La société Valmonde et Cie, propriétaire de Valeurs actuelles, a porté plainte vendredi contre le collectif Sleeping Giants pour « discrimination » devant le tribunal judiciaire de Paris, a annoncé mercredi l’hebdomadaire conservateur.
« Originaire des Etats-Unis, le groupe d’activistes anonymes tente par tous les moyens de faire fuir les annonceurs publicitaires des médias qui ne partagent pas leur idéologie progressiste. Place à la riposte. » peut-on lire sur le site de Valeurs actuelles.
Sleeping Giants, né aux États-Unis après l’élection de Donald Trump, interpelle sur les réseaux sociaux les annonceurs des médias de droite ou véhiculant selon lui des idées antifascistes, dans le but d’assécher leurs financements publicitaires. Active depuis 2017, la branche française du collectif (27.000 abonnés sur Twitter) a notamment visé, outre Valeurs actuelles, CNews et le site Boulevard Voltaire.
Valeurs Actuelles riposte aujourd’hui en revendiquant le droit de ne pas partager les « idées progressistes » du collectif, dénonçant une « campagne de sabotage industriel » et de « méthodes outrancières » auxquelles ont « cédé » des « centaines de grandes entreprises » dont Toyota, Nike ou Decathlon.
Considérant que la « ligne éditoriale » de Valeurs actuelles est « nauséabonde, clivante, qu’elle exacerbe les tensions », « va à l’encontre des valeurs éthiques de beaucoup de marques », que son contenu est « insupportable pour quiconque a certaines valeurs humaines de respect », le collectif met la pression sur les réseaux sociaux sur les marques dont la publicité apparaît sur le site Valeurs actuelles et les autres titres qui ne correspondent pas à leurs opinions politiques.
« Cette entrave à l’exploitation de son activité économique est d’autant plus préoccupante qu’elle est exercée par une organisation très structurée, déployée à échelle mondiale, et agissant toujours sous l’immunité de l’anonymat », explique l’avocat de Valeurs actuelles Me Basile Ader dans le compte-rendu de la plainte
Des méthodes illégales passibles de trois ans d’emprisonnement
Sa plainte « a pour objet de dénoncer des faits de discrimination, à raison des opinions politiques, et de nature à entraver l’exercice normal d’une activité économique », explique l’hebdomadaire sur son site, citant « le courrier adressé au Procureur de la République ».
La plainte se fonde sur les articles 225-1 et 225-2 du Code pénal, qui stipule que toute « distinction opérée entre les personnes morales sur le fondement des opinions politiques » constitue une discrimination. Lorsque cette discrimination entrave également « l’exercice normal d’une activité économique quelconque », celle-ci est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
Elle a été déposée « vendredi dernier », a précisé à l’AFP le directeur de publication de Valeurs actuelles, Erik Monjalous, qui « n’accepte pas que des gens anonymes appellent au boycott d’un titre IPG » (presse d’Information politique et générale).
Les Sleeping Giants « ne sont peut-être pas d’accord avec » Valeurs actuelles, « c’est tout à fait leur droit, mais l’appel au boycott est totalement illégal », estime Erik Monjalous, pour qui les pertes de revenus publicitaires subies par l’hebdomadaire sont « très difficiles à quantifier ».
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