Un Chinois a été condamné vendredi à 22 mois de prison par un tribunal de Suède pour avoir espionné les réfugiés tibétains dans ce pays scandinave pour le compte de Pékin. Dorjee Gyantsan, 49 ans, a été reconnu coupable d’avoir infiltré la communauté tibétaine, forte de 130 membres selon leurs institutions représentatives, pour recueillir des informations sur leur profession, leur situation familiale et leurs activités politiques.
Ces informations étaient ensuite transmises à un agent du régime chinois contre rétribution. Le tribunal de Södertörn (au sud de Stockholm) a établi que le coupable avait « conduit une vaste opération mettant en danger les personnes d’origine tibétaine en Suède et leurs familles au Tibet ». Dorjee Gyantsan avait fui la Chine à la fin des années 90 pour le Népal. Il vit depuis le début des années 2000 en Suède où il était arrivé en tant que réfugié tibétain protégé par les Nations unies. Il a toutefois utilisé plusieurs identités.
Né d’une mère tibétaine et d’un père chinois, il s’est fait passer pour un partisan de l’indépendance tibétaine dans les pays scandinaves. Il a participé à des manifestations contre la politique chinoise au Tibet, notamment en Norvège où il a couvert une visite du Dalaï lama en tant que reporter de la radio Voice of Tibet. Dans ses conclusions, le tribunal ajoute que Dorjee Gyantsan a rencontré à de multiples reprises le secrétaire de l’ambassade de Chine en Pologne pour lui transmettre les informations collectées.
Dorjee, qui avait plaidé non coupable, dit avoir ignoré l’identité de cette personne. Il a indiqué vendredi faire appel de sa condamnation. Ses activités d’espionnage se sont étalées de juillet 2015 à son arrestation par les services du renseignement suédois en février 2017. Au moment de son arrestation, l’accusé, de retour de Varsovie, était en possession de 6.000 dollars en espèces, dissimulés dans des boîtes de médicaments.
L’accusation s’est basée sur des témoignages, les contacts de Dorjee avec la communauté tibétaine, ainsi que des relevés téléphoniques et des voyages. Pékin considère le Tibet comme une partie inaliénable de la Chine depuis son annexion en 1951. Souvent l’espionnage de réfugiés vise à les empêcher de critiquer le régime dans leur pays natal. Certains gouvernements les surveillent également pour identifier qui a fui, pourquoi, où ils résident ou pour exercer des pressions sur des membres de leur famille restés au pays.
DC avec AFP
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