Li une vie meilleure. Mais en réalité, il ne se soucie guère de ces choses-là. À nos yeux, il est indifférent aux désirs matériels et l’est resté. Il n’a rien à voir avec le personnage que certains médias ont présenté. Quel honte qu’ils fassent ça ! »

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