ENVIRONNEMENT

Un mystérieux sursaut d’ondes radio rapides a été retracé jusqu’à une galaxie située à 3,6 milliards d’années-lumière de la Terre

juillet 1, 2019 21:34, Last Updated: juillet 12, 2019 14:25
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Pour la première fois, un sursaut d’ondes radio cosmiques a été retracé jusqu’à son point d’origine : dans ce cas-ci, une galaxie à environ 3,6 milliards d’années-lumière de la Terre.

Ces sursauts radio ne sont que des éclairs radio de quelques millisecondes et de tels sursauts rapides ne sont pas rares dans l’espace. Mais trouver d’où ils proviennent est incroyablement difficile.

Les gens aiment à croire qu’ils proviennent d’une civilisation extraterrestre avancée. Néanmoins, cette hypothèse n’a pas été entièrement exclue par les chercheurs de Breakthrough Listen, un programme de recherche scientifique consacré à la recherche de preuves de vie intelligente dans l’univers.

Les astronomes ont été en mesure de déterminer la source d’un sursaut radio rapide récurrent en 2017, mais il est plus difficile d’identifier les sursauts radio uniques parce qu’ils ne se reproduisent pas.

Le sursaut radio unique, nommé FRB 180924, a été découvert par le radiotélescope ASKAP (Australian Square Kilometre Array Pathfinder), en Australie-Occidentale.

Trois des plus grands télescopes au monde, le Gemini South et le très grand télescope de l’Observatoire européen austral, ont été en mesure d’observer le sursaut. Les résultats de cette observation ont été publiés jeudi dans la revue Science.

Les astronomes ont découvert pour la première fois en 2007 des sursauts radio rapides, souvent appelés FRB (fast radio burst, FRB). La quête pour découvrir d’autres sursauts radio depuis lors a permis d’en découvrir 85, dont deux qui se répètent au même endroit.

« Ceci est la grande percée que les astronomes attendaient depuis qu’ils ont découvert les sursauts radio rapides », a dit Keith Bannister, le principal auteur de l’étude et ingénieur de recherche au CSIRO, l’agence scientifique nationale de l’Australie.

Comme les sursauts sont si courts et difficiles à suivre, l’équipe de M. Bannister a trouvé un moyen d’immobiliser et de sauvegarder les données recueillies par l’Australian Square Kilometre Array Pathfinder en une fraction de seconde après que le télescope détecte un sursaut.

Les données de la détection ont été utilisées pour créer une carte montrant le point d’origine. L’éclair est venu d’une galaxie de la taille de la nôtre, à 3,6 milliards d’années-lumière d’ici. C’est à la périphérie de cette galaxie.

« Si nous nous tenions sur la Lune et regardions la Terre avec cette précision, nous serions en mesure de dire non seulement de quelle ville provient l’éclair, mais aussi de quel code postal et même de quel quartier de la ville », a ajouté M. Bannister.

« Nous avons identifié la galaxie d’origine du sursaut et même son point de départ exact, à 13 000 années-lumière du centre de la galaxie dans la banlieue galactique », a déclaré Adam Deller, l’un des auteurs de l’étude et professeur associé au Centre for Astrophysics and Supercomputing de la Swinburne University of Technology.

Par rapport au point d’origine du sursaut radio rapide répété détecté en 2017, cette source d’origine unique est très différente.

Le sursaut répété venait d’une petite galaxie pleine d’étoiles en formation. Le sursaut unique provient d’une galaxie massive qui a de faibles taux de formation d’étoiles.

« Cela suggère que les sursauts d’ondes radio rapides peuvent se produire dans une variété d’environnements, ou que l’apparent sursaut unique détecté jusqu’à présent par ASKAP est généré par un mécanisme différent de celui des sursauts répétés », a expliqué M. Deller.

Bien sûr, le plus grand mystère des sursauts radio rapides dans l’espace perdure. Pourquoi se produisent-ils ? Mais savoir d’où ils proviennent est un pas de géant dans la bonne direction pour les comprendre.

Les sursauts d’ondes peuvent agir comme une signature pour décoder l’espace entre les systèmes stellaires.

« Ces éclairs sont altérés par la matière qu’elles rencontrent dans l’espace », a déclaré Jean-Pierre Macquart, auteur de l’étude et professeur associé à l’Institut Curtin de radioastronomie : « Nous pouvons maintenant déterminer d’où elles proviennent, nous pouvons les utiliser pour mesurer la quantité de matière dans l’espace intergalactique. »

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