Un défenseur des droits de l’homme chinois a récemment été arrêté pour avoir partagé des articles sur les problèmes sociaux en Chine sur Twitter, dans le cadre de la dernière campagne de répression du régime contre l’utilisation par les citoyens de la plateforme de médias sociaux à l’étranger.
Le 22 mars, Sun Yuanping a été convoqué par la police dans la ville de Shijiazhuang, dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, et détenu pendant sept jours.
L’internaute Sun Yuanping, qui travaille dans une société de conseil du Hebei, contourne souvent le pare-feu Internet chinois pour attirer l’attention sur les injustices sociales en Chine. Par exemple, il a tenté d’aider les victimes de vaccins défectueux et a fait campagne pour l’exonération de Niu Shubin, un jeune homme qui a été exécuté après avoir été condamné à tort pour viol et meurtre en 1995.
La police a accusé Sun Yuanping d’ « incitation au désordre » et a rendu une « décision de sanction administrative » ordonnant sa détention de sept jours, l’accusant de « partager des commentaires inappropriés sur des questions politiques à plusieurs reprises sur Twitter, sans raison valable ».
Twitter est interdit par la police Internet du régime, mais de nombreux dissidents et autres Chinois parviennent à surmonter la censure pour y accéder.
Après l’arrestation de M. Sun, son compte Twitter a été mis hors service. On pense que les autorités chinoises sont derrière la clôture de son compte.
L’affaire Sun est la dernière d’une série d’arrestations depuis que les autorités ont commencé à réprimer les commentaires des dissidents chinois sur le site de réseau social américain en août dernier.
En décembre, Liu Hongbo, un utilisateur de Twitter de la ville de Yangzhou, dans la province du Jiangsu, dans l’est de la Chine, a été condamné à six mois de prison pour avoir posté plus de 400 tweets qui auraient « diffamé le Parti communiste chinois et ses dirigeants ».
En octobre, le commentateur indépendant Wang Yajun a été détenu pendant dix jours pour son activité sur Twitter. Après sa libération, il a twitté : « Twitter, il est temps de se dire au revoir ! »
M. Gao, un autre militant des droits de l’homme de la province du Hebei, a déclaré à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times que le régime chinois a récemment resserré son contrôle sur Internet.
Même le partage de messages sensibles ou « aimer » des posts d’auteurs ciblés par les autorités peut déclencher un avertissement de la part de la police, a-t-il fait remarquer.
M. Gao a révélé que la police était venue à sa résidence parce qu’il avait « aimé » les messages de deux auteurs figurant sur la liste noire des autorités.
« La police m’a demandé d’ ‘amiradier’ (expression venant de ‘ami’ et ‘radier’, qui signifie supprimer un contact de sa liste d’amis sur les réseaux sociaux) les posts et d’écrire une déclaration de repentance », dit-il.
M. Gao a expliqué que de nombreux défenseurs des droits de l’homme en Chine ont décidé d’utiliser Twitter et Facebook car leurs messages sur les plateformes de médias sociaux chinois sont rapidement supprimés par les censeurs. Lui-même venait tout juste de commencer à utiliser Twitter et Facebook, mais jusqu’à présent, un de ses comptes Facebook avait déjà été désactivé par les autorités.
Parallèlement, la police Internet chinoise a également créé de nombreux comptes Twitter pour étouffer les voix des dissidents sur la plate-forme.
Le journaliste indépendant Gao Yu, un ami proche de Sun Yuanping, a écrit dans un tweet récent : « Combien de comptes Twitter appartiennent aux porte-parole du Parti ? Combien appartiennent à la police Internet ?
« Le nombre des trolls du ‘parti des cinquante cents’ sur Twitter est aussi élevé que le nombre de moustiques en été. C’est une atteinte à la liberté de la presse et une violation des droits de l’homme. »
Le « parti des cinquante cents » est un surnom donné à l’armée de trolls sur Internet qui sont engagés par le Parti communiste chinois pour diriger les discussions en ligne en faveur du régime et critiquer la dissidence.
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