Une étude du ministère de la Santé révèle qu’un tiers des personnes âgées vivant en Ehpad sont en « situation de détresse psychologique », ce qui deux fois moins fréquent chez les personnes de plus de 75 ans vivant à domicile.
Le constat a été établi par le rapport « CARE » de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) paru vendredi 31 janvier. Pour réaliser cette enquête, la Drees a interrogé plusieurs milliers de seniors à domicile et en Ehpad, entre 2015 et 2016.
Les questions portaient sur les maladies et symptômes dépressifs, ainsi que leur ressenti psychologique. L’écart de l’état de santé psychologique entre ceux qui sont maintenus à la maison et ceux qui vivent en maison de retraite est significatif, d’après les résultats de l’enquête.
Ainsi, un tiers des résidents en Ehpad ont déclaré ne se sentir « jamais ou rarement heureux » alors que seulement 15 % des personnes âgées vivant à domicile ont fait cette déclaration. De même, 20 % de gens du premier groupe ont témoigné qu’ils se sentaient « tristes souvent ou en permanence au cours du mois », contre 10 % du deuxième groupe.
La «détresse psychologique» touche un tiers des résidents d’Ehpad #Société https://t.co/xR3FYSIhmf
— Herris (@MathieuHerris) January 31, 2020
Les personnes placées en Ehpad ont aussi deux fois moins d’appétit et sept fois moins de motivation que celles qui sont maintenues à domicile. Pour 20 % des résidents en établissement spécialisé, l’absence totale d’activité ajoute à leur détresse psychologique, une réalité qui n’existe presque pas chez ceux qui vivent dans leur propre maison.
Il y a beaucoup plus souvent des états dépressifs chez les résidents des Ehpad, dont la moitié prend des antidépresseurs, que chez les personnes de plus de 75 ans résidant à domicile : seulement une personne sur sept consomme de tels médicaments.
Les principaux facteurs associés à l’état psychologique sont « l’état de santé, la fréquence et la qualité des relations sociales », note le rapport.
Cependant, la Drees précise que ces écarts significatifs en termes de bien-être peuvent être expliqués « en partie par le fait que la dégradation de l’état de santé de ces personnes est la cause majeure de l’entrée en établissement ».
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