Meta Platforms, anciennement connue sous le nom de Facebook, a été déclarée « pire entreprise de 2021 » selon les résultats d’un sondage d’opinion réalisé par Yahoo Finance.
Dans le cadre de ce sondage, réalisé auprès de 1 541 lecteurs, Facebook a reçu 8 % du total des votes pour cette distinction avilissante.
Les personnes interrogées se sont montrées très partagées dans leurs évaluations concernant l’entreprise technologique et ont exprimé des opinions contraires pour expliquer leur dédain. Les conservateurs et les dissidents ont fait part d’une frustration à l’égard de l’entreprise technologique. Ils accusent d’appliquer une censure trop importante et de discriminer leurs points de vue. De l’autre côté, les progressistes rapportent régulièrement que Facebook ne va pas assez loin dans ses efforts pour éradiquer ce qu’ils perçoivent comme de la désinformation. Beaucoup estiment que la plateforme ne supprime pas suffisamment les opinions sceptiques concernant la pandémie du virus du PCC (Parti communiste chinois) et l’élection présidentielle américaine de 2020.
En septembre dernier, Facebook faisait l’objet d’une gigantesque enquête appelée les « Facebook Files », basée sur des documents internes ayant fuité par l’entremise de la lanceuse d’alerte Frances Haugen puis publiés ensuite dans le Wall Street Journal. Une grande partie du battage médiatique autour de ces fuites s’est focalisée sur l’impact d’Instagram (une filiale de Meta) sur les adolescentes, et sur l’indifférence présumée de l’entreprise face à ce problème. Un très grand nombre de préoccupations ont émergé durant ces investigations, Mme Haugen a notamment fait valoir que le pouvoir de radicalisation de Facebook avait contribué aux génocides perpétrés au Myanmar et en Éthiopie.
Par ailleurs, la société fait l’objet de l’attention des régulateurs antitrust depuis plusieurs années. L’année dernière, la Federal Trade Commission et les procureurs généraux de 48 États ont poursuivi Facebook pour violation présumée des lois antitrust. Mais cette requête spécifique a été invalidée pour manque de base légale. Une action en justice est cependant toujours en cours, tandis que le tribunal envisage de rejeter l’affaire purement et simplement.
C’est peut-être en raison de cette publicité négative que le groupe Facebook a été rebaptisé « Meta » en octobre dernier. Ce nouveau nom coïncide avec l’importance croissante accordée par Mark Zuckerberg à l’élaboration d’un « métavers » (mot-valise de meta + univers). L’idée du métavers est de créer une future version d’Internet où des espaces virtuels sont accessibles via une interaction en 3D. Le métavers proposé par Facebook n’est pas moins controversé. Les critiques utilisent un large éventail de qualificatifs à l’encontre du projet. Pour les plus modérés, tout cela est ridicule, mais pour les plus sceptiques, il s’agit d’une technologie dystopique.
Malgré tout, la valeur de l’action de Meta a connu une croissance de 22 % au cours de l’année écoulée, soit un peu moins que l’indice S&P, certes, mais les investisseurs sont loin de connaître la crise. Sur le plan strictement financier, Meta semble en bien meilleure posture que le groupe ayant fini en avant-dernière position dans le sondage de Yahoo Finance, à savoir Alibaba. Le géant chinois du commerce en ligne a vu le cours de son action chuter de plus de 50 % après une année tumultueuse de harcèlement du Parti communiste chinois.
Facebook est sujet à controverse depuis sa création, ce qui ne l’a pas empêché de devenir un géant de l’information. Il n’est donc pas certain que cette publicité négative ait un effet dissuasif significatif pour le groupe, qui reste un leader dans le domaine des médias sociaux malgré tout le battage médiatique dont il a fait l’objet.
Meta Platforms n’a pas répondu à une demande de commentaires.
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