Selon un responsable du Pentagone, le Parti communiste chinois (PCC) met systématiquement en œuvre une vaste stratégie destinée à saper et, à terme, remplacer l’ordre international dominé par les États‑Unis.
« Sur tous les plans, l’Indo‑Pacifique est la partie du monde qui connaît la croissance la plus rapide, c’est une formidable opportunité pour les États‑Unis, mais elle présente aussi évidemment de grands défis », a déclaré Ely Ratner, secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires indo‑pacifiques.
« Le défi le plus important en matière de sécurité dans la région indo‑pacifique provient de la République populaire de Chine », a ajouté M. Ratner, en utilisant le nom officiel de la Chine communiste.
M. Ratner a tenu ces propos lors d’une conférence au Center for Strategic and International Studies (CSIS), un think tank basé à Washington. Selon lui, depuis cinq ans, la branche militaire du PCC, l’Armée populaire de libération (APL), est beaucoup plus agressive envers les partenaires américains dans la région indo‑pacifique.
Ces agressions s’inscrivent dans une « approche stratégique unifiée » plus large visant à « déconstruire les éléments de base de l’ordre américain ».
Le PCC utilise l’APL, a‑t‑il déclaré, « en testant systématiquement les limites de notre détermination collective » et « en faisant avancer un nouveau statu quo ».
Depuis environ cinq ans, l’APL intercepte un nombre bien plus important de véhicules étranger, a signalé M. Ratner. Au cours de cette période, a‑t‑il précisé, le nombre de manœuvres dangereuses et agressives menées par l’APL augmentait fois dix chaque année.
« Nous voyons Pékin combiner sa puissance militaire croissante avec une plus grande volonté de prendre des risques », a indiqué M. Ratner.
« Cela ressemble à un modèle et à une approche, pas seulement à la décision prise par un quelconque pilote. »
M. Ratner a cité un incident survenu au mois de mai, au cours duquel un avion de combat de l’APL a frôlé un avion australien avant de passer au‑dessus de son nez et de lancer des paillettes dans ses moteurs. L’équipage australien n’a pas été blessé, mais a dû effectuer un atterrissage d’urgence et mettre fin à sa mission.
Des incidents similaires ont été consignés entre la Chine et le Canada. Dans chacun des cas, les avions alliés se trouvaient au‑dessus des eaux internationales et effectuaient des missions pour le compte des Nations unies. Parmi ces missions figurait notamment une enquête sur des allégations selon lesquelles la Chine enfreignait des sanctions en fournissant du pétrole à la Corée du Nord grâce à des transferts de navire à navire en mer.
« Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’incidents isolés », a déclaré M. Ratner. « Au cours des cinq dernières années, le nombre d’interceptions dangereuses effectuées par l’APL, notamment sur des alliés et des partenaires des États‑Unis (…) a augmenté de façon spectaculaire. »
« Ce comportement agressif et irresponsable représente une des menaces les plus importantes pour la paix et la stabilité dans la région aujourd’hui. »
M. Ratner a ajouté que les agressions menées par le PCC se traduisaient également par des violations répétées de la souveraineté d’autres pays. L’APL traque et harcèle divers bateaux ou avions dans des zones économiques qui appartiennent à d’autres pays. L’Australie, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam ont tous été confrontés à une telle situation, a‑t‑il ajouté.
« Si l’APL maintient ce type de comportement, ce n’est qu’une question de temps avant qu’un incident ou un accident majeur ne se produise dans la région », a déclaré M. Ratner.
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