Un fonctionnaire de l’OMS semble avoir raccroché au nez d’une journaliste qui l’interroge sur Taïwan

Par Zachary Stieber
30 mars 2020 19:26 Mis à jour: 30 mars 2020 19:26

Un haut responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, pourrait-on croire, raccroché au nez d’un journaliste qui lui a posé 2 fois de suite une question sur Taïwan.

L’île, située à seulement 129 km de la Chine, a rapidement fait face à l’apparition du virus du PCC et compte peu de cas de cette nouvelle maladie. Taïwan a accusé l’OMS d’avoir ignoré ses questions au début de l’épidémie, qui a été cachée par le Parti communiste chinois pendant des semaines.

Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la COVID-19, de virus du PCC, parce que la dissimulation et la déplorable gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

COUVERTURE SPÉCIALE : VIRUS DU PCC 

RTHK , la seule société d’audiovisuel public de Hong Kong, a interviewé Bruce Aylward de l’OMS, un épidémiologiste canadien qui a dirigé une mission conjointe OMS-Chine sur la propagation du virus en Chine. Le rapport qui en a résulté fait l’éloge de la Chine à plusieurs reprises, alors que lui même et d’autres responsables de l’OMS l’ont aussi fait lors des briefings quotidiens sur la pandémie de COVID-19 et lors des interviews avec les médias.

Soulignant les éloges que Taïwan a reçus pour sa réaction à la nouvelle maladie, un journaliste de la RTHK a ensuite demandé à M. Aylward : « L’OMS va-t-elle reconsidérer l’adhésion de Taïwan ? »

M. Aylward a regardé l’écran et n’a pas parlé.

« Allô ? » a demandé le journaliste.

« Je suis désolé, je n’ai pas entendu votre question, Yvonne », dit rapidement Bruce Aylward. Quand la journaliste a dit qu’elle allait la répéter, il a répondu : « Non, c’est bon. Passons à une autre, alors. »

Les élèves entrent à l’école américaine de Taipei, à Taïwan, le 18 mars 2020. Taïwan, Singapour et Hong Kong ont connu plus de succès dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 que d’autres territoires. (Paula Bronstein/Getty Images)

L’OMS a exclu Taïwan de son adhésion sous la pression de la Chine.

La journaliste a alors commencé à poser une question différente sur Taïwan, ce qui a incité M. Aylward à mettre fin à l’appel vidéo.

La journaliste a rappelé et a demandé à Bruce Aylward de parler de la manière dont Taïwan avait contenu le virus.

« Nous avons déjà parlé de la Chine », a-t-il répondu. « Quand vous regardez toutes les régions de Chine, elles ont en fait toutes fait du bon travail. »

M. Aylward a ensuite pris congé de la journaliste et a mis fin à l’interview.

Le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, a déclaré dans un communiqué que Bruce Aylward « n’a pas répondu à une question sur la manière dont Taïwan a fait face à l’épidémie de COVID-19 ».

« La question de l’adhésion de Taïwan à l’OMS est du ressort des États membres de l’OMS, et non du personnel de l’OMS. Toutefois, l’OMS travaille en étroite collaboration avec toutes les autorités sanitaires qui sont confrontées à la pandémie actuelle de coronavirus, y compris les experts sanitaires taïwanais », a-t-il écrit dans un courriel adressé au journal Epoch Times.

« Le nombre de cas taïwanais est faible par rapport à la population. Nous continuons à suivre de près l’évolution de la situation. L’OMS tire des enseignements de tous les domaines, y compris des autorités sanitaires taïwanaises, afin de partager les meilleures pratiques au niveau mondial. »

La réaction de Taïwan a consisté à procéder à des tests à grande échelle. Près de 30 000 patients ont été testés, et la plupart se sont révélés négatifs. Au 28 mars, l’île comptait 283 patients. Trente d’entre eux ont été libérés de la quarantaine, tandis que deux sont morts. Les autres restent en isolement.

Taïwan a également déclaré avoir essayé, l’année dernière, d’alerter l’OMS sur la COVID-19, qui n’était connue à l’époque que sous le nom de mystérieuse pneumonie. Les États-Unis ont récemment augmenté leur soutien à l’île.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, arrive pour une conférence de presse à la suite d’un comité d’urgence de l’OMS pour discuter du coronavirus, alors que l’éclosion venait de commencer en Chine, constituant une urgence sanitaire internationale, le 30 janvier 2020 à Genève. Photo de FABRICE COFFRINI / AFP via Getty Images.

