Face à une vague de décès de requins blancs caractérisés par un gonflement du cerveau, des scientifiques canadiens et américains tentent de savoir si une maladie affecte actuellement l’espèce.
Un mystère marin à élucider. Un mal inconnu semble frapper ces derniers mois une population importante de grands requins blancs, alors que plusieurs charognes de ce gros poisson ont été retrouvées sur les côtes canadiennes. Fait troublant, les cadavres analysés par les scientifiques présentaient une anomalie au cerveau, raconte The New York Times.
Le premier requin blanc autopsié, un mâle mesurant 2,65 mètres et pesant 227 kilos, a été retrouvé sur une plage de l’Île-du-Prince-Édouard, à l’est du Canada. Réalisé au Collège vétérinaire de l’Atlantique de l’université de l’île, l’examen médical a très vite écarté les hypothèses les plus probables. Aucune blessure physique importante, des organes internes intacts… Rien d’évident au premier abord.
Grâce à des analyses microscopiques plus approfondies, un diagnostic a pu être établi. Le requin est mort d’une méningo-encéphalite, une inflammation des tissus cérébraux qui provoque un gonflement et une compression du cerveau. La pathologie peut empêcher le requin de se nourrir ou lui faire perdre son équilibre, jusqu’à l’entraîner au fond de l’eau.
« Il se passe quelque chose d’important »
Megan Jones, pathologiste vétérinaire au Collège et directrice régionale du Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF), qui a pratiqué l’autopsie du requin, a commencé à s’alarmer après avoir eu affaire à plusieurs autres cas similaires. Quatre autres cadavres de requins lui sont parvenus.
« Trois de ces cinq requins semblent avoir la même maladie potentiellement infectieuse affectant leur cerveau, confie-t-elle au New York Times. Nous devons en savoir plus sur ce dont il s’agit », déclare la docteure, qui fait aujourd’hui partie d’une équipe de scientifiques en quête de réponses sur le sujet.
Les recherches sont difficiles, car la plupart des charognes étant trop dégradées pour être analysées, ces dernières ayant passé trop de temps dans les profondeurs. Parmi les cadavres exploitables, deux ont particulièrement attiré l’attention en raison de leurs caractéristiques.
Le premier requin avait, dans son estomac, « de gros morceaux de marsouin », potentiellement infecté par des parasites ou des bactéries, rapporte Tonya Wimmer, directrice exécutive de la Marine Animal Response Society (MARS). L’autre avait agonisé en nageant de façon désorientée dans un port.
Pourtant, après analyse, pas la moindre trace de méningo-encéphalite sur ces prédateurs. Plus complexe qu’il n’y paraît, donc. Alisa Newton, vétérinaire en chef de l’organisation internationale de recherche sur les requins OCEARCH, n’a pas dit son dernier mot : « Je suis convaincue qu’il se passe quelque chose d’important. »
Afin de déterminer avec certitude si l’animal a été infecté par un virus ou une bactérie, la vétérinaire a transmis les tissus cérébraux d’un des requins au Washington Animal Disease Diagnostic Lab (WADDL). Les résultats de l’analyse de l’ADN des tissus n’ont pas encore été dévoilés.
Bien que ce mal inconnu fasse penser à une sorte d’épidémie sous-marine, Tonya Wimmer n’écarte pas l’hypothèse d’un rééquilibrage de l’écosystème marin en cours.
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