Samedi dernier, l’assaut de combattants du Hamas contre le kibboutz de Kfar Aza a tué plus de cent civils, selon des militaires israéliens. Ce vieux kibboutz se trouve à 800 mètres de la frontière qui sépare Israël de la bande de Gaza. Un journaliste d’i24 News, présent sur les lieux ce mardi, ne trouvait plus les mots pour décrire l’horreur qui régnait en ce lieu.
Dans le kibboutz de Kfar Aza, les habitants étaient habitués aux tirs de roquettes réguliers mais ce qui s’est passé ce samedi 7 octobre dépassait l’entendement. Même les soldats qui ont fini d’enlever les cadavres des civils ce mardi – comprenant les corps d’enfants assassinés – ont été traumatisés. De même que des journalistes, comme c’est le cas de Maël Benoliel d’i24 News.
« Il règne ici une odeur de mort »
Ce mardi, la presse étrangère a eu l’autorisation des forces de défense israéliennes d’entrer dans le kibboutz de Kfar Aza. « Il va être extrêmement difficile pour moi de vous décrire l’horreur, l’apocalypse que nous avons pu voir ces dernières minutes », a déclaré Maël Benoliel, en pesant ces mots. « Il s’agit de montrer au monde, ce que le Hamas, ce que le djihad islamique a fait ici à des innocents, des civils, on parle de dizaines de maisons brûlées, avec des familles entières à l’intérieur, on parle d’enfants, de femmes, à qui on a coupé la tête. On parle de dizaines de morts ici, […] des blessés, énormément de blessés », a-t-il ajouté.
« il va être très difficile pour moi de vous décrire l’horreur, l’apocalypse…il s’agit de montrer ce que le Hamas a fait…on parle d’enfants, de femmes à qui on a coupé la tête…les mots viennent à manquer »
Non, il ne s’agit pas que de crimes de guerre #LFI#Hamas pic.twitter.com/BP2Fr3EQ0i— Guillaume Kiefer (@KieferGuillaume) October 10, 2023
Expliquant que la localité de Kfar Aza a été reprise seulement ce lundi 9 octobre par les forces de sécurité israéliennes, les militaires ont ensuite évacué les « corps d’israéliens sans vie » des maisons. « Il y a aussi évidemment beaucoup de corps de terroristes, il règne ici une odeur de mort. Il y a eu d’âpres combats, évidemment, pendant environ 36 heures », a poursuivi le journaliste d’i24 News. Certaines des dépouilles des assaillants, reconnaissables à leurs fins gilets pare-balles noirs, commençaient à gonfler en raison de la putréfaction.
« On parle de 70 terroristes qui sont parvenus à s’infiltrer jusqu’ici pour commettre des massacres contre des familles entières qui n’étaient pas armées, qui dormaient », a encore signalé Maël Benoliel.
Le journaliste a indiqué que des images de la synagogue « dans laquelle il y a eu un génocide » devaient initialement être montrées, mais il a été décidé que « c’était suffisant, et qu’on ne pouvait pas tout montrer non plus ».
« Je vous le dis franchement, c’est un massacre, il n’y a pas d’autres termes »
« Les journalistes ici qui sont avec moi – encore une fois ils viennent du monde entier – ils sont comme moi, profondément choqués de ce qu’ils ont vu ici. Les mots viennent à manquer. […] Je vous le dis franchement, c’est un massacre, il n’y a pas d’autres termes, c’est inimaginable. On vous enverra évidemment des images de ce qu’on a pu filmer ici », a-t-il conclu, encore sous le choc, avant de préciser que lui et ses confrères devaient désormais se retirer de cette zone.
Dans une partie du kibboutz de Kfar Aza, réservée aux jeunes adultes, on pouvait voir des petites maisons noircies. Omer Barak, un officier israélien de 24 ans, a raconté que les Palestiniens « les ont incendiées, pour forcer leurs occupants à sortir », pour ensuite les mitrailler. « Mais beaucoup ont préféré périr incendiés, peut-être intoxiqués par la fumée, plutôt que d’être tués par les terroristes », a-t-il poursuivi, la preuve en est que beaucoup de cadavres ont été retrouvés à l’intérieur de ces maisons.
De son côté, le major israélien Itaï Virov a indiqué à l’agence de presse : « Je n’ai jamais vu une chose pareille de toute ma vie. Vous voyez les bébés, les mères, les pères, dans leurs chambres, dans leurs bunkers de protections, et comment les terroristes les ont tués. Ce n’est pas une guerre, ce n’est pas un champ de bataille. C’est un massacre, c’est une activité terroriste. »
« Je n’avais jamais rien vu de pire. J’ai craqué quand j’ai vu les corps de deux enfants assassinés », a-t-il lâché.
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