Une maison deux fois plus grande que rêvée

2 mars 2015 21:44 Mis à jour: 26 octobre 2015 15:29

 

«Plus j’y pense, plus je trouve que c’est la maison de mes rêves. Je ne sais pas si je pourrais vivre ailleurs…», constate Camelia Florentina Petrescu, rêveuse, en regardant son mari. Que de chemin parcouru pour le couple d’immigrants roumains, et que de travail pour arriver au résultat devant lequel je me trouve en ce samedi après-midi  : une maison à leur image, à la fois moderne et colorée, avec suffisamment d’espace pour accueillir les projets de Camelia.

L’histoire du couple dans la quarantaine a commencé bien des années avant de pouvoir acquérir cette maison à Vaudreuil-Dorion, une banlieue ouest de Montréal. Camelia a grandi dans le même village de Roumanie que Narcis Marton. À l’adolescence, ils sont amoureux l’un de l’autre pendant trois ans, puis se séparent. À ce moment-là, Camelia, alors âgée de 17 ans, émigre en Italie, tandis que Narcis part vivre en Belgique avant d’émigrer au Canada où il habite depuis 1990. C’est 14 ans plus tard que le couple reprend contact par téléphone. Depuis quelques années, la jeune femme était séparée de son premier mari et père de son enfant. Après avoir parlé pendant trois jours de suite au téléphone avec son premier amour, ils décident de se marier.

Il fallait encore déterminer lequel des deux allait quitter son pays d’adoption, processus qui leur prend trois années. La décision est difficile à prendre, mais c’est finalement Camelia, avec son fils de 12 ans, qui rejoint son amoureux au Québec en 2009 : Narcis a un emploi stable de camionneur, avec un bien meilleur salaire que le sien. Habitant en location à Laval, les nouveaux mariés caressent le rêve qu’ils avaient toujours eu ensemble depuis l’adolescence  : avoir une maison.

La demeure à laquelle l’immigrante rêvait était plus modeste que celle qu’ils achètent en 2010 après trois mois de recherches  : «Je ne l’imaginais pas aussi grande, mais c’est sûr que c’est encore mieux que mon rêve. Mon rêve, c’était à peu près la moitié de la taille de la maison. Le jardin est beaucoup plus grand aussi […] C’est comme le chocolat  : j’aime beaucoup le chocolat. Si tu me donnes un petit morceau, wow, c’est bien, mais si je peux avoir un peu plus…» et son mari de répliquer aussitôt avec humour  : «Si tu lui donnes un petit bout de chocolat, elle y prend goût, et c’est ça le problème. Comme elle y prend goût, elle veut beaucoup de chocolat. Pour la maison aussi!»

La salle de bains est très zen. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

La recherche de la maison idéale a en effet commencé avec un budget de 160 000 $. Cependant, le couple ne trouvait que des vieilles maisons dont il fallait, par exemple, refaire le toit. «On voulait quelque chose qui soit assez moderne et, à la fin, on voulait une maison avec un garage», remarque Narcis.

Pendant trois mois, alors que Narcis est au travail – 20 jours par mois sur la route aux États-Unis – Camelia passe ses soirées à chercher des maisons sur plusieurs sites web. À cause de leur budget, le couple décide de s’éloigner de Montréal, mais pourquoi Vaudreuil-Dorion? «On ne savait pas que c’était très beau. J’étais attirée, mais je ne sais pas pourquoi», explique celle qui a fait le choix de la ville.

Un choix approuvé par le camionneur  : «C’est extrêmement tranquille. Par ici, les maisons et les rues sont presque à 90 % neuves. Il y a beaucoup d’espaces verts aussi. Ce que j’ai aimé aussi, c’est que ce soit à côté de l’autoroute, c’est vraiment à quatre minutes de l’autoroute. Les centres commerciaux sont à côté. La seule chose qui manque vraiment, c’est l’hôpital, mais ils ont déjà commencé à le faire.»

