Depuis plusieurs mois, le collège Willy-Ronis vit au rythme de la violence et des agressions. Une situation infernale qui désespère les professeurs et les surveillants.
Les faits ont eu lieu le 9 décembre. À l’issue d’un conseil de discipline, la mère de l’élève de 5e qui venait d’être exclu définitivement du collège Willy-Ronis de Champigny s’en est violemment prise à la principale de l’établissement.
Furieuse, la mère de l’adolescent se serait précipitée sur la responsable du collège pour l’étrangler selon Le Parisien.
Contactée par les journalistes du quotidien, l’inspection académique a expliqué qu’elle « [condamnait] très fortement toute forme de violence » avant d’ajouter qu’elle avait « immédiatement accompagnée et soutenue » la principale agressée.
« C’est vrai qu’ils sont venus tout de suite au collège. C’est dommage qu’ils n’aient pas fait pareil quand le surveillant s’est pris un coup de tête en novembre », précise un professeur de l’établissement.
Le 22 novembre, un surveillant qui s’était interposé pendant une bagarre dans la cour de récréation avait en effet reçu un « coup de boule en plein nez » de la part de l’élève qu’il venait pourtant d’extirper d’un groupe occupé à le lyncher.
« La violence s’est totalement banalisée »
Une violence omniprésente depuis le début de l’année scolaire. Le 17 septembre, un père dont la fille lui avait affirmé qu’elle s’était fait voler son sac s’était introduit dans le collège en escaladant la grille. Muni d’une machette enroulée dans un chiffon, il avait dû être désarmé par les policiers.
« Dans ce collège, la violence s’est totalement banalisée. Elle est physique avec les élèves, et morale avec leurs parents. Nous, on est là à faire du mieux possible, mais ce n’est pas vraiment notre boulot. À Willy-Ronis, la principale figure d’autorité est devenue la police », confie un enseignant de l’établissement scolaire.
La principale d’un collège de Champigny étranglée par une mère d’élève #ValDeMarne https://t.co/9a0Hcwk8Ai #Rediff
— Le Parisien | 94 (@LeParisien_94) December 12, 2019
« Il y a une forme d’acceptation de la violence dans l’établissement. C’est devenu normal. En tant qu’adulte, on n’a pas le choix si on veut se faire respecter : montrer aux jeunes qu’on peut les dominer physiquement. Mais on ne doit pas se résoudre à devenir un établissement de voyous et de gangsters », ajoute un surveillant.
Une situation alarmante qui pèse sur le personnel du collège : « On se demande juste quand arrivera le drame. »
« Personne ne semble prendre la mesure de ce qui se passe »
Il y a plusieurs mois, le corps enseignant et les éducateurs avaient déjà alerté l’inspection académique sur la « hausse des cas de violence et de souffrance » ainsi que sur la « dégradation du climat scolaire ».
En mai 2019, une quarantaine de professeurs et de surveillants n’avaient d’ailleurs pas hésité à bloquer l’établissement pour dénoncer « le manque de moyens » et réclamer l’ouverture de nouveaux postes de surveillants.
Après plusieurs manifestations, la direction académique avait fini par promettre de diligenter « une enquête de vie scolaire ».
« Ils nous avaient promis de ‘gratter et de résoudre tous les problèmes recensés’, mais on n’a eu droit qu’à un vulgaire questionnaire. Et à la création d’un demi-poste de surveillant », peste un professeur du collège.
« Depuis [les premiers blocages] nos conditions de travail se sont même dégradées. C’est juste infernal. Dans la cour, on est trois grand maximum pour surveiller 900 élèves. C’est juste impossible », renchérit un surveillant.
Désemparé, le personnel de Willy-Ronis ne sait plus quoi faire pour que l’Académie tienne compte de la situation et mette en place les mesures adéquates.
« Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour être entendu ? Il faut une action choc. On est totalement démunis, et personne ne semble prendre la mesure de ce qui se passe à Willy-Ronis », conclut un enseignant avec dépit.
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