Le Sénat du Canada votera bientôt sur le projet de loi S-202, qui vise à modifier le Code criminel afin de rendre illégal pour les médecins, les psychologues, les conseillers et les psychiatres, le fait d’aider les enfants à accepter leur sexe biologique lorsqu’ils éprouvent des difficultés d’identification à leur genre. Si le projet de loi est adopté, les seuls traitements médicaux légaux qui resteront à la disposition des jeunes Canadiens aux prises avec des problèmes d’identité sexuelle seront des injections d’hormones de sexe opposé menant à la chirurgie, dans le but formel de faire la transition vers le sexe opposé.
Les médecins, les psychologues et les autres professionnels sont divisés quant à la meilleure façon de traiter les enfants et les adolescents qui se sentent profondément confus quant à leur sexe biologique. De nouvelles recherches montrent que la dysphorie de genre est une contagion sociale, en particulier chez les filles qui utilisent les médias sociaux. Le débat entre experts sur la cause et le meilleur traitement de la dysphorie de genre chez les jeunes est loin d’être clos. Cela n’a pas empêché le sénateur Serge Joyal, nommé par les libéraux, de proposer des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans pour les professionnels de la santé qui veulent aider les enfants à accepter leur sexe biologique comme un moyen de surmonter leur confusion par rapport à leur genre.
Le projet de loi S-202 vise à interdire la « thérapie de conversion » pour les mineurs. Mais la définition incroyablement large du projet de loi de la « thérapie de conversion » est « toute pratique, tout traitement ou service visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne ou à éliminer ou réduire les attirances sexuelles ou les comportements sexuels entre personnes du même sexe. Il est entendu que cette définition n’inclut pas un changement de sexe chirurgical ou tout service connexe ». Cette législation empêche les médecins et les psychologues d’aider les enfants à changer leur « identité de genre ».
La définition extrêmement large de la « thérapie de conversion », le S-202 regroupe les tentatives nuisibles et discréditées de changer l’orientation sexuelle (par exemple, le choc électrique appliqué aux organes génitaux, la thérapie forcée, la castration chimique) dans la même catégorie que l’approche thérapeutique du Dr Kenneth J. Zucker, qui a été psychologue en chef au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto (CAMH) et a dirigé son service d’identité sexuelle pendant de nombreuses années.
Une autorité internationale sur la dysphorie de genre chez les enfants et les adolescents, l’équipe de Dr Zucker et Dr Susan Bradley a aidé des centaines d’enfants à intégrer leur identité de genre à leur réalité biologique, leur évitant ainsi une vie de dépendance aux hormones sexuelles de substitution. Leurs travaux ont montré qu’avec une thérapie et des encouragements appropriés, la grande majorité des enfants sexuellement confus en viennent à accepter leur corps avant l’âge de 18 ans.
En 2015, Dr Zucker a été licencié sous la pression des forces du politiquement correct, et non pour des raisons médicales ou scientifiques. Après avoir été poursuivi en justice, le Centre de toxicomanie et de santé mentale s’est finalement excusé et a versé à Dr Zucker plus de 448 000 euros en dommages-intérêts, frais juridiques et intérêts.
Un nombre de plus en plus important de personnes qui ont « changé de sexe » étaient profondément mécontentes et désabusées des résultats et sont maintenant « en train de changer de sexe ». S’il est adopté, le projet de loi S-202 enlèverait aux enfants les options de traitement, comme la thérapie pour les aider à accepter leur réalité biologique. Les enfants, les parents et les professionnels de la santé sont contraints de suivre une thérapie d’« affirmation » idéologique sous prétexte d’interdire la « thérapie de conversion ».
D’après l’information affichée sur le site Web du Sénat, le sénateur Joyal n’a aucune formation ni aucune expertise en médecine, en psychologie ou en psychiatrie. Il n’est donc pas surprenant que le projet de loi S-202 soit une loi idéologique plutôt que scientifique et rationnelle. C’est une marque d’arrogance monumentale pour des politiciens sans formation en médecine ou en psychologie d’imposer leur volonté idéologique et politique aux professions médicales et de conseil.
Les organes directeurs de médecins, psychologues et autres professionnels devraient être scandalisés par les politiciens qui utilisent le Code criminel pour imposer une idéologie politique aux pratiques professionnelles. Par exemple, le projet de loi S-202 usurpe le pouvoir qu’on les collèges des médecins et chirurgiens, dans chaque province, de formuler des lignes directrices. Ces lignes directrices devraient pourtant continuer d’être fondées sur des données probantes et éthiques sur les meilleures options thérapeutiques pour les enfants souffrant de dysphorie de genre. Les médecins sont-ils d’accord pour que les politiciens décident quelle est la meilleure pratique médicale ?
Étrangement, le projet de loi S-202 ne criminalise que les services payants, et non les services fournis gratuitement. Mais les professionnels de la santé, comme tout le monde, veulent et doivent être payés. Comme les psychiatres et les psychologues ne peuvent pas travailler gratuitement, le résultat pratique du projet de loi S-202 est que les parents canadiens se verront refuser le droit de choisir les traitements médicaux et psychologiques qui sont les meilleurs pour leurs propres enfants. La « thérapie de conversion » comprend même une tentative des parents d’encourager leur enfant à accepter la réalité de son sexe biologique.
Le projet de loi S-202 ne vise pas directement la « thérapie de conversion » offerte gratuitement. Par conséquent, pour l’instant, le clergé peut continuer à fournir des soins pastoraux aux membres de leur congrégation, même si certains soins pastoraux pourraient aller à l’encontre de la définition large de la « thérapie de conversion » contenue dans le projet de loi. Le conseil informel et la prière restent légaux, mais seulement parce que typiquement les rabbins, les prêtres, les pasteurs et les autres chefs religieux ne reçoivent pas de paiement direct pour fournir des soins pastoraux. Toutefois, l’orientation idéologique de la législation est claire : tout désaccord sérieux avec les croyances populaires actuelles sur le genre et la sexualité ne sera pas toléré.
Si le projet de loi S-202 devient loi, il pourrait être modifié pour supprimer les références au paiement ou à l’indemnisation et pour inclure les adultes. La loi s’étendrait alors à toutes les séances de thérapie pastorale ou spirituelle qu’un chef religieux pourrait avoir avec un membre de sa congrégation. Cela minerait la liberté des adultes canadiens de faire leurs propres choix au sujet de leur propre sexualité, en plus de priver les parents du droit de déterminer ce qui est le mieux pour leurs propres enfants.
Ce projet de loi est un exemple de l’approche du « gouvernement qui sait ce qu’il faut faire ». Mais les conséquences de s’en remettre à la « sagesse » du gouvernement dans cette situation sont si graves que cela dépasse l’entendement. C’est une marque de cruauté que de forcer les enfants devenus dysphores et leurs parents à embrasser la transition vers une vie d’hormonothérapie permanente, de chirurgie et de désillusion. La plupart des enfants dysphoriques, s’ils sont orientés vers l’acceptation de leur biologie, cesseront leur dysphorie à l’âge de 18 ans.
La définition globale de la « thérapie par la conversation » dans la norme S-202 interfère dans le bonheur et la vie futurs des enfants. Il n’y a pas de retour en arrière une fois que les hormones sont administrées. Vous ne pourrez pas revenir de l’opération. En supprimant les options médicales et de thérapie pour les enfants, le projet de loi S-202 pousse les gens exactement dans cette direction.
L’avocat John Carpay est président du Centre Justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF.ca).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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