Un scientifique de haut niveau de Toyota met en garde contre la tendance soudaine à adopter les véhicules électriques dès maintenant, à la veille d’un sommet du Groupe des sept (G7) au Japon.
Le mois dernier, les ministres de l’Environnement et de l’Énergie présents à la conférence du G7 à Hokkaido, au Japon, se sont engagés à réduire les émissions des véhicules d’ici 2035, sans annoncer de date limite ou d’objectifs à court terme dans l’intervalle, a rapporté Bloomberg.
Accélérer la transition vers la production coûteuse de véhicules électriques à batterie (VEB) encouragerait les conducteurs à conserver plus longtemps leurs voitures à combustion, explique Gill Pratt, scientifique en chef de Toyota et PDG de l’Institut de recherche de Toyota, à des journalistes à Hiroshima le 18 mai.
Le dirigeant de Toyota appelle néanmoins à des subventions et à des restrictions pour réduire l’utilisation des voitures à combustion et rendre les VE plus attrayants pour les clients qui peuvent se les offrir.
Il préconise également que les véhicules hybrides restent plus longtemps sur les routes et indique que les véhicules électriques au gaz conviennent mieux aux consommateurs à faible revenu.
Toyota poursuivra la production de voitures hybrides en raison du retard pris dans le lancement des VE
Les scientifiques de Toyota ont admis que la transition vers les VE prendrait plus de temps que prévu et qu’une combinaison d’hybrides et d’autres véhicules à motorisation alternative serait plus efficace pour réduire les émissions plus rapidement pour l’instant.
« Les limitations de ressources finiront par disparaître, mais pendant de nombreuses années, nous ne disposerons pas de suffisamment de matériaux pour les batteries et de ressources de recharge renouvelables pour une solution VEB uniquement », affime Gill Pratt.
Il ajoute que la pénurie de matériaux de fabrication de batteries et de stations de recharge finira par être résolue, « mais il faudra des décennies pour que les mines de matériaux de batteries, les installations de production d’énergie renouvelable, les lignes de transmission et les installations saisonnières de stockage d’énergie se développent ».
Le président sortant de Toyota et de l’Association des constructeurs automobiles japonais, Akio Toyoda, qualifie les VE d’ « option extrêmement importante » lors d’une conférence tenue cette semaine.
Toyoda, petit-fils du fondateur du plus grand constructeur automobile du monde, a été un pionnier dans le développement et la vente d’hybrides, de véhicules à pile à combustible et d’autres solutions non électriques.
« L’objectif est de faire quelque chose pour lutter contre le réchauffement climatique », selon Akio Toyoda, qui a dirigé la société automobile pendant 14 ans, jusqu’à ce mois d’avril. « L’ennemi commun est le dioxyde de carbone. »
Le nouveau PDG promet une augmentation des ventes de véhicules électriques
Le nouveau PDG, Koji Sato, table sur la vente de 1,5 million de véhicules électriques par an et le lancement de 10 nouveaux modèles entièrement électriques d’ici à 2026.
Toyota a vendu 38.000 VE à la fin de l’exercice fiscal 2022 en mars et avait pour objectif d’en vendre 200.000 pour l’exercice fiscal 2023.
Les groupes de défense de l’environnement ont critiqué Toyota pour avoir retardé le passage au tout électrique et pour avoir permis à Tesla et au Chinois BYD de prendre la tête du marché des voitures à batterie, alors même que le constructeur a été le premier à proposer des véhicules à technologie hybride.
Toyota et d’autres constructeurs automobiles japonais ont promis d’augmenter rapidement leur production au cours des prochaines années.
Toutefois, les critiques ont mis en doute la capacité de Toyota à atteindre son objectif de réduire les émissions de moitié d’ici 2035 et de devenir neutre en carbone d’ici 2050,
Koji Sato a défendu les politiques de l’entreprise et réfuté les accusations des écologistes.
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