Selon un nouveau rapport, 70% des universités britanniques entreprennent de « décoloniser » leurs programmes.
Le think tank britannique Civitas, qui travaille sur des questions liées à la démocratie et à la politique sociale, affirme que les attaques contre la liberté d’expression semblent s’aggraver et les universités voient se répandre un phénomène connu sous le nom de « décolonisation ».
Le rapport (pdf) indique que cette « décolonisation » n’a pas de définition formelle, mais c’est un processus « visant à réécrire les programmes académiques et à réorganiser l’université en tant qu’institution, sous prétexte de les rendre plus ‘inclusives’ ».
« Est-ce un risque pour la liberté académique ? La réponse est ‘oui’, s’il s’agit d’une pression exercée par des activistes radicaux sur les universitaires pour qu’ils se conforment [à eux] quand ils fixent leurs listes de lecture et le contenu de leurs cours au détriment de leur indépendance », a écrit l’auteur du rapport, Richard Norrie, directeur des statistiques chez Civitas.
À travers les déclarations officielles ou celles des universitaires partisans, sept universités sur dix ont admis avoir « décolonisé » leurs programmes d’études sous une forme ou une autre.
« Effrayant »
Il y a un aspect « effrayant » selon lui dans cette décolonisation, à savoir l’idée radicale que les institutions et les pratiques culturelles d’une société conduisent à l’injustice, la violence, l’exploitation, et « peuvent et doivent être remplacées par de nouvelles ».
En termes de réglementation, le rapport cite un document du Higher Education Policy Institute rédigé par Mia Liyanage, intitulé « Miseducation : Decolonising curricula, culture and pedagogy in UK universities » (pdf). [Mauvaise éducation : décolonisation des programmes d’études, de la culture et de la pédagogie dans les universités britanniques, ndt.]
Mme Liyanage recommande aux universités « d’institutionnaliser la décolonisation » en mettant en place de nouveaux acteurs spécifiques au sein des départements.
Ce qui signifierait notamment « remettre en question la position du personnel et des étudiants avant même de regarder les programmes d’étude ».
Il s’agirait de proposer « certaines activités de réflexion critique pour les amener à examiner ce qu’implique le fait d’être blanc, de penser les privilèges et les effets néfastes du colonialisme dans leurs domaines d’activité. »
« Le fait que les étudiants et le personnel doivent être ‘interrogés’ sur des thématiques auxquelles ils ne peuvent rien devient une forme d’inquisition », selon M. Norrie. « Il s’agit de repérer les mauvaises pensées chez ces personnes », a-t-il ajouté.
Le rapport ajoute que les controverses sur la liberté d’expression ont lieu plus souvent dans les universités qui ont des règles officielles sur la décolonisation, ainsi que des programmes d’enseignement sur la décolonisation.
Selon Civitas, il y a eu 374 controverses autour de la liberté d’expression dans les universités britanniques entre janvier 2017 et août 2020, dont 123 liées au transgendérisme et 14 à l’islam.
Il a ajouté que « les menaces à la liberté d’expression, les controverses et le nouveau radicalisme du transgendérisme et de la décolonisation » ont tendance à être liés aux meilleures universités britanniques.
Selon lui l’analyse du think tank « implique (…) que ces choses peuvent se produire dans n’importe quelle université, en dépit des tendances générales qui peuvent exister. »
L’étude de Civitas conclut qu’il y a un nombre croissant d’étudiants qui préfèrent « leur confort douillet à l’effort d’une enquête indépendante » et que les grandes universités sont à la fois les plus « woke » et les plus libertaires.
Un sondage réalisé en juin a conclu que les étudiants en général sont nettement moins favorables à la liberté d’expression qu’il y a quelques années.
Le Higher Education (Freedom of Speech) Bill est actuellement en discussion au Parlement. Le projet de loi exige des universités et des établissements d’enseignement supérieur qu’ils défendent la liberté d’expression et contribuent à éradiquer « le silence » injustifié. Par ailleurs le projet de loi soutient la création d’un organisme de réglementation de l’enseignement supérieur qui aurait le pouvoir d’imposer des amendes aux établissements ne respectant pas cette exigence.
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