Il ne leur reste plus qu’à trouver LA bonne maison et à pouvoir l’acheter dans ce quartier en grande demande  : «Toutes les maisons qu’on a choisies se sont vendues en deux jours. Le temps qu’on pense à ce qu’on fait, elles étaient déjà vendues», raconte Narcis. Par exemple, le couple visite un jour une maison intéressante. «Le lendemain, quand on a voulu appeler pour faire une offre, ils nous ont dit qu’elle était vendue. Ça venait juste de paraître! L’autre maison que Camelia aimait beaucoup s’est vendue plus cher que le prix demandé : le vendeur demandait 210  000 $, l’acheteur a offert 211 000 $, juste pour être sûr de l’avoir. C’est assez frustrant. C’est sûr que si tu cherches des maisons, à la fin tu vas trouver. Mais tu n’es pas tout seul, il y a beaucoup de gens qui cherchent des maisons. Il faut faire vite, il faut savoir ce que tu veux vraiment. Et si tu as trouvé quelque chose, fais une offre qui soit assez élevée, sinon plus que l’autre. Avec les belles maisons, les bonnes maisons, il n’y a pas beaucoup de négociation», conseille-t-il.

Le sous-sol a été entièrement fini pour abriter une garderie que Camelia compte ouvrir dès l’année prochaine. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

L’une des maisons qui leur sont passées sous le nez était de la même taille que celle qu’ils ont finalement achetée  : «J’ai même cru que c’était ma maison, la maison de mon rêve», se souvient Camelia. «J’ai cherché et fini par trouver celle-ci qui ressemblait beaucoup à l’autre que nous avions perdue, mais elle avait le garage. Le prix était aussi très bon, mais le sous-sol n’était pas fini. Alors, nous avons dit  : « on la prend, c’est notre rêve ». Et nous avons commencé à travailler beaucoup beaucoup pour la rendre à notre image.»

Dès la première visite, les projets de rénovation fusent dans l’esprit des deux amoureux qui avaient vu le potentiel de cette maison. Puis, dès qu’ils l’occupent, Camelia se consacre à apprendre à faire le plâtre, la peinture, etc. pour tout faire elle-même  : «Narcis était au travail, il faisait de l’argent, moi je travaillais à la maison. J’ai tout changé, tout ce que tu vois, les lumières, la salle de bains, la céramique, tout.»

Son mari ajoute  : «Ce qui était le plus important, c’est que la maison soit un reflet de notre image. On a voulu des meubles faits à la main et pas à la machine. Toutes les couleurs qui sont dans cette maison sont choisies et nous représentent.» Narcis a entré dans un ordinateur toutes les couleurs des meubles et des armoires de cuisine pour choisir les couleurs qui s’agenceraient parfaitement. Ensuite, avant de se décider, il a réfléchi… pendant trois mois!

Il a opté, par exemple, pour un vert concombre mélangé avec du blanc arctique et une toute petite touche de violet. «Maintenant, tout le monde, même les voisins d’en face et la garderie où je travaille ont pris le même vert. Une autre amie qui habite à Lorraine voulait aussi avoir les mêmes couleurs», s’exclame Camelia.

En immigrant au Québec, la jeune femme avait décidé qu’elle y ouvrirait une garderie, sachant très bien qu’elle ne le ferait pas du jour au lendemain. Elle a d’abord enchaîné divers emplois – femme de ménage, caissière, aide-cuisinière – qu’elle a dû interrompre pour suivre des cours de français, langue qu’elle maîtrise maintenant très bien. Puis, elle a travaillé pendant un an comme bénévole dans une garderie de son quartier pour prendre de l’expérience. Elle a finalement été embauchée dans cette même garderie comme remplaçante, puis avec un emploi fixe. Pendant ce temps, le couple faisait effectuer le gros des travaux du sous-sol par deux employés, Camelia a bien évidemment réalisé les finitions.

Une autre partie du rêve de l’immigrante va pouvoir bientôt se réaliser dans sa grande maison  : avoir sa propre garderie à domicile. Tout un parcours pour un couple qui n’avait rien il y a seulement 6 ans!

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