Un aventurier français, Christophe Gruault, a débuté lundi à Varsovie un périple à bord d’un canot à rames de 2.023 km qui l’amènera à Paris en empruntant les rivières de cinq pays dont il prélèvera des échantillons pour évaluer leur taux de pollution, dans le cadre d’un projet réalisé avec des scientifiques.
M. Gruault, 58 ans, a embarqué à bord d’un canot de six mètres de long et de 60 cm de large avec l’objectif d’arriver à Paris le 18 juin.
Son itinéraire de 2.023 km l’amènera à traverser la Pologne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France en empruntant 22 cours d’eau.
« Le but du jeu est de pouvoir justement montrer que ce qui est beau est fragile et ce qui est fragile, il faut y faire attention », a déclaré M. Gruault à l’AFP.
Le navigateur compte rencontrer des étudiants au long de son périple et contribuer à la recherche scientifique sur l’origine de la pollution des rivières européennes et la sécheresse qui les menace.
Prélèvements d’ADN environnemental
« Je vais faire des prélèvements d’ADN environnemental que je transmettrai aux scientifiques », a précisé l’aventurier.
Cette expédition est organisée avec le soutien du Museum national d’Histoire naturelle de Paris dont les chercheurs étudieront les échantillons.
Selon Denis Duclos, directeur des relations européennes, internationales et ultramarines du Museum, l’expédition permettra d’avoir une meilleure connaissance de l’état des principales rivières européennes.
« Il va être intéressant d’effectuer des prélèvements avant et après les grandes villes du parcours, de façon à voir si les villes ont des conséquences sur le traitement de la pollution », a déclaré M. Duclos à l’AFP.
L’aventurier, qui compte ramer sur une distance de 50 km par jour, s’est astreint à une sérieuse préparation physique.
L’état de pollution des rivières
La pollution des fleuves et rivières en Pologne a été mise en évidence d’une manière spectaculaire en juillet 2022, lorsque presque 250 tonnes de poissons morts ont été repêchées à la surface du fleuve Oder à la frontière entre la Pologne et l’Allemagne.
Les autorités polonaises ont mis en cause des algues toxiques, excluant la possibilité d’une pollution d’origine industrielle.
Mais les autorités allemandes a estimé qu’il s’agissait d’une « catastrophe environnementale d’origine humaine », la croissance des algues incriminées étant favorisée par l’introduction de sel dans l’eau.
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