Les membres de la communauté rom ont transformé les deux parcelles qu’ils occupaient illégalement depuis le 10 mai en une véritable décharge à ciel ouvert.
Alors qu’ils occupaient deux parcelles privées de la commune de Lorgues – une ville d’environ 9000 habitants située à 13 kilomètres au sud-ouest de Draguignan – depuis le mois de mai, une centaine de Roms ont fini par quitter les lieux vendredi dernier en laissant derrière eux un gigantesque dépotoir.
Caravanes