Une portion de la forêt amazonienne détruite… pour accueillir la COP 30

Par Robin Lefebvre
13 mars 2025 12:19 Mis à jour: 13 mars 2025 12:19

À quelques mois de la COP 30, une nouvelle autoroute à quatre voies est en cours de construction à Belém, au Brésil. Conçue pour améliorer l’accès à la conférence, elle traverse en réalité des dizaines de milliers d’hectares de forêt amazonienne protégée.

La COP 30, un sommet mondial sur le climat organisé par l’ONU, se déroulera à Belém (Brésil) du 10 au 21 novembre 2025. Pour accueillir les 50.000 personnes attendues, les autorités ont eu recours à la déforestation…. pour construire une nouvelle autoroute à quatre voies traversant des milliers d’hectares de forêt amazonienne protégée. Selon la BBC, cette dernière serait construite pour améliorer l’accès à la conférence. Difficile de ne pas grimacer en apprenant une telle information.

Sur plus de 13 km à travers la forêt tropicale jusqu’à Belém, ville hôte de la COP 30, des troncs d’arbres sont empilés sur les terres défrichées. Face à la polémique, le gouvernement de l’État du Para, dont Belém est la capitale, met en avant les aspects « durables » du projet. « L’autoroute comportera des passages pour les animaux, des pistes cyclables et un éclairage solaire », a déclaré Adler Silveira, secrétaire aux infrastructures, à la BBC.

Mais pour les écologistes, cette déforestation contredit l’esprit même du sommet. L’Amazonie, surnommé le poumon de la planète, joue en effet un rôle essentiel dans la régulation du climat, la séquestration du carbone et la préservation de la biodiversité. Les scientifiques s’inquiètent aussi de l’impact d’une route qui divise la forêt en deux zones distinctes, menaçant l’équilibre de l’écosystème et les déplacements des animaux.

Des locaux inquiets

Claudio Verequete, installé à environ 200 m de l’endroit où la route sera construite et interrogé par nos confrères, assure qu’il ne peut déjà plus subvenir à ses besoins, alors qu’il avait l’habitude de récupérer des baies d’açaï sur les arbres détruits : « Notre récolte a déjà été réduite. Nous n’avons plus les revenus nécessaires pour subvenir aux besoins de notre famille », confie-t-il à la BBC.

Toujours selon ce dernier, il n’est pas non plus impossible qu’il soit expulsé de son habitation dans les années à venir : « Notre crainte est qu’un jour quelqu’un vienne nous dire : « Voilà de l’argent. Nous avons besoin de cette zone pour construire une station-service ou un entrepôt. » Et alors, nous serons obligés de partir. […] Où allons-nous aller ? »

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et le ministre de l’environnement affirment quant à eux que ce sommet sera historique car il s’agit d’une « COP en Amazonie, et non d’une COP sur l’Amazonie ». Selon le président, la réunion sera l’occasion de montrer la forêt au monde entier et de présenter les mesures prises par le gouvernement fédéral pour la protéger.

Mais d’après Silvia Sardinha, vétérinaire spécialiste de la faune et chercheuse dans un hôpital vétérinaire universitaire qui surplombe le site de la nouvelle autoroute, ces discussions se dérouleront « à un niveau très élevé, entre des hommes d’affaires et des fonctionnaires » et les habitants de l’Amazonie « ne sont pas entendus ».

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