Un professeur septuagénaire à la retraite a récemment été condamné à trois ans et demi de prison en Chine pour avoir critiqué la gestion de la pandémie par le Parti communiste chinois (PCC) et qualifié le Covid-19 de « virus du PCC ».
Chen Zhaozhi, qui a enseigné à l’université des sciences et technologies de Pékin, s’est attiré les foudres du régime au début de la pandémie en disant que le virus n’était « pas un virus chinois mais un virus du PCC » et en partageant des messages sur la gravité de l’épidémie dans le pays.
Les autorités chinoises l’ont arrêté en mars 2020, l’accusant de « fabrication » et de « diffusion délibérée de fausses informations ». Il a été condamné le 8 septembre pour avoir « provoqué des querelles et des troubles, » une accusation générique que Pékin porte fréquemment contre ses détracteurs.
« Moi, Chen Zhaozhi, je suis de retour, et de retour vivant, » a-t-il déclaré dans une vidéo enregistrée par téléphone et obtenue par Epoch Times. M. Chen était assis dans un fauteuil roulant à son domicile. Bien que souriant, il a ajouté que son état de santé était « très mauvais » et qu’il ne pouvait pas se lever sans aide.
M. Chen fait partie d’une longue liste d’universitaires, de dissidents et de journalistes citoyens chinois sanctionnés pour avoir tenté de faire la lumière sur la gravité de l’épidémie de Covid, alors que Pékin continue d’étouffer l’affaire.
Un avocat chinois au fait de la situation de M. Chen a indiqué à Epoch Times que ce dernier souffrait de la maladie d’Alzheimer et que son état s’était détérioré pendant son incarcération. Il a demandé à plusieurs reprises une libération conditionnelle pour raisons médicales, mais en vain.
« Il s’agit de poursuites politiques, » a-t-il souligné lors d’une interview, en demandant l’anonymat pour pouvoir s’exprimer en toute liberté.
Un autre avocat, qui a également demandé à garder l’anonymat par crainte de représailles, a affirmé que l’étiquette « virus du PCC » était un mot qui faisait office de gâchette pour le régime.
« C’est ce qu’ils craignent le plus, » a-t-il confié à Epoch Times. « La dernière chose qu’un voleur souhaite, c’est d’être dénoncé. »
L’ami de M. Chen qui l’a appelé après sa libération a noté que son élocution – et ses réactions lors de la conversation – s’était considérablement ralentie comparé à celle qu’il avait trois ans auparavant. Cela n’a pas pour autant rendu les autorités moins suspicieuses : des gardes du corps sont postés devant son immeuble pour surveiller ses allées et venues, a souligné cet ami.
Bien que ce qu’il a subi en prison reste flou, il a noté que M. Chen dépendait désormais entièrement de sa femme pour ses besoins de base.
M. Chen, selon sa description, est un « homme très chaleureux, » toujours prêt à donner un coup de main aux pétitionnaires, en les aidant financièrement et en apportant des idées pour faire avancer leur dossier.
« Il s’agit d’un crime d’expression, » a expliqué l’ami à Epoch Times, pour caractériser le cas de M. Chen. « Commenter la pandémie est un tabou pour les autorités, » a-t-il ajouté. Compte tenu de l’influence de M. Chen dans la société, il pense que les autorités voulaient en faire un exemple.
Appel à la responsabilité
Pour le représentant Mike Gallagher (Parti républicain – Wisconsin), qui critique ouvertement le PCC, la punition infligée par Pékin à M. Chen rappelle la nature répressive du régime et son rôle dans la propagation de la pandémie qui a tué des millions de personnes dans le monde.
« Je pense que nous n’avons pas été assez agressifs pour dénoncer la dissimulation par la PCC de l’origine de la pandémie, mais je ne suis pas surpris qu’ils répriment toute dissidence – si l’on considère tout ce qu’ils ont fait non seulement pour étouffer les informations au début de la pandémie, mais aussi pour corrompre notre propre communauté scientifique ici aux États-Unis, » a souligné M. Gallagher, qui dirige le comité spécial de la Chambre des représentants sur la PCC, dans un entretien accordé au Epoch Times.
« C’est un exemple classique qui illustre l’influence du PCC qui a eu un effet dévastateur sur l’économie mondiale. »
Au cours des premiers jours de la pandémie, le régime a réprimandé les médecins qui tentaient de tirer la sonnette d’alarme sur le danger que représentait l’épidémie, a occulté les questions relatives aux données officielles et a détenu les journalistes qui tentaient de révéler la situation catastrophique sur le terrain alors que les médias d’État minimisaient collectivement le nombre de victimes du Covid.
Fang Bin, qui a filmé la cachette où étaient entreposés des sacs mortuaires dans un hôpital au début du mois de février 2020, a été emprisonné pendant trois ans avant de recouvrer la liberté le 30 avril.
Une autre journaliste citoyenne, Zhang Zhan, purge actuellement une peine de quatre ans d’emprisonnement, malgré des informations faisant état de son état de santé précaire.
Trois ans plus tard, le régime maintient un contrôle absolu sur toutes les informations, concernant la pandémie ou d’autres questions, et s’oppose à tout ce qui pourrait permettre de découvrir d’où vient le Covid-19.
« C’est une raison de plus pour que le monde extérieur prenne des mesures, » a estimé M. Gallagher.
« Nous devrions sanctionner les entités chinoises et faire davantage pour que les entités complices qui ont maquillé les événements relatifs au Covid rendent compte de leurs actes. »
Li Shanshan, Luo Ya et Chang Chun ont collaboré à cet article.
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