Jugé pour outrage et rébellion après avoir traité ses collègues de « bande de pédales » lors d’une manifestation de « gilets jaunes », le capitaine de police a été condamné à 2 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris.
C’était le 21 septembre dernier, Nicolas C. en poste au STSI (Service des technologies et des systèmes d’information de la Sécurité intérieure), un service du ministère de l’Intérieur basé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) n’était pas en service le jour de l’acte 45 du mouvement des « Gilets jaunes » sur l’avenue des Champs-Élysées.
Nicolas C. est soupçonné d’avoir copieusement insulté une brigade de police motorisée lors de la manifestation. « Voltigeurs, bande de pédales, bande de branleurs… de mon temps la police ce n’était pas ça », aurait-il dit au passage de ses collègues.
Repéré et arrêté un peu plus tard, il opposera de la résistance selon les policiers qui sont intervenus, ce que le capitaine conteste fermement.
« J’ai exprimé mon dépit, ma colère«
Lors de l’audience le 11 octobre, le policier a expliqué : « Les insultes n’étaient pas destinées directement aux fonctionnaires de police, mais plutôt lancées à la cantonade, je m’adressais aux gilets jaunes autour de moi. J’ai exprimé mon dépit, ma colère de voir des manifestants pacifiques se faire casser la figure, se faire charger et gazer », il a rajouté que « Ce qui m’attriste depuis quelques mois, ce sont ces gens qui ont perdu l’usage d’un œil, d’une main, […] cette femme âgée qui est morte à sa fenêtre à Marseille», a souligné Nicolas C.
Un policier sympathisant des Gilets jaunes jugé pour « outrage et rébellion » lors d’une manifestation https://t.co/a0R7kWkpWf
— Jean-Luc (@quiluc58) October 12, 2019
Est-il compatible d’être gilet jaune et fonctionnaire de police ?
Passé cinq ans dans la brigade criminelle du 36 Quai des Orfèvres, les services de renseignement et de l’antiterrorisme, Nicolas C. précise lors de l’audience du 11 octobre dernier « Quand j’ai révélé mon grade, [les policiers] étaient sidérés. J’ai eu l’impression d’avoir en face de moi des gens qui se considèrent en guerre contre le mouvement », alors que lui se définit comme « sympathisant » du mouvement de contestation.
Pour son avocat si Nicolas C. « est fonctionnaire de police, c’est aussi un citoyen, qui peut aller manifester avec les gilets jaunes, qui peut avoir des convictions, des idées ».
Suspendu depuis le 27 septembre pendant quatre mois à titre conservatoire, le capitaine est sous le coup d’une procédure disciplinaire.
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