Le plus grand éditeur de livres indépendant d’Australie aurait succombé à l’intimidation des « agents d’influence de Pékin », et a annulé à la dernière minute la décision de publier un livre critiquant l’influence du régime chinois en Australie.
L’auteur Clive Hamilton indique que c’est la première fois dans l’histoire de l’Australie qu’une puissance étrangère arrête la publication d’un livre la critiquant.
La publication du Dr Hamilton, Silent Invasion: How China Is Turning Australia into a Puppet State (L’invasion Silencieuse : Comment la Chine transforme l’Australie en un État fantoche) révèle « l’étendue effrayante de l’influence communiste » en Australie.
L’éditeur Allen & Unwin, ayant publié plusieurs livres du Dr Hamilton dans le passé, surprend par ce revirement soudain, alors que le livre allait partir à l’impression.
« La semaine dernière Allen & Unwin a bien exprimé quelques réserves légales, mais malgré cela j’ai pensé qu’ils étaient résolus à le publier, alors ça a été un choc complet », rapporte Hamilton à Guardian Australia.
« Il y a vraiment un tournant dans la suppression de la liberté de parole au sujet de la Chine, exprime Hamilton. Ce qu’on voit en ce moment… c’est le premier cas majeur de l’histoire où un éditeur occidental important décide de censurer dans son propre pays un document sur le Parti communiste chinois. »
Australian publisher drops book for fear of Beijing https://t.co/Z4XK7NWvDs
— FT China (@ftchina) November 13, 2017
« Le livre est d’un intérêt public énorme… et nous, les Australiens vivant dans une société libre, ne devrions pas nous laisser intimider par une puissance étrangère autocratique », informe Hamilton, récipiendaire de l’Ordre d’Australie, à ABC.
« Si vous voulez analyser comment Pékin influence la société et la politique australienne, vous devez analyser les activités des individus et donner des noms, et c’est ce que j’ai fait, rapporte Hamilton. J’ai procédé à des recherches méticuleuses. »
Les spéculations vont bon train afin de savoir si l’éditeur aurait pu recevoir des menaces légales au cas où il se serait décidé à publier le livre en question. De telles menaces peuvent prendre la forme d’une procédure en diffamation, contrariante, onéreuse et de longue haleine, à la fois contre l’éditeur et l’auteur.
À la lumière de cette réalité, le Dr Hamilton commente : « Je ne peux pas empêcher une puissance étrangère autoritaire d’exploiter nos lois sur la diffamation et de supprimer toute critique à son encontre en utilisant ce biais ».
« Le gouvernement chinois cherche à utiliser les systèmes légaux de l’Occident contre l’Occident », informe un ancien officiel de la sécurité nationale, selon SMH.
Jennifer Zeng, une survivante des camps de travaux forcés en Chine, a été « choquée« par la timidité de l’éditeur australien dans son propre pays.
« Il me semble que les choses se dégradent vraiment en Australie vis-à-vis de ‘l’invasion Silencieuse’ du PCC », écrit Zeng, auteur du livre Witnessing History: One Woman’s Fight for Freedom and Falun Gong (Témoigner de l’Histoire : le combat d’une femme pour la liberté et le Falun Gong) qui a été publié par Allen & Unwin en 2005.
Le consulat chinois et Allen & Unwin n’ont pas répondu aux « appels répétés » à leurs bureaux après que la publication du livre a été annulée, selon RFA.
Allen & Unwin a fait une annonce, disant qu’ils avaient néanmoins un « respect énorme » pour le Dr Hamilton et son travail, mais qu’ « après un conseil légal complet nous avons décidé de retarder la publication du livre Silent Invasion de Clive Hamilton jusqu’à ce que certaines affaires actuellement en jugement aient été tranchées. Clive ne souhaitait pas retarder la publication et a exigé le retour de ses droits, comme il avait la possibilité de le faire. Nous lui souhaitons la meilleure chance avec le livre ».
Malgré cela, le Dr Hamilton précise : « La raison pour laquelle ils ont décidé de ne pas publier ce livre est la raison même pour laquelle le livre doit être publié ».
Alors que l’obsession pour la censure de la Chine s’étend au monde entier, elle est de plus en plus étroitement contrôlée en République populaire de Chine. Il y a quelques semaines, un éditeur scientifique international – Springer Nature, éditeur de Scientific American – a bloqué près de 1000 articles pour les empêcher d’être vus en ligne par quiconque en Chine. Des mots-clés « sensibles » comme Tibet, Taïwan, Falun Gong ou Révolution culturelle. Ils ont fait cela pour adhérer aux « règles et réglements » du territoire chinois. Cela vaut aussi pour la Cambridge University Press, qui a également été influencée afin de censurer ses publications en Chine.
C’est certainement une inquiétude lorsque le plus grand abuseur des droits de l’homme au monde joue un tel rôle d’interférence dans des pays étrangers, et s’en tire à bon compte.
Pour en savoir plus sur le problème, regardez la vidéo ci-dessous (en anglais) :
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