Une histoire qui a laissé les protagonistes dans le désarroi le plus total.
Jeannine Mahias, la résidente d’un Ehpad dans l’Eure, avait été hospitalisée début décembre 2020 dans un hôpital de son département, dans lequel elle est décédée quelques jours plus tard, le 10 décembre. Lorsque les enfants de Jeannine ont appris la triste nouvelle, leur mère avait déjà été incinérée, le 17 décembre, sans qu’aucun membre de sa famille ne le sache.
« Nous avons laissé un message vocal sur le répondeur d’une de ses filles »
C’est avec consternation que les enfants de Jeannine Mahias ont appris le décès de leur mère. Jeannine, qui avait été hospitalisée le 4 décembre dans un hôpital de l’Eure, est décédée six jours plus tard, rapporte France Bleu Normandie. « On a appris le décès de ma mère deux semaines après sa mort, la veille de Noël, c’est ma sœur qui a appelé l’Ehpad et on lui a dit que notre mère était décédée », raconte Daniel Mahias, l’un des six enfants de Jeannine.
L’hôpital a tenté de joindre la famille lorsque Jeannine est décédée, mais sans succès. L’Ehpad assure également que « dès le 4 décembre et l’hospitalisation, nous avons laissé un message vocal sur le répondeur d’une de ses filles ». Le jour du décès de Jeannine, l’Ehpad n’a pas réussi non plus à joindre un membre de la famille, ainsi que l’affirme la direction de l’établissement, qui a présenté ses excuses à la famille.
Une mère de famille décédée début décembre, ses enfants l’apprennent deux semaines plus tard – France Bleu https://t.co/baliMewWVZ via @GoogleNews
— Eric Riobe (@Ericetlydie) January 2, 2021
« Ils m’ont répondu qu’on n’était pas joignables »
La direction de l’Ehpad ajoute encore : « On a reçu une carte avant Noël sur laquelle était inscrite une adresse d’une de ses filles. Une adresse différente de celle que l’on avait. On lui a écrit. » Elle ajoute : « On a contacté aussi la tutelle de Jeannine Mahias, l’UDAF, son représentant légal », car la mère de Daniel se trouvait sous la tutelle de l’UDAF 27 (Union départementale des Associations familiales), qui est chargé de défendre les intérêts matériels, moraux et financiers des familles.
« Lorsque j’ai appelé l’UDAF, ils m’ont répondu qu’on n’était pas joignables », précise Daniel Mahias, qui cherche à comprendre comment une telle situation a pu se produire. « Personne, moi ou mes frères et sœurs, on est six en tout, personne n’a apparemment été mis au courant. Quand j’ai appris la nouvelle il y a quelques jours, j’étais dans le vide total. J’ai été obligé de chercher des renseignements par moi-même », explique-t-il encore à France Bleu Normandie.
« On n’a pas pu l’accompagner. Elle est partie toute seule »
« Ses cendres ont été jetées dans le jardin des souvenirs à Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise. Les pompes funèbres, qui ont retardé l’incinération de quelques jours, ont appelé la tutelle, l’UDAF, qui leur a dit de lancer la procédure, d’incinérer ma mère en fonction du contrat d’obsèques qui a été fait », déplore Daniel, qui a réussi à glaner ces renseignements après plusieurs coups de téléphone.
« Il faut qu’ils aillent beaucoup plus loin que le coup de téléphone, on est six ! J’ai pourtant bien reçu un courrier recommandé de l’UDAF, en un jour, me demandant de prendre un notaire pour les affaires de succession. C’est qu’ils peuvent le faire », s’indigne encore Daniel pour qui cet événement dénote un profond dysfonctionnement de l’UDAF. L’institution a d’ailleurs promis d’éclaircir cette affaire, ainsi qu’elle l’a déclaré à France Bleu Normandie.
Mais le plus difficile, pour Daniel Mahias et sa fratrie, c’est « psychologiquement [et] moralement ». « On n’a pas pu l’accompagner, aller à l’incinération, on ne sait pas où elle est. Même pour faire le deuil, c’est impossible. Elle est partie toute seule », se désole Daniel.
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