L’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, libéré la semaine dernière par l’Iran dans un échange de prisonniers, a remercié jeudi tous ses soutiens en Belgique et ailleurs pendant ses 455 jours de détention, se disant « profondément ému » par cette mobilisation.
« N’ayant eu aucun accès direct aux informations extérieures pendant toute la durée de ma détention à l’isolement complet (soit 13 mois consécutifs), j’étais à mille lieues d’imaginer l’ampleur de la mobilisation citoyenne », a écrit le Belge francophone de 42 ans.
« L’ampleur de votre soutien m’émeut profondément »
« Pétitions, tribunes, manifestations, bannières, dessins, cartes, lettres… L’ampleur de votre soutien m’émeut profondément », ajoute-t-il, disant aussi sa joie d’avoir retrouvé sa « tendre Belgique démocratique ». Il s’agit de sa première expression publique depuis son rapatriement le 26 mai, via le sultanat d’Oman qui a fait office de facilitateur dans l’échange de prisonniers. Pour voir revenir M. Vandecasteele, la Belgique a libéré et livré à l’Iran son diplomate Assadollah Assadi.
Ce dernier, alors en poste à Vienne, avait été arrêté à l’été 2018 en Allemagne, puis condamné à 20 ans de prison pour terrorisme en 2021 en Belgique, pour un projet d’attentat qui devait viser un rassemblement d’opposants iraniens en France. Dans sa lettre de remerciements, l’humanitaire belge dit reprendre « petit à petit contact » avec la vie en liberté auprès de ses proches. « Le décalage est immense. Je suis suivi par une équipe médicale professionnelle que je remercie beaucoup », relève-t-il.
Olivier Vandecasteele était apparu amaigri lors des retrouvailles avec sa famille sur le tarmac de la base militaire de Melsbroek, près de Bruxelles. Ses proches et les autorités belges, jusqu’au Premier ministre Alexander De Croo, ont comparé à de la « torture » sa « détention arbitraire » par les autorités iraniennes, à l’isolement et sans accès aux soins médicaux.
« Chantage »
Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, M. Vandecasteele avait été condamné, notamment pour « espionnage », à 40 ans de prison et 74 coups de fouet. Pour ses soutiens, il a été victime d’un « chantage » de l’Iran pour récupérer M. Assadi. Téhéran jugeait illégale la condamnation de ce dernier en Belgique, considérant qu’elle violait son immunité diplomatique.
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