Construit sur une zone inondable et survolé par un couloir aérien, le coût du futur CHU nantais vient à nouveau de s’alourdir, ce qui en fait l’hôpital le plus cher de France !
En 2019, arguments à l’appui, l’association locale GAELA pressentait un formidable gaspillage d’argent public lors de la construction du Nouveau CHU de Nantes.
Contribuables Associés avait immédiatement relayé cette alerte.
Quatre ans plus tard, c’est au tour de la Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire de s’inquiéter d’un énième surcoût de construction.
D’abord estimé à 350 millions d’euros en 2009, puis à 600 millions en 2012, le prix du chantier avait été réévalué à 1,254 milliard d’euros lors du lancement des travaux (2022).
Et ce n’est pas fini !
Selon la juridiction financière, le surcoût découlant d’hypothèses d’inflation plus réalistes que celles retenues initialement, serait très important, de l’ordre de 55 millions d’euros au minimum, cette somme n’étant pas financée à la fin 2022.
Chronique d’un dérapage annoncé : financé par le CHU (fonds propres + emprunt) et l’État, le projet hospitalier prévoit le transfert et le regroupement de plusieurs bâtiments sur l’île de Nantes.
Sur le papier ce CHU ultramoderne a tout pour séduire, à une exception de taille : sa localisation.
Inadapté à ce type de projet, le lieu d’implantation cumule les handicaps : il est situé en plein centre-ville ce qui va entraîner une forte hausse du trafic routier au cœur d’une municipalité pourtant écolo.
Le CHU est construit dans une zone inondable, d’où de multiples coûts annexes (triples vitrages, pieux enfoncés à 60 mètres de profondeur, transports spécifiques pour rejoindre l’île, etc.) qui auraient pu être évités sur un autre site.
Et, pour faire bonne mesure, le futur hôpital sera situé sous un couloir aérien.
CHU de Nantes : un emplacement dangereux
L’emplacement du CHU est si mal choisi que le professeur Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, vient d’écrire à François Braun, ministre de la Santé pour l’alerter sur la situation.
Dans ce courrier, le chef de service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou indique que le choix du site semble déraisonnable, voire dangereux, en rappelant qu’il s’agit d’une zone potentiellement inondable, ce qui pourrait notamment poser un problème d’accessibilité aux patients en cas de fortes intempéries.
Il dénonce aussi des surcoûts inadmissibles dans une période où l’argent public doit être dépensé avec « circonspection ».
Sur la base actuelle, le CHU de Nantes devrait même décrocher le pompon d’hôpital le plus cher de France !
Cet avertissement a été repris par l’opposition locale qui a demandé à Johanna Roland, présidente EELV de la Métropole d’expliquer aux contribuables de la région où elle ira chercher ces 55 millions d’euros.
Ainsi que la manière dont elle compte convaincre l’État de mettre à nouveau la main à la poche.
Article original publié sur Contribuables Associés.
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