Une province du nord de la Chine prépare des milliers de lits d’hôpitaux pour faire face à une augmentation du nombre de patients atteints du virus du PCC* – plusieurs jours après la levée du confinement dans l’épicentre de Wuhan, selon des documents internes consultés par le journal Epoch Times.
Heilongjiang, la province la plus septentrionale de Chine, a fermé la ville frontalière de Suifenhe le 7 avril, ce qui, selon les autorités compétentes, allait permettre de stopper le flux de cas provenant de Russie.
Du 27 mars au 9 avril, la ville a signalé plus de 100 cas importés, ainsi que 148 patients asymptomatiques importés – ceux qui sont infectés et qui ne présentent aucun symptôme de la maladie. Seules trois nouvelles infections nationales ont été signalées au cours de cette période.
Les habitants du Heilongjiang ont cependant exprimé des doutes sur ces chiffres officiels, affirmant que les autorités tentent probablement de minimiser la gravité de cette nouvelle vague d’infections en se focalisant sur le nombre de cas importés.
Suifenhe construit actuellement un hôpital de fortune de 600 lits dédié aux patients asymptomatiques, tandis que ses 70 000 résidents sont désormais en quarantaine. Une seule personne par foyer peut sortir une fois tous les trois jours pour aller chercher les produits de première nécessité.
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Un officier de quartier, dans un message sur la super-application chinoise WeChat consultée par le journal Epoch Times, souligne la gravité de la situation pour les habitants d’un complexe résidentiel à Suifenhe.
« Savez-vous à quel point c’est sérieux ? » déclare l’officier. « Vous ne pouvez pas savoir qui est atteint et qui ne l’est pas […] L’absence de symptômes est plus effrayante », en référence aux infections asymptomatiques.
Entre-temps, un avis interne de la commission de la santé du Heilongjiang daté du 8 avril montre qu’elle prévoit de mettre à disposition près de 4 000 lits d’hôpital dans le reste de la province.
L’avis montre également que les autorités prévoient de mettre en place une équipe de soutien médical de 1 100 personnes. Ils ont demandé aux autorités locales de leur fournir une liste de candidats dans un délai de 24 heures.
Porteurs asymptomatiques
Jusqu’à 25 % des personnes infectées peuvent ne présenter aucun symptôme et transmettre le virus, selon Robert Redfield, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies.
Certains autres patients sont également capables de propager le virus 48 heures avant de commencer à se sentir mal.
Même les patients que l’on croit guéris de la maladie peuvent être à nouveau positifs. Le 10 avril, la Corée du Sud a signalé 91 cas de patients qui ont contracté la maladie de nouveau après s’être rétablis. Jeong Eun-kyeong, directrice de la principale agence sanitaire du pays, a déclaré que le virus a peut-être été « réactivé » chez ces patients.
La Chine n’a pas inclus le nombre de patients asymptomatiques dans son décompte quotidien des cas confirmés avant le 1er avril, date à laquelle elle a annoncé que 1 541 de ces patients étaient sous observation médicale.
En février, la Commission nationale de la santé a reconnu dans ses directives officielles que les porteurs asymptomatiques sont une « source potentielle d’infection » et, depuis lors, de nombreux experts de la santé chinois ont minimisé le risque de propagation en provenance de patients asymptomatiques.
L’expert chinois en maladies respiratoires, Yang Jiong, a déclaré dans une interview aux médias d’État début avril qu’il pourrait y avoir 10 000 à 20 000 porteurs asymptomatiques à Wuhan. L’interview a depuis été retirée.
Données officielles remises en question
Le régime chinois a signalé peu de nouvelles infections nationales au cours des dernières semaines, il affirme que la plupart des nouveaux cas proviennent de voyageurs qui ont été infectés à l’étranger.
Pourtant, un certain nombre d’habitants du Heilongjiang se demandent si le régime donne une image exacte de la situation.
Yu, qui vit dans la capitale provinciale Harbin, se demande si les autorités ne se contentent pas de considérer tous les cas comme importés pour minimiser la situation actuelle.
« S’ils reconnaissent le nombre de cas locaux, cela peut signifier que l’épidémie n’est plus sous contrôle, les cas importés sont une excuse bien commode », a-t-il déclaré au journal Epoch Times.
« Les fonctionnaires locaux cachent la vérité, ils ne communiquent pas les véritables informations ».
Une autre personne originaire de Harbin, Deng, a expliqué que son quartier est actuellement soumis à des mesures de confinement et un couvre-feu de nuit a été mis en place à partir de 22 heures. Elle a ajouté qu’au moins deux résidents de son quartier, en entrant par la porte de sécurité, ont reçu respectivement un drapeau jaune et rouge sur leur application mobile de détection du virus, ce qui signifie qu’ils sont des porteurs potentiels du virus et qu’ils vont être mis en quarantaine.
Deng a expliqué qu’elle n’osait pas en demander trop, de peur d’être accusée de « ne pas croire au gouvernement ». « L’information n’est pas transparente », a-t-elle déclaré.
Les hôtels de Suifenhe ont fermé leurs portes de peur d’être infectés à la suite du nouveau confinement, selon un résident local qui a donné son nom de famille Li. Certains Chinois qui sont récemment revenus de Moscou ont été mis en quarantaine dans les arènes sportives locales, a déclaré M. Li.
« Revenir est en fait encore plus dangereux », a déclaré M. Li. « Vous n’avez peut-être pas le virus, mais il est très facile d’être infecté dans un groupe concentré. Vous ne pouvez pas savoir qui a pu contracter le virus. »
* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.
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