Pour Joan Bomford, une agricultrice de 88 ans, la vie pendant le confinement est tout sauf calme. L’arrière-arrière-grand-mère lutte pour maintenir sa ferme familiale à flot, car la pandémie mondiale met en péril les petites entreprises et elle n’a pas l’intention d’abandonner sans lutter.
Joan gère sa ferme dans la ville d’Evesham, dans le Worcestershire, en Angleterre. Cette agricultrice multitâche passe ses journées à labourer les champs, à nourrir ses 200 animaux, à gérer son école d’équitation sur place et même à gérer ses propres comptes.
« Nous avons dû continuer malgré tout ; la vie continue, les chevaux et le bétail doivent être nourris et soignés », a dit Joan à Caters, ajoutant que la pandémie était peut-être le dernier de ses soucis. « À mon âge, je suis inquiète de contracter le coronavirus, a-t-elle expliqué, mais pas autant que de ne pas avoir de pluie. Comme la plupart des agriculteurs, nous avons désespérément besoin de pluie. »
Joan bénéficie du soutien de sa famille élargie, dont 7 petits-enfants, 10 arrière-petits-enfants et 1 arrière-arrière-petit-enfant ainsi que de son assistante, Lydia. Joan a même été nommée « Héroïne de l’agriculture 2015 » par le magazine Countryfile pour ses efforts extraordinaires en solo.
Pourtant, l’agriculture pendant la pandémie, admet cette dame de 88 ans, a entraîné d’énormes pertes. Le centre équestre de Joan a été temporairement fermé, et la demande des restaurants pour son bœuf s’est tarie. Joan s’est retrouvée à dépenser une partie de ses économies pour nourrir et soigner ses 140 bovins hereford et ses 60 chevaux.
« Les factures continuaient d’arriver mais, en raison de la fermeture du centre équestre pendant neuf semaines, l’argent n’entrait pas », explique Joan. « La chute du prix du bœuf a été un autre coup dur. »
Joan a grandi dans une famille d’agriculteurs, prenant le volant de son premier tracteur à l’âge de 8 ans. Elle a épousé son mari, Tony, aujourd’hui décédé, et s’est installée en 1955 dans la ferme commune du couple à Evesham, qu’elle gère seule aujourd’hui.
Une journée typique pour Joan consiste à se lever à 7 heures du matin pour inspecter le bétail et s’occuper des veaux. Ensuite, Joan prend son petit-déjeuner et, à l’aide d’un tracteur, apporte des balles de foin et de paille aux chevaux et au bétail de la ferme, logés dans la grange.
Des leçons d’équitation précèdent le déjeuner, suivies de la paperasserie, puis de nombreux appels téléphoniques pour organiser les livraisons d’aliments pour animaux, de carburant et la réparation des machines.
Joan se promène au crépuscule et inspecte son bétail une fois de plus avant d’aller se coucher. L’octogénaire prend le travail au jour le jour et explique : « Tout ce que j’ai besoin pour continuer, c’est d’un petit-déjeuner copieux le matin, d’un dîner tôt le soir et d’aller au lit. »
La pandémie mondiale représente une crise pour les agriculteurs et les éleveurs du monde entier ; avec une main-d’œuvre réduite et des chaînes d’approvisionnement perturbées, les produits s’empilent littéralement sans nulle part où aller.
Afin d’alléger le fardeau, le ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (DEFRA) a annoncé le 6 mai 2020 la création d’un fonds de soutien aux producteurs laitiers. De même, le ministère de l’Agriculture américain a organisé un programme de secours direct pour les producteurs qui ont subi des pertes pendant la pandémie, s’engageant à accepter les demandes jusqu’au 28 août 2020.
Outre les pertes financières, Joan a décrit les limites sociales du confinement comme « désespérément triste » sur le plan personnel. « Je n’ai pas pu assister à de nombreux enterrements d’amis, dont celui d’un agriculteur voisin », a-t-elle confié à Caters. « Ne pas pouvoir rendre un dernier hommage, comme tant d’autres personnes, est une situation désespérément triste. »
Cependant, avec 65 ans d’expérience agricole à son actif, l’arrière-arrière-grand-mère stoïque continue de persévérer. Colin, le fils de Joan, soutient activement l’entreprise de sa mère, tout comme son autre fils et sa fille qui, respectivement, gère une ferme et donne des cours d’équitation.
« Elle a conduit son premier tracteur à l’âge de 8 ans, tandis que tout le monde dans sa ferme utilisait encore des machines à vapeur Fowler », a dit Colin, âgé de 62 ans. « Elle a épousé mon père et s’est installée ici au début de la vingtaine. Elle est ici depuis 65 ans… Elle ne prendra jamais de retraite. »
La plupart des amis avec lesquels Joan avait l’habitude de travailler à la ferme, a expliqué la dame de 88 ans, vivent maintenant dans des maisons de retraite. Mais Joan n’a pas l’intention de prendre une retraite volontaire.
« Qu’est-ce que je ferais ? » a dit Joan. « J’ai bien peur de ne pas pouvoir rester assise à me tourner les pouces. Mon conseil aux jeunes est de se lever tôt et de continuer, c’est la meilleure chose à faire ! »
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant. Il est différent des autres organisations médiatiques, car nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre public. Nous n’avons pas d’autres intentions que d’informer nos lecteurs et les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant nos principes de vérité et de tradition comme guide dans notre travail.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.