Le consul général chinois au Brésil s’est moqué ouvertement de Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, en le qualifiant de « chien courant » auprès du gouvernement américain et l’accusant de ruiner les relations amicales entre la Chine et le Canada.
Li Yang, le plus haut diplomate chinois de Rio de Janeiro a traité Trudeau de « garçon » et de « dépensier » dans une publication écrite en anglais sur Twitter, le 28 mars.
« Mon garçon, ta plus grande réussite est d’avoir ruiné les relations amicales entre la Chine et le Canada et d’avoir transformé le Canada en chien courant auprès des États-Unis », a-t-il écrit sur le site de médias sociaux.
L’expression « chien courant » est un terme péjoratif chinois qui désigne une personne qui s’attire les faveurs d’une force plus puissante, souvent antagoniste. Le terme est fréquemment utilisé dans la propagande du Parti communiste chinois (PCC), notamment à l’époque de Mao Zedong, pour inciter le zèle national à lutter contre les démocraties occidentales.
« Ce sont des mots de combat, et ils manquent de spécificité », a déclaré Charles Burton, ancien diplomate canadien à Pékin, au National Post.
M. Burton a noté que Li n’a pas précisé ce que Trudeau a fait pour avoir prétendument ruiné les relations amicales entre la Chine et le Canada. Il a ajouté que si la publication sur les médias sociaux avait été faite par un diplomate basé au Canada, la personne pourrait être déclarée « persona non grata » – c’est-à-dire une personne non accueillie – et renvoyée dans son pays d’origine.
Comme M. Li est basé dans un autre pays, il est à l’abri de telles conséquences, mais ses remarques ont sans aucun doute été approuvées par les hauts responsables du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré M. Burton.
David Mulroney, ancien ambassadeur du Canada à Pékin, a déclaré qu’il était « extraordinaire » qu’un diplomate fasse des remarques aussi hostiles à l’encontre d’un dirigeant national étranger.
« Cela ressemble et sonne comme une diplomatie qui est hors de contrôle, comme si les diplomates adultes de la Chine ont été mis à l’écart ou choisissent de rester silencieux. Ce n’est pas une bonne image pour un pays qui n’est éloigné que de quelques décennies du chaos et de l’extrémisme », a écrit M. Mulroney sur Twitter.
M. Yang avait également retweeté un message de la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, qui critiquait les États-Unis et les pays européens pour avoir lancé des guerres au Moyen-Orient après les attaques terroristes du 11 septembre 2001.
Ces remarques agressives de la part des responsables chinois sont caractéristiques de la diplomatie « guerrière de loups » du PCC.
Hua a affirmé que les pays occidentaux « ne se soucient pas vraiment des musulmans », car les campagnes « antiterroristes » soutenues par les États-Unis contre les terroristes islamiques ont entraîné la mort et le déplacement de populations musulmanes massives.
Les remarques de M. Li sont intervenues quelques jours après que le Canada a annoncé des sanctions à l’encontre de quatre responsables chinois pour leur participation aux violations systématiques des droits de l’homme à l’encontre des musulmans ouïghours dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. Les mesures ont pris effet le 22 mars, en coordination avec les États-Unis et le Royaume-Uni, et par solidarité avec l’Union européenne.
Les minorités musulmanes en Chine ont été victimes de détention arbitraire, de viol, de travail forcé, d’avortement forcé et de stérilisation.
La semaine dernière, la Chine a riposté en sanctionnant le député conservateur Michael Chong, qui avait parrainé une motion de la Chambre des communes déclarant que le traitement réservé par la Chine aux Ouïghours et à d’autres ethnies musulmanes constituait un génocide.
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