Le Parti national slovaque (SNS) a présenté un projet de loi visant à prévenir la pratique de l’avortement, qui prévoit que la femme verra une échographie de l’embryon et écoutera les battements de son cœur.
Ce projet de loi comprend trois mesures pour empêcher les femmes de se faire avorter : l’interdiction de faire de la publicité pour l’avortement, ainsi que les obligations de montrer à la femme enceinte l’image échographique du fœtus et de lui faire entendre le battement du cœur du fœtus, a dit le Slovak Spectator.
Eva Smolíková, Magdaléna Kuciaňová et Eva Antošová sont les trois membres du Parlement qui ont présenté la proposition et il est prévu d’en débattre vendredi, ont déclaré les mêmes médias.
« Faire en sorte que les femmes soient informées de l’état actuel de leur grossesse », tel est l’objectif qu’elles se sont fixé, selon l’Associated Press.
Ainsi, les médecins doivent montrer à la femme qui veut se faire avorter des images échographiques « sur le stade de développement de l’embryon ou du foetus dont le développement doit être interrompu » et « si cela est techniquement possible, le médecin doit également lui permettre d’entendre le battement cardiaque de l’embryon ou du fœtus », selon le projet de loi et d’après le même média.
« Le projet de loi proposé a des répercussions positives sur le mariage, la parentalité et la famille », ont déclaré les membres du SSN.
Les annonces ou publicités sur l’avortement pourraient s’élever jusqu’à 56 880 livres sterling, soit environ 66 800 €, pour ceux qui les demandent ou les diffusent, a déclaré Amnesty International UK dans un communiqué de presse.
Dans son communiqué de presse, Amnesty International UK a également exprimé son soutien à la marche de Bratislava contre le projet de loi, qu’il considère comme un « revers intrusif ».
En Slovaquie, l’avortement est légal s’il est pratiqué pendant les 12 premières semaines de grossesse, après quoi il ne peut être pratiqué que pour certaines raisons médicales, selon l’Associated Press.
36 organisations ont signé un communiqué adressé aux membres du Conseil national de la République slovaque dans lequel elles expriment leur « profonde préoccupation face aux tentatives législatives actuelles visant à réduire les droits reproductifs des femmes en Slovaquie ».
Dans cette déclaration, les organisations soutiennent que la législation proposée « portera atteinte à la santé et au bien-être des femmes, entravera leur accès à l’avortement et violera les obligations internationales de la Slovaquie en matière de droits humains ».
Les organisations comprennent la International Planned Parenthood Federation European Network, Abortion Rights Campaign, ainsi que l’International Campaign for Women‘s Right to Safe Abortion et la division de l’Irlande de cette dernière, entre autres.
Elles ont également souligné que si la législature était adoptée, la Slovaquie serait le seul pays de l’Union européenne à avoir ce type de loi.
Aux États-Unis, plusieurs États considèrent que l’échographie fait partie de la procédure d’avortement. « Certaines lois et politiques exigent que la femme qui demande un avortement reçoive les informations sur l’accès aux services d’échographie, tandis que d’autres obligent la femme à se soumettre à une échographie avant un avortement », dit le Guttmacher Institute.
Selon les chiffres de l’institut, bien que 26 États réglementent la fourniture d’échographes pour les prestataires d’avortement, tous n’exigent pas que le prestataire montre l’échographie à la femme.
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