La motion de censure visant Ursula von der Leyen a été largement rejetée jeudi au Parlement européen à Strasbourg. La motion fustigeait notamment le manque de transparence de la cheffe de la Commission.
Initiée par la droite nationaliste, la tentative de censure a été soutenue par 175 députés – loin du minimum requis de 361 voix – et repoussée par 360 élus.
Issue de la droite, Ursula von der Leyen conserve le soutien des alliés sociaux-démocrates, centristes et d’une partie des Verts, malgré les tensions en interne.
« Merci », a-t-elle réagi sur les réseaux sociaux. « À l’heure où la situation mondiale est instable et imprévisible, l’Union européenne a besoin de force. »
Un an après les élections européennes, l’épisode a permis de faire le point sur les équilibres politiques à Strasbourg.
La droite nationaliste n’a pas unanimement censuré la cheffe de l’exécutif
Répartie dans trois groupes, la droite nationaliste n’a pas unanimement censuré la cheffe de l’exécutif. Les Italiens du parti de Giorgia Meloni – dont un des fidèles, Raffaele Fitto, occupe le poste de Vice‑Président exécutif de la Commission européenne –, n’ont pas pris part au scrutin.
Au sein de la gauche radicale, une douzaine d’eurodéputés ont soutenu la motion, mais la majorité du groupe était absente pour éviter d’être associée à une initiative d’extrême droite.
Première force dans l’hémicycle, la droite (PPE) a quant à elle fait bloc autour de la présidente de la Commission.
« Nous constituons le facteur de stabilité du projet européen. Nous avons donné à la Commission européenne la force dont elle a besoin », a revendiqué le président du groupe conservateur Manfred Weber.
L’hémicycle n’a pas fait le plein, signe du peu de suspense autour de cette initiative vouée à l’échec, mais aussi, peut-être, des crispations au sein du camp dit « pro-européen ».
Un débat agité dans l’hémicycle
Cette tentative de censure avait en effet donné lieu à un débat agité dans l’hémicycle lundi.
Ursula von der Leyen avait essuyé les critiques de la gauche et du centre, qui lui reprochent sa gestion trop verticale et accusent le PPE de cultiver l’ambiguïté avec l’extrême droite pour mieux remettre en cause des lois environnementales.
« Notre soutien à Ursula von der Leyen n’est pas acquis », a répété la présidente des centristes, Valérie Hayer, jeudi. « Nous demandons la reprise en main de sa famille politique pour cesser les alliances avec l’extrême droite ».
En votant contre la censure, les sociaux-démocrates ont eux aussi voulu dire « NON à l’extrême droite et à ses initiatives destructrices », a réagi leur cheffe Iratxe Garcia Perez. Mais « nous exigeons un engagement réel du PPE en faveur d’une Europe sociale, juste et verte », a-t-elle réclamé
Une entité technocratique opaque
C’est un eurodéputé roumain de droite nationaliste, Gheorghe Piperea (ECR), qui a initié la motion de censure pour fustiger notamment le manque de transparence de la cheffe de la Commission dans le « Pfizergate ».

La dirigeante allemande n’a jamais rendu public un échange de SMS avec le PDG de Pfizer Albert Bourla pendant la pandémie de Covid, quand l’Union européenne négociait l’achat de vaccins auprès de ce laboratoire américain.
L’affaire a valu à la Commission des plaintes de diverses associations et personnalités opposées aux vaccins, ainsi que du New York Times qui a cherché en vain à accéder aux messages en question.
Gheorghe Piperea avait plus largement reproché à la Commission « d’ignorer le Parlement », en raison d’une « concentration non démocratique des décisions entre les mains » de Mme von der Leyen.
« L’Europe fut jadis un modèle de démocratie, de liberté et de responsabilité institutionnelle. Aujourd’hui, nous devenons une entité technocratique opaque, gouvernée par une présidente qui foule aux pieds les principes mêmes qu’elle prétend incarner », a déclaré Gheorghe Piperea à Epoch Times le 9 juillet.
Absent lors du débat lundi, le président du groupe des Patriotes, Jordan Bardella, était présent lors du vote et a fait signe à ses troupes de soutenir la censure, afin de contester « abus de pouvoir », « écologie punitive » et « ruine des agriculteurs ».
Combative lors du débat, Ursula von der Leyen était montée au créneau contre les initiateurs de la motion de censure, des « extrémistes », « antivaccins » et admirateurs « de Poutine », avait-elle lancé.
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