Roger Garside, expert réputé de la Chine et ancien diplomate britannique qui était en poste à Pékin pendant et après le règne de Mao Zedong, a évoqué lundi sa vision de la démocratie en Chine lors d’un événement organisé par la Hoover Institution de l’université de Stanford.
Roger Garside, auteur de China Coup : The Great Leap to Freedom (littéralement, « un coup d’État en Chine serait le grand saut nécessaire à la liberté »), qui a été publié ce mois-ci par les presses de l’université de Californie, a déclaré que les étrangers « ne peuvent pas dicter la façon dont la Chine est gouvernée. Mais ils peuvent et doivent aider les Chinois qui veulent une Chine démocratique à y parvenir ».
Il a déclaré que les nations devraient déclarer ouvertement « l’objectif d’une Chine libre » et que le peuple chinois est maintenu « dans une condition d’esclavage politique » par le Parti communiste chinois (PCC), qu’il a qualifié de « régime totalitaire ». M. Garside a ajouté que « les Chinois qui souhaitent secrètement un changement seront encouragés par notre engagement ».
Glenn Tiffert, chargé de recherche à la Hoover Institution et responsable du China’s Global Sharp Power Project, a noté que M. Garside encourage les lecteurs « à regarder au-delà de Xi Jinping et à imaginer une Chine qui répudierait sa vision et choisirait plutôt la démocratie, une voie qui lui a longtemps été refusée, ne serait-ce que pour se sauver de l’impasse calamiteuse dans laquelle Xi conduit la [Chine] ».
M. Garside, qui est également l’auteur du livre Coming Alive : China After Mao (littéralement, « prendre vie : la Chine après Mao »), a suggéré que l’utilisation de la pression économique est cruciale pour faciliter le changement politique en Chine.
« Les États-Unis et leurs alliés jouissent d’une supériorité économique sur la Chine et ils doivent l’utiliser », a-t-il déclaré. « La Chine dépend de l’accès aux principales devises de réserve du monde, au système bancaire international, aux marchés de capitaux les plus profonds du monde, à ses plus grands réservoirs de capitaux mobiles et aux plus grands centres de découverte scientifique et technologique, qui sont tous contrôlés par les États-Unis et leurs alliés. Cela nous donne le pouvoir de créer les conditions du changement. Nous devons exploiter ce pouvoir d’une manière graduée, de manière à inciter [le régime chinois] au changement et imposer un prix à l’état actuel des choses. »
M. Garside a déclaré qu’en raison de l’interconnexion de la Chine avec l’économie mondiale, les pays qui utilisent des outils économiques pour encourager le changement « doivent accepter des coûts économiques à court terme afin de défendre et de promouvoir nos intérêts politiques et économiques à long terme ». À cette fin, a déclaré M. Garside, « nos gouvernements doivent éduquer l’opinion publique, y compris [au sujet des] intérêts acquis comme Wall Street ».
Orville Schell, directeur Arthur Ross du Centre sur les relations américano-chinoises à l’Asia Society, a convenu que l’économie serait probablement le facteur déterminant central d’un futur changement de régime en Chine.
« S’il doit y avoir un changement en Chine, il doit venir de l’intérieur du pays. Et si je devais dire comment cela se produira, cela aura probablement quelque chose à voir avec l’économie », a déclaré M. Schell. « Toutes les économies sont cycliques, et lorsque la Chine connaîtra un mauvais cycle, c’est là qu’elle sera testée, comme nous l’avons été en 2008, comme nous l’avons été tout récemment. »
M. Garside a qualifié le PCC de « craintif » face aux troubles en Chine, et a déclaré que les preuves d’une crise économique imminente en Chine s’accumulent.
« L’économie [chinoise], qui a enregistré une croissance spectaculaire, est maintenant elle-même en proie à de graves problèmes », a-t-il déclaré. « L’État a injecté d’énormes quantités de crédit dans l’économie pour maintenir un taux de croissance artificiellement élevé, car il craint le chômage et les défaillances d’entreprises qui résulteraient d’une baisse de la croissance. Le résultat est une montagne de dettes. Aucune nation ayant une montagne de dettes aussi élevée que celle de la Chine ne l’a jamais réduite sans récession ou inflation prolongée. »
Teng Biao, juriste universitaire et professeur invité à l’Université de Chicago, qui était auparavant chargé de cours à l’Université chinoise de sciences politiques et de droit, a exprimé l’espoir d’un changement politique en Chine avec l’aide internationale.
« Lorsque la communauté internationale sacrifie ses propres valeurs au nom de la stabilité régionale et internationale ou de la croissance économique, elle ne fait que dire au PCC qu’il n’a pas besoin de se réformer », a-t-il déclaré. « La Chine est devenue une menace directe et urgente pour les droits de l’homme et la démocratie dans le monde. C’est l’obligation et la tâche du peuple chinois de renverser le PCC, mais c’est aussi l’intérêt et la responsabilité de l’Occident. »
M. Tiffert, de la Hoover Institution, a cité l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 comme un spectre qui continue de hanter le PCC.
« Ces dernières années, Xi Jinping a poursuivi une sorte d’involution politique, redoublant de discipline et de répression par crainte que le Parti communiste chinois ne se précipite vers le sort de son cousin soviétique », a-t-il déclaré. « À bien des égards, ses méthodes se retournent contre lui. Elles aliènent des partenaires essentiels, augmentent la tension internationale et le risque de confrontation militaire, et menacent d’étouffer le dynamisme du peuple chinois. »
M. Garside a suggéré que le PCC pourrait emprunter une voie similaire à celle du Parti communiste de l’ancienne Union soviétique.
« L’opinion dominante est que ce régime est fort et stable et qu’il gouvernera la Chine dans un avenir prévisible. Mais je soutiens que ce régime est fort à l’extérieur et faible à l’intérieur », a-t-il déclaré. « Qui, en janvier 1991, prédisait que l’Union soviétique allait s’effondrer et que le Parti communiste de l’Union soviétique allait se dissoudre ? Personne, parmi l’énorme industrie de la soviétologie aux États-Unis, ne le disait. Mais en l’espace de dix mois, ces deux choses s’étaient produites. »
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