Deux hommes ont été mis en examen et écroués pour « meurtre et tentative de meurtre commis en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion », un peu plus de trois mois après la mort d’une mère de famille rom, tuée par balle devant son mobile-home en Haute-Savoie.
Le principal suspect, âgé de 26 ans, a reconnu être l’auteur de tirs visant la famille, « tout en contestant avoir délibérément touché la victime », mortellement touchée à l’abdomen, a indiqué samedi la procureure d’Annecy Line Bonnet dans un communiqué.
La victime, une femme de 40 ans enceinte de sept mois, a été « touchée par un projectile alors qu’elle était sortie pour voir les dégâts » après que le mobile-home où elle logeait avec son mari et ses deux filles adolescentes a été la cible de « plusieurs tirs d’arme à feu », le 22 février, à Chênex (Haute-Savoie), non loin de la frontière suisse. Un second homme, âgé de 30 ans et mis en examen pour les mêmes faits, a reconnu « avoir déposé le tireur avec son fusil sur le lieu du crime » et l’avoir récupéré ensuite.
Les deux complices ont également reconnu avoir tiré des coups de feu deux jours plus tôt, le 20 février, sur plusieurs caravanes d’une aire d’accueil des gens du voyage à Viry, à quelques kilomètres de là, où se trouvaient plusieurs familles. Plusieurs caravanes avaient été touchées mais il n’y avait pas eu de blessés, selon le parquet d’Annecy. Tous deux ont été placés en détention provisoire vendredi.
Une plainte « pour assassinat raciste »
Quelques jours après le drame, l’association « La Voix des Roms » avait indiqué sur son site internet avoir « porté plainte pour assassinat raciste », en s’inquiétant d’une « multiplication des propos et des actes antitsiganes depuis plusieurs mois, voire plusieurs années ». « L’antitsiganisme a tué à Chênex », soulignait sa publication en appelant la justice à agir.
De fortes tensions opposent depuis des années la population locale et les gens du voyage en Haute-Savoie et notamment dans la région du Genevois, où se trouve le village de Chenex : au cœur du débat, le manque d’aires du voyage, dénoncé d’un côté, et les installations sauvages sur des emplacements illicites, de l’autre, assortis d’accusations d’atteinte à la tranquillité et à la sécurité publique.
Plusieurs tirs d’arme à feu
Le 22 février, le mobile-home familial installé sur un terrain a été « la cible de plusieurs tirs d’arme à feu dont au moins un avait touché une bouteille de gaz située à l’extérieur », selon les témoignages du mari et des deux filles de la victime, âgées de 13 et 14 ans.
Des impacts de balles ont été retrouvés sur la bouteille de gaz et le logement, tout comme « plusieurs étuis de cartouches dans la forêt à une centaine de mètres » du campement.
Les « importantes investigations » lancées après le décès de la mère de famille ont mis en évidence « la possible participation de plusieurs individus originaires de Haute-Savoie », précise le communiqué du parquet. Une « importante opération judiciaire » a débouché mardi sur l’interpellation de cinq personnes placées en garde à vue pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée, et pour « non dénonciation de crime », selon la même source. La carabine « utilisée pour tirer » sur la victime a été retrouvée lors de perquisitions.
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