Une femme de 59 ans qui a subi plus de 20 tortures différentes pendant 10 ans d’emprisonnement et de harcèlement fréquent à son domicile en raison de ses convictions religieuses est décédée le 12 mars, selon un rapport de Minghui.org, un site web américain recensant la persécution du Falun Gong, une pratique de l’école bouddhiste, en Chine.
Wang Sumei, originaire de la ville de Shenyang, dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine), est décédée un jour après avoir été emmenée par son fils au domicile de sa sœur.
Pendant ses 33 derniers mois, la sœur de Wang s’était occupée d’elle après que son mari l’eut abandonnée. Après dix ans d’emprisonnement, cette femme de 56 ans était émaciée, sa vision était floue, ses dents étaient déchaussées et ses cheveux étaient gris. Selon le rapport, Wang ne pouvait pas sortir seule, ayant presque perdu la vue.
Les tortures et la réclusion subies par Wang ont commencé à l’approche des Jeux olympiques de Pékin en 2008.
Le 21 juillet 2008, à 4 h 30 du matin, la police du nouveau district de Shenbei de la ville de Shenyang a fait irruption chez elle et l’a placée en détention en invoquant la nécessité d’assurer la « stabilité sociale » dans la capitale, selon un rapport antérieur de 2008 sur sa situation.
Les rapports enregistrés sur Minghui.org ont révélé que le Parti communiste chinois (PCC) avait ordonné aux agents d’arrêter les pratiquants de Falun Gong dans toute la Chine avant les Jeux olympiques de 2008.
Depuis juillet 1999, le PCC a lancé une campagne systématique pour éradiquer le Falun Gong en raison de sa popularité. Présenté aux Chinois en 1992, le Falun Gong a attiré 70 à 100 millions de pratiquants à la fin du siècle, dépassant ainsi le nombre de membres du Parti.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est un système spirituel d’amélioration de soi consistant en un ensemble d’exercices de qigong et d’enseignements moraux fondés sur les valeurs universelles d’Authenticité, Bonté et Patience. Parallèlement, le PCC encourage le matérialisme et l’athéisme dans la société chinoise et supprime les pratiques religieuses indépendantes depuis le début de sa prise de pouvoir.
Wang a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1998. En la voyant suivre les principes d’Authenticité, Bonté et Patience dans sa vie quotidienne, les personnes qui connaissaient Wang ont dit qu’elle était devenue plus heureuse que jamais. Elle souffrait auparavant de migraines, de problèmes gynécologiques et d’autres affections. Après un mois de pratique, ses désagréments physiques ont disparu.
Mais en décembre 2008, elle a été condamnée à 10 ans de prison en raison de sa croyance.
Travail forcé et torture
Selon le rapport, au cours de ses huit premiers jours de torture, Wang a été obligée de se tenir debout dans un bassin rempli d’eau glacée. D’autres détenues étaient chargées de changer l’eau pour qu’elle soit suffisamment froide.
Elle a ensuite été incarcérée pendant trois mois, à partir du 3 mars 2009, à la prison pour femmes de Liaoning.
Tous les jours, de 7 à 19 heures, Wang a effectué des travaux forcés, consistant à confectionner des pulls dans le cadre de la division 8 de la prison. Après les 12 heures de travail, elle n’était pas autorisée à se reposer avant 1 heure du matin car les policiers la contraignait à rester debout. On lui donnait un seul repas par jour, avec très peu de nourriture.
Les détenues étaient encouragées à la battre, sans avoir besoin de raison, et ce, même lorsqu’elle effectuait le travail assigné. Elles lui pinçaient les cuisses pendant cinq à six minutes, selon le rapport. Son visage était souvent tuméfié par les gifles des autres détenues. Une fois, une détenue a compté qu’une autre l’avait giflée 27 fois.
Le rapport détaille également les méthodes de torture utilisées contre Wang pour lui briser le moral, dans l’espoir de lui faire renier sa foi.
Dans le cadre d’une de ces tactiques, les gardiennes enfermaient les pratiquantes de Falun Gong avec deux autres codétenues à qui elles disaient qu’elles seraient torturées si la pratiquante refusait de renoncer à sa foi ou essayait de pratiquer les exercices de Falun Gong. Sous cette pression, de nombreuses détenues surveillaient, maltraitaient, battaient et participaient même à la torture des pratiquantes de Falun Gong.
Dans le cas de Wang, ses codétenues ont participé à sa torture par l’eau dans un tonneau. Elles lui maintenaient la tête sous l’eau et la retiraient juste avant qu’elle ne suffoque. Wang se souvient d’une fois où elles lui ont fait cela dix fois avant qu’elle ne perde conscience.
Wang a également déclaré que les gardiennes avaient dit à ses codétenues qu’elles pouvaient gagner des points ou voir leur peine réduite si elles participaient aux efforts visant à la faire craquer.
« Si nous n’arrivons pas à te maîtriser, nos points seront déduits. [En outre], notre peine pourra être réduite », s’est souvenue une codétenue.
Comme Wang ne voulait pas renoncer à sa foi, ses gardiennes changeaient fréquemment de compagnonnes de cellule et utilisaient différentes méthodes pour la torturer. Une codétenue lui poussait souvent les dents tandis qu’une autre lui maintenait la bouche ouverte. Cela ne lui laissait aucune blessure visible, mais ses dents étaient mal fixées dans ses gencives.
Pour empêcher Wang de faire les exercices de Falun Gong, elles l’ont menottée par derrière avec un bras croisé sur l’épaule, même lorsqu’elle devait prendre ses repas et lorsqu’elle dormait.
Une autre méthode consistait à la menotter à un lit. Une fois, elle a été attachée à un lit toutes les nuits pendant un mois. On a demandé à ses codétenues de ne pas lui parler. Lorsqu’elle criait « le Falun Dafa est bon », on lui scellait la bouche avec du ruban adhésif.
Comme Wang ne renonçait toujours pas à sa foi, ses gardiennes ont essayé l’isolement cellulaire. Elle a été isolée dans une cellule de la taille d’un lit, qui était humide et froide en hiver, avec seulement une petite fenêtre près du plafond. Wang a été maintenue dans une telle cellule à de nombreuses reprises.
Elle se souvient d’une expérience vécue dans cette cellule : ses deux mains étant menottées dans le dos, elle ne pouvait pas manger et a entamé une grève de la faim. Trois jours plus tard, ses gardiennes l’ont envoyée à l’hôpital où elle a été attachée à un lit 24 heures sur 24 et nourrie de force pendant 42 jours.
Chaque seconde était une torture, tant pour le corps que pour l’esprit, a déclaré Wang à Minghui avant sa mort. « Dix ans de persécution, c’est indescriptible », a-t-elle dit.
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