Un général affirme que les forces ukrainiennes contrôlent environ 1000 km² du territoire russe

Le président russe, Poutine, s'est engagé à repousser les forces de Kiev hors du pays

Par Jack Phillips
14 août 2024 20:57 Mis à jour: 14 août 2024 22:17

Le plus haut commandant militaire ukrainien a déclaré lundi que les forces de Kiev contrôlaient environ 1000 kilomètres carrés de la région russe de Koursk suite à leur invasion transfrontalière, tandis que le président russe Vladimir Poutine s’est engagé à les en déloger.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié une vidéo du haut responsable militaire Oleksandr Syrskyi présentant un rapport sur les combats à Koursk.

« Nous continuons à mener une opération offensive dans la région de Koursk. Actuellement, nous contrôlons environ 1000 km² du territoire russe », a-t-il déclaré dans la vidéo.

Alexei Smirnov, le gouverneur russe par intérim de la région de Koursk, a déclaré, par l’intermédiaire des médias d’État, que l’Ukraine contrôlait 28 agglomérations et 2000 civils, et que l’incursion s’étendait sur une profondeur de 13 km et une largeur de 50 km. Environ 180.000 personnes de la région seront évacuées et réinstallées, et quelques 120.000 en sont déjà parties, a-t-il précisé.

Dans des messages publiés sur les réseaux sociaux lundi, Zelensky a fait l’éloge des soldats et des commandants de son pays « pour leur fermeté et leurs actions décisives ». Il n’a pas donné de détails, mais a laissé entendre que l’Ukraine offrirait une aide humanitaire dans la zone des combats.

Lors d’une réunion télévisée lundi, Poutine a promis que ses forces travailleraient à repousser les troupes ukrainiennes hors du territoire du pays. Il a déclaré que les pertes subies par l’armée ukrainienne augmentaient, et notamment celles des unités les plus prêtes au combat, selon les médias d’État russes.

Les Ukrainiens « se sont engagés sur la voie de l’extermination des Ukrainiens eux-mêmes », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ils « recevront certainement une réponse digne de ce nom » de la Russie.

Le président russe a ajouté que l’Ukraine tentait d’améliorer sa position sur les négociations dans la guerre, mais qu’il ne pouvait être question de négociations avec un ennemi qu’il accusait d’avoir pris pour cible des civils lors de son opération dans la région de Koursk.

Les commentaires de Poutine lundi sont les plus détaillés qu’il ait faits jusqu’à présent depuis que l’Ukraine a lancé son attaque transfrontalière le 6 août.

Moscou a déployé des troupes supplémentaires pour faire face à l’incursion de Koursk, a indiqué le ministère russe de la Défense dans des déclarations diffusées par les médias d’État et sur les réseaux sociaux. Le ministère n’a pas précisé le nombre ni le type de forces déployées. Il a ajouté que l’Ukraine tentait de ralentir la progression russe sur d’autres parties du front, mais que les forces de Moscou continuaient d’avancer.

« Les forces du service de communication militaire ont organisé la livraison de moyens supplémentaires pour renforcer le groupe de forces et former des réserves », a déclaré le ministère de la Défense lundi, ajoutant que des « véhicules lourds à chenilles » étaient livrés dans les zones qui bloquaient les forces ukrainiennes.

Dimanche, Zelensky a confirmé pour la première fois que les forces militaires ukrainiennes opéraient en Russie, alors que des combats étaient signalés depuis plusieurs jours à Koursk. Dans un discours prononcé la nuit, il a déclaré que la guerre s’étendait désormais en Russie, sans toutefois donner plus de détails.

Cette incursion est la plus importante depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022. Plus tôt dans l’année, au mois de mars, un plus petit nombre de forces soutenues par l’Ukraine ont pénétré dans plusieurs zones le long de la frontière à Koursk et Belgorod, mais ont été repoussées par la Russie.

L’Ukraine n’a pas révélé publiquement l’objectif de l’opération, qui a pris la Russie au dépourvu après des mois d’avancées progressives russes dans l’est de l’Ukraine.

Une mise à jour fournie par l’Institut pour l’étude de la guerre, un groupe de réflexion basé à Washington, indique que l’opération ukrainienne à Koursk a donné à Kiev un répit temporaire et lui a permis de repousser les avancées russes dans leur ensemble.

« La possession par la Russie de l’initiative sur l’ensemble du théâtre depuis novembre 2023 a permis à la Russie de déterminer le lieu, le moment, l’échelle et les exigences des combats en Ukraine et a forcé l’Ukraine à utiliser du matériel et de la main-d’œuvre dans des opérations défensives réactives », a déclaré le groupe de réflexion dans sa dernière mise à jour, publiée dimanche soir.

Il a noté que l’armée russe pourrait avoir « incorrectement évalué que l’Ukraine n’avait pas la capacité » de s’opposer à l’initiative de Moscou sur le champ de bataille, remettant en cause les efforts russes en Ukraine.

Jusqu’à présent, la Maison-Blanche a émis peu de commentaires sur l’incursion ukrainienne.

Lors d’une conférence de presse tenue le 10 août, John Kirby, le porte-parole de la Maison-Blanche chargé de la sécurité nationale,  a déclaré que les États-Unis étaient « en contact avec leurs homologues ukrainiens » et qu’ils essayaient de mieux comprendre ce qui se passait et quels étaient leurs objectifs.

« Je vais m’abstenir de caractériser ce qui se passe sur le terrain jusqu’à ce que ces conversations se terminent et que nous ayons l’impression d’avoir une meilleure idée de ce qu’ils font », a-t-il également déclaré.

Avec Reuters

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