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Un ours lippu gravement blessé a été sauvé d’un village du sud-ouest de l’Inde après avoir été repéré par des habitants le 12 février 2020. Il a souffert de blessures par balle dans la colonne vertébrale et a rampé jusqu’à ce que ses genoux soient sanglants. La lutte continue de l’ours est un emblème du sort de la faune vulnérable de l’Inde.
L’ourse de 5 ans a été sauvée par une équipe de cinq membres de SOS, une société indienne de conservation de la faune à but non lucratif. Ils l’ont nommée « Abby ».
« Abby a été victime d’un conflit homme-animal et a été trouvée dans le village de Pavagada au Karnataka », a expliqué Kartick Satyanarayan, co-fondateur et PDG de Wildlife SOS, dans une interview par e-mail avec Epoch Times. « Elle a été touchée par un plomb qui a causé de graves blessures à la colonne vertébrale, entraînant une perte de mouvement dans ses membres postérieurs. Elle a également subi de graves écorchures aux genoux en raison de longues distances à parcourir. »
Les blessures d’Abby étaient si graves que l’équipe de sauvetage l’a transportée au centre de sauvetage Bannerghatta Bear pour un traitement intensif. Le lendemain de son arrivée, Wildlife SOS a partagé sur Facebook pour informer ses abonnés de l’état d’Abby.
Après avoir effectué quelques tests, les rayons X ont montré que la « balle s’était encore divisée en éclats qui se sont logés dans différentes parties : deux fragments étaient dans l’abdomen, l’un a déchiré le tissu pour se loger dans la cheville du membre postérieur gauche et le quatrième était coincé à l’extérieur de la cavité thoracique ».
Afin de la faire manger, l’équipe de sauvetage a même offert a Abby des pastèques et de la bouillie, ce qu’elle a refusé.
L’ours lippu (ou encore ours à miel, ours paresseux) sirotait de l’eau tiède mélangée à du miel, mais ne récupérait toujours pas, jusqu’à ce qu’Abby commence à consommer de la nourriture solide.
Expliquant davantage le traitement d’Abby, M. Satyanarayan a déclaré : « Les éclats ont été enlevés par chirurgie et elle reçoit actuellement des traitements d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et d’analgésiques en plus de la thérapie au laser pour ses blessures au dos et sa paralysie. »
Le pronostic initial d’Abby était tout aussi grave que ses blessures et, le 2 mars, l’ours blessé ne montrait que peu de signes d’amélioration. Wildlife SOS a ensuite mis à jour ses abonnés sur Facebook.
Ils ont mentionné que même si Abby se voyait proposer une gamme variée de nourriture, le jeune ours refusait de consommer de la « nourriture solide ».
Cependant, Abby « buvait occasionnellement du lait et de l’eau avec du miel ». L’équipe de sauvetage a également informé ceux qui suivaient l’histoire d’Abby que « les chances de sa survie [semblaient] faibles ».
Mais la résolution d’Abby était forte. Depuis le 16 mars, la jeune lippu se porte « beaucoup mieux » et ses blessures dévastatrices ont lentement commencé à guérir.
M. Satyanarayan a indiqué que l’expérience d’Abby avait été traumatisante, ajoutant qu’il lui faudrait du temps pour « surmonter ses cicatrices physiques et psychologiques ».
L’ours lippu est originaire du sous-continent indien. Depuis mars 2020, l’espèce est répertoriée comme « vulnérable » sur la Liste rouge de l’UICN , et sa population est en déclin.
M. Satyanarayan a déclaré : « Même avec une demande minimale […] aujourd’hui, les oursons [lippu] sont encore braconnés pour être utilisés dans les médecines traditionnelles et la cuisine gastronomique en Asie du Sud-Est. »
Il a expliqué que certaines des plus grandes menaces pesant sur les ours lippu sont le conflit entre les ours et les humains, le braconnage, le trafic d’espèces sauvages, la colonisation humaine agressive, la fragmentation des couloirs de la faune et la perte de proies naturelles entraînant de graves pénuries alimentaires.
Faisant allusion aux dangers auxquels les ours sont confrontés, M. Satyanarayan a ajouté : « Il est regrettable qu’une espèce timide et recluse comme l’ours paresseux doive se défendre contre tant de dangers », a-t-elle poursuivi, « dont aucun ne devrait se présenter dans le cycle de vie naturel d’un animal sauvage. »
Selon M. Satyanarayan, les scénarios de conflit homme-ours sont alimentés par l’ignorance humaine du comportement des ours et sont entièrement évitables si les communautés locales et les jeunes générations sont correctement éduquées. Wildlife SOS, fondée en 1995, fait ainsi appel à l’éducation locale. L’organisation met l’accent sur les aspects positifs de la coexistence entre l’homme et la faune, en utilisant des programmes et des ateliers de sensibilisation personnalisés.
Une sensibilisation accrue à l’illégalité de la cruauté envers les animaux est également extrêmement importante si la faune vulnérable de l’Inde doit être protégée, aujourd’hui et demain.
« Nous devons honorer le patrimoine faunique diversifié mais en voie de disparition de l’Inde », a conclu M. Satyanarayan, « et il est nécessaire d’encourager une action environnementale positive et responsable en incitant les gens à participer activement à l’amélioration et à la protection. »
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