La 8e édition des Fêtes maritimes de Brest s’est ouverte vendredi au son des cornes de brume de l’immense flottille de voiliers et autres embarcations venues participer à l’un des plus grands rassemblements maritimes au monde.
Actionnées à terre peu après 10h00 par les élus, les premiers retentissements de cornes de brume ont été suivis par une réponse de l’Abeille Bourbon, le remorqueur de haute mer basé à Brest, qui a donné le signal aux flottilles en mer.
Une série de longs sons graves ont alors résonné dans la rade de Brest, pendant qu’une foule dense attendait pour entrer sur le site du festival. « C’est le rendez-vous que tout le monde attend », a souligné Fortuné Pellicano, président délégué du festival, soulignant qu’il s’agit de « l’un des cinq plus grands rassemblements maritimes du monde ».
Un millier de bateaux en tout genre y participent jusqu’au 17 juillet. La dernière édition, prévue à l’été 2020, avait été annulée pour cause de Covid-19. « Y a quand même huit ans qu’on en avait pas fait, donc ça nous manquait un peu », sourit Hubert Periou, retraité de 61 ans et bénévole pour les Fêtes maritimes.
Tout commence en 1980
En 2016, 700.000 visiteurs étaient venus admirer les vieux gréements le long des sept kilomètres de quais du port breton, soit plus de 100.000 visiteurs par jour.
« Avant d’être organisées à Brest, les premières fêtes trouvent leurs origines dans le fond de la rade. Tout commence en 1980, à Pors Beac’h, une anse paisible sur la rivière de Daoulas. Quelques amoureux des vieux gréements donnent un nouveau souffle à une petite flotte de voiliers traditionnels et se retrouvent l’été pour fêter joyeusement ces témoins de la culture maritime », explique le site des Fêtes maritimes de Brest. Suivent 1982, 1984, avec toujours plus de visiteurs – plus de 10000 – et de bateaux. En 1986, 400 voiliers mettent le cap sur Douarnenez qui organisera cette année puis en 1988, une grande fête maritime et culturelle, la première de cette ampleur en France.
Une myriade de navires océanographiques, chasseurs de mines de la Marine nationale, bateaux de pêche, de sauvetage ou de plaisance, yoles, voiliers de course et pirogues polynésiennes sont ouverts à la visite ou proposent des sorties en mer.
Quel bonheur à observer, direction Brest même ! pic.twitter.com/rGHldXpxjg
— Breizhhollgaret (@StraboniThomas) July 12, 2024
Simple visiteuse, Isabelle, assistante sociale dans l’armée, participe pour la troisième fois à ce rassemblement dont elle apprécie « les couleurs, l’animation, les vieux gréements, la dynamique, le monde ». « Enfin, voilà tout ce mélange de cultures, de couleurs… C’est pas le soleil en tout cas ! », rigole-t-elle, sous une pluie fine.
« Navires répliques historiques »
Parmi les plus grands voiliers amarrés dans la cité du Ponant figurent notamment le Gulden Leeuw, un trois-mâts néerlandais de 70 mètres, le Santa Maria Manuela, un quatre-mâts portugais de 68 mètres, ou Le Belem, le célèbre trois-mâts français (58 mètres) qui a convoyé la flamme olympique jusqu’à Marseille.
Deux des plus grands voiliers-écoles du monde, les quatre-mâts Sedov (117 mètres) et Kruzenshtern (114 mètres), propriétés de l’État russe, ne seront en revanche pas de la fête, guerre en Ukraine oblige. Et un autre navire russe, le Shtandart, a fait les frais, à la dernière minute, de l’extension aux « navires répliques historiques » des sanctions européennes contre la Russie.
Propriété privée, ce trois-mâts de 34 mètres, réplique exacte d’une frégate du tsar Pierre Le Grand, sillonne les festivals maritimes européens et embarque des croisiéristes entre chaque étape. Il avait troqué son pavillon russe pour celui des îles Cook, début juin à la demande des autorités françaises, mais est désormais banni des ports européens. Vendredi, il avait renoncé à se rendre à Brest et mouillait au large de Bénodet, dans le sud du Finistère. Les Fêtes maritimes se termineront avec la traditionnelle grande parade de centaines de bateaux vers Douarnenez (Finistère), prévue jeudi 18 juillet.
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