Une nouvelle étude vient de donner un coup de pouce aux critiques qui dénoncent l’hypocrisie des riches élites mondiales qui se déplacent dans des jets privés émettant beaucoup de carbone tout en pontifiant sur la nécessité pour le reste d’entre nous de réduire notre empreinte carbone.
Selon l’analyse de l’ONG à but non lucratif Oxfam International, les 1% les plus riches de la planète émettent à peu près la même quantité de dioxyde de carbone (CO2) que les deux tiers les plus pauvres de la population mondiale.
Cela signifie qu’un petit groupe de l’élite mondiale, soit 77 millions de personnes, a émis autant de carbone que les 5 milliards de personnes qui constituent les 66% les plus pauvres.
L’étude estime également qu’il faudrait environ 1500 ans à une personne appartenant aux 99% les plus pauvres pour produire autant de carbone que quelqu’un appartenant aux milliardaires les plus riches en une seule année.
L’étude de l’Oxfam se fonde sur des recherches compilées par l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI) et examine les émissions des gens de différentes catégories de revenus jusqu’en 2019. En résumé, elle suggère que la classe des dirigeants et décideurs politiques mondiaux, qui prennent des avions privés pour participer aux réunions sur les dangers supposés du changement climatique, peut bien mériter d’être accusée d’hypocrisie.
Cette analyse a été publiée alors que les dirigeants mondiaux se préparent à se rencontrer pour discuter du climat lors de la conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP28) qui commencera à Dubaï fin novembre. À l’instar d’autres conférences sur le climat, certains participants élitaires pontifieront probablement sur la nécessité pour les gens ordinaires de cesser de dépendre de l’énergie fossile bon marché qui leur permet de joindre les deux bouts.
Une « hypocrisie répugnante »
Les dirigeants mondiaux et les décideurs politiques qui se focalisent sur la lutte contre les maux supposés des émissions de carbone en se basant sur des modèles qui prédisent un changement climatique dangereux ont été souvent critiqués pour l’utilisation des jets privés émettant des gaz à effet de serre.
Par exemple, l’utilisation d’avions privés lors de réunions tenues l’année dernière à Davos, en Suisse, a multiplié les émissions de carbone par quatre par rapport à une semaine moyenne.
Selon un rapport publié en janvier par Greenpeace, 1040 jets privés ont décollé et atterri dans les aéroports desservant Davos pendant la réunion du Forum économique mondial (FEM) organisé à Davos entre le 22 et 26 mai 2022.
Le nombre d’avions entrant et sortant de Davos a doublé au cours de cette semaine, ce qui a entraîné l’émission de 9700 tonnes de dioxyde de carbone, soit l’équivalent d’environ 350.000 voitures moyennes.
La majorité de ces avions ont effectué des vols privés des participants à la réunion du FEM.
Klara Maria Schenk, chargée des transports dans le cadre de la campagne européenne de la mobilité de Greenpeace, a qualifié l’utilisation de jets privés à Davos de « leçon d’hypocrisie répugnante », étant donné que le FEM prétend s’engager à respecter l’objectif climatique de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique de la planète à la limite de 1,5 °C.
« Davos dispose d’une gare parfaitement adaptée, mais ces gens ne peuvent même pas se donner la peine de prendre le train pour un trajet aussi court que 21 [kilomètres]. Pensons-nous vraiment que ce sont ces gens qui vont résoudre les problèmes auxquels le monde est confronté ? » a demandé Mme Schenk.
Il en a été de même pour la conférence sur le climat COP26 de 2021 à Glasgow, en Écosse, où environ 400 dirigeants mondiaux sont allés en jet privé, selon le Daily Mail.
« Tout cela pour des négociations ‘climatiques’ qui, de toute évidence, auraient pu être menées tout aussi facilement [par une téléconférence] sur Zoom ou quelque chose de similaire pour les résultats négligeables qui en découlent », a écrit le romancier primé Roger L. Simon dans un article publié dans Epoch Times sous le titre « The Ludicrous Hypocrisy of Climate Conferences Continues » (L’hypocrisie ridicule des conférences sur le climat se poursuit).
Le « patron du climat » dans le collimateur
On estime que les jets privés émettent 10 fois plus de dioxyde de carbone par personne que les vols commerciaux et environ 50 fois plus que les trains.
Les critiques concernant l’utilisation d’un jet privé pour se rendre aux réunions sur le climat ont peut-être joué un rôle dans la décision de la famille de John Kerry, envoyé spécial du président américain Joe Biden pour le climat, de vendre discrètement son jet Gulfstream G-IV l’été dernier.
En particulier, le « patron du climat » américain s’est attiré beaucoup de critique lorsque, en 2019, il s’est rendu en Islande à bord d’un jet privé pour recevoir un prix pour son « leadership » en matière de climat. Selon certaines estimations, son voyage aller-retour en Islande en jet privé aurait émis environ 90 tonnes de carbone. À titre de comparaison, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) estime qu’une voiture de tourisme typique émet environ 4,6 tonnes de carbone par an.
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