La vue d’une mère et d’un enfant sans-abri est normalement l’une des plus tristes au monde. Mais c’est un spectacle qui n’est que trop courant aux Philippines, selon un rapport de Reuters de 2018. Citant le bureau des statistiques du gouvernement, plus de 4,5 millions de Philippins sont sans domicile fixe. Trois millions d’entre eux sont concentrés dans l’aire métropolitaine tentaculaire de Manille, « probablement la plus grande ville du monde », estime le rapport.
Alors qu’on peut voir des sans-abri partout dans la ville, Ameniel Del Mundo, un jeune entrepreneur en informatique, a aperçu une scène surprenante près de la route de l’aéroport de Manille, le 9 avril 2019. Alors qu’il se trouvait dans un embouteillage, il a vu une mère jouer avec son fils sur un îlot directionnel.
Ameniel a dit au journal Philippine Daily Inquirer qu’il était stressé par des questions de travail au moment où il a rencontré la paire. « Les deux jouaient heureux sur l’îlot pendant que je me plaignais de ma situation dans la voiture. »
Sur les photos prises par Ameniel, on peut voir la mère allongée sur le sol, se servant de ses jambes pour pousser son jeune fils dans les airs afin qu’il « vole ». Même s’ils n’ont qu’une petite partie de trottoir pour s’allonger, les deux personnes semblent être complètement absorbées par leur jeu, sans parler d’être heureux.
« Je me suis soudain rappelé à quel point l’amour d’une mère envers ses enfants n’a pas besoin de choses matérielles », a-t-il partagé.
Ameniel a posté les photos sur sa page Facebook, écrivant que ce duo était « la preuve que le bonheur est un choix ». Pour lui, le fait que les deux pouvaient ignorer tout ce qui leur manquait et simplement apprécier d’être ensemble était une leçon à garder à l’esprit.
En quelques jours à peine, le puissant post est devenu viral et compte maintenant plus de 8 500 j’aime et 23 000 partages. Ameniel a répondu à l’attention avec un autre message sur Facebook, remerciant tout le monde pour leur offre de donner des cadeaux à la famille, et aussi pour avoir partagé le message. Malheureusement, malgré toute l’attention des médias sociaux et l’aide du journal, personne n’a été en mesure de localiser la mère et le fils.
Ameniel a réitéré ce qu’il pensait être le vrai message de l’histoire : « Nous ne pouvons pas choisir les circonstances qui nous arrivent, mais nous pouvons choisir d’être heureux quelle que soit la situation. »
Les photos et la déclaration d’Ameniel sur le bonheur ont inspiré une discussion intéressante sur la vraie nature du bonheur sur Facebook. On s’est demandé si une personne heureuse réagit naturellement mieux à l’adversité ou si la façon dont elle réagit détermine si le bonheur peut survenir.
Une personne a donné son avis, affirmant que « le bonheur est un état d’être ».
Pendant ce temps, un autre a répondu que « vous ne pouvez pas être dans cet état sans l’avoir d’abord choisi ». Ceci a été suivi d’une explication plus détaillée : « Vous choisissez d’ ‘accepter’ (les choses), puis vous devenez heureux. Vous choisissez de ‘lâcher prise’, donc vous êtes heureux. Vous choisissez d’être ‘satisfait, insouciant, positif, intime, fidèle, bon’, etc… donc vous êtes heureux… le bonheur est ‘l’effet’ (d’un choix) et non la ’cause’… »
Indépendamment de leurs vues sur le bonheur, il semble que le tableau ait trouvé un écho chez les Philippins de tout le pays et dans le monde entier. Le pays a connu une forte croissance économique au cours des dernières années, mais fait face à de nombreux défis économiques, selon un récent rapport publié sur le site web de la chaîne télévisée et radiophonique gouvernementale américaine La Voix de l’Amérique. Un peu moins d’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté et l’infrastructure du pays n’a pas suivi le rythme de sa croissance.
Néanmoins, des moments comme celui capturé par Ameniel semblent avoir inspiré beaucoup de ses concitoyens à être reconnaissants pour ce qu’ils ont plutôt que de se concentrer sur ce qu’ils n’ont pas. Comme les Beatles le chantaient, « Je n’aime pas trop l’argent, parce que l’argent ne peut pas m’acheter l’amour ».
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