Un « rappeur islamiste » : Médine perd son procès contre Aurore Bergé

Par Epoch Times avec AFP
14 mars 2025 10:07 Mis à jour: 14 mars 2025 10:54

Le rappeur Médine a perdu jeudi le procès qu’il avait intenté à Aurore Bergé, qui l’avait qualifié en 2021 d’« islamiste », le tribunal correctionnel de Paris écartant le caractère diffamatoire des propos litigieux.

Les propos poursuivis ont été tenus par Aurore Bergé, actuellement ministre de l’Égalite entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, le 18 février 2021 sur LCI, en plein débat sur la décision de la ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque Frédérique Vidal de confier au CNRS une étude sur « l’islamo-gauchisme » au sein des universités.

« Quand à l’ENS, l’Ecole Normale supérieure, vous avez par exemple ce rappeur islamiste Médine qui est invité, vous savez, celui qui disait qu’il fallait tuer des laïcards par exemple dans notre pays. Est-ce que c’est légitime qu’une école aussi prestigieuse que l’ENS donne la parole à celui qui appelle au meurtre ? », s’était interrogée Mme Bergé.

L’auteur du titre Don’t Laïk, qui comporte notamment la phrase « crucifions les laïcards comme à Golgotha », avait été invité en 2017 à l’ENS pour participer à un séminaire intitulé « La plume et le bitume : rencontre avec le rappeur Médine ».

Des propos reprenant ceux de l’artiste lui-même

Dans les propos poursuivis, Mme Bergé porte « un jugement de valeur sur la personnalité » du rappeur « telle qu’elle transparaît dans ses chansons qui, fût-il fondé sur des propos prêtés » à l’artiste, « ne lui impute aucun fait précis », a estimé le tribunal.

Pour être caractérisée, la diffamation doit porter sur un « fait précis, susceptible de faire l’objet, sans difficulté, d’un débat contradictoire sur la preuve de sa vérité », contrairement à l’injure.

Les propos étant de ce fait dépourvus de caractère diffamatoire, Aurore Bergé a ainsi été relaxée par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le tribunal a en outre rejeté les demandes de condamnation de Médine pour procédure abusive, formulées tant par le parquet que par la prévenue.

Les juges ont estimé que le rappeur a pu « légitimement » s’émouvoir d’avoir été cité par Mme Bergé dans ses critiques contre des initiatives universitaires, « même si le ton provocateur dont il use habituellement aurait pu l’inciter à davantage de tolérance vis-à-vis de l’expression d’autrui ». Pour autant, ont tranché les juges, « il ne sera pas considéré qu’il a abusé de son droit d’agir en justice ».

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