Une envoyée des Nations unies a entamé lundi des contact avec les dirigeants chypriotes pour évaluer la possibilité de reprendre les négociations sur la réunification de l’île méditerranéenne, divisée depuis près de 45 ans. Jane Holl Lute, ancienne responsable au ministère américain de l’Intérieur, a rencontré le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades, sans faire de déclarations à l’issue de leurs trois heures de réunion.
Elle devait rencontrer dans la journée le leader chypriote-turc Mustafa Akinci, qui est à la tête de la République turque de Chypre du Nord, reconnue seulement par Ankara. Chypre est divisée depuis que l’armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l’île en réaction à un coup d’Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote-turque.
Mme Lute mènera prochainement des consultations à Athènes, Ankara, Londres et Bruxelles, selon l’agence chypriote CNA. La Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne sont depuis 1960 les « garants » de l’indépendance de Chypre, membre de l’Union européenne depuis 2004. Elle est censée élaborer un rapport à remettre au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Ce dernier l’a récemment chargée d’étudier si les conditions étaient réunies pour une reprise des négociations, qui s’étaient effondrées il y a un an en Suisse.
Un des points d’achoppement de ces négociations porte sur le sort des soldats turcs stationnés dans la partie chypriote-turque de l’île. M. Anastasiades exige leur retrait total, ce que M. Akinci refuse. Depuis l’échec en juillet 2017 des dernières négociations sur la création d’une fédération bizonale et bicommunautaire, des tensions ont eu lieu autour de la question de l’exploration gazière au large des côtes de l’île.
Ankara, qui ne veut pas que Nicosie exploite ces ressources naturelles avant un règlement du conflit, a envoyé cet hiver des navires de guerre pour empêcher la société italienne ENI de prospecter dans les eaux chypriotes.
DC avec AFP
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