L’OMS et la Chine

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a été élu à son poste en 2017 avec le soutien de la Chine. Il a refusé à plusieurs reprises de critiquer la Chine et a régulièrement fait l’éloge de ce pays qui aurait donné au monde une « bonne opportunité » de freiner la propagation du virus du PCC. Il s’est également opposé aux restrictions de voyage, notamment celle que le président Donald Trump a annoncée contre la Chine le 31 janvier.

Ne voulant pas affronter le Parti communiste chinois, M. Adhanom Ghebreyesus a provoqué la colère de nombreuses personnes, ce qui l’a incité à démissionner.

« En raison de son influence en tant que leader, le monde a peut-être manqué une occasion cruciale d’arrêter la pandémie ou d’en atténuer la virulence », ont écrit Lianchao Han, vice-président de Citizen Power Initiatives for China, et Bradley Thayer, professeur de sciences politiques à l’université du Texas-San Antonio, dans un article d’opinion.

Seuls quelques responsables de l’OMS ont parlé de la dissimulation par le régime chinois de l’étendue de l’épidémie. Le mois dernier, John Mackenzie, qui siège au comité d’urgence du groupe sur le virus, a qualifié la manière dont le Parti communiste chinois a fait face à la situation de « répréhensible« .

« Il a dû y avoir d’autres cas qui se sont produits et dont on ne nous a pas parlé. Je pense qu’ils ont essayé de garder les chiffres secrets pendant un certain temps à cause d’une importante réunion qu’ils ont eue à Wuhan, mais je pense qu’il y a eu une période où les comptes-rendus ont été faits de façon très mauvaise, ou qu’il y a eu une très mauvaise communication », a-t-il dit.

La plupart des autres responsables de l’OMS se sont rangés du côté de Tedros, malgré un ensemble croissant de preuves montrant que le Parti communiste chinois a falsifié le nombre de personnes infectées et mortes, a caché des informations aux autres pays, et continue à faire des affirmations qui contredisent les preuves sur le terrain.

Le régime chinois a déclaré ces derniers temps qu’il n’y avait pas eu de nouvelles infections à Wuhan, la ville où le virus du PCC est apparu pour la première fois, une affirmation largement critiquée comme n’étant pas crédible et pourtant reprise par les médias du monde entier.

Un patient assisté par des membres du personnel médical portant des vêtements de protection pour aider à arrêter la propagation d’un virus mortel qui a commencé dans la ville, descend d’une ambulance à Wuhan dans la province centrale de Hubei en Chine, le 26 janvier 2020. (STR/AFP via Getty Images)

Des documents internes obtenus par Epoch Times ont mis en évidence que le suivi des données a été fait n’importe comment par le régime et que les discussions sur l’épidémie ont été censurées, aggravant ainsi la propagation de la maladie. D’autres montrent que les autorités ont sous-déclaré les infections à Wuhan et à Shandong et ont exigé des bureaux gouvernementaux qu’ils détruisent les données relatives à l’épidémie.

Wu Se-chih, professeur adjoint au Collège de technologie maritime de Taipei, a déclaré à Epoch Times que l’OMS « a pris le parti de la Chine, en disant que la Chine a fait du bon travail [dans la lutte contre le virus]. Mais la réalité est que la pandémie est devenue grave partout dans le monde ».

Le 14 janvier, l’OMS a répété l’affirmation de Pékin selon laquelle il n’y avait « aucune preuve évidente de transmission interhumaine » pour le virus du PCC. Un jour plus tard, le premier cas confirmé est arrivé aux États-Unis. Sept jours plus tard, le média d’État chinois Xinhua a admis que la transmission humaine était possible.

Une étude, qui n’a pas été examinée par des pairs, a montré que si les autorités chinoises avaient agi trois semaines plus tôt qu’elles ne l’ont fait, le nombre de cas de COVID-19 dans le monde aurait été réduit de 95 %, ce qui aurait sérieusement limité sa propagation.

Bruce Aylward a répondu la semaine dernière à une question sur la fiabilité des données chinoises : « La grande question est de savoir s’ils cachent des choses. Non, ce n’est pas le cas. »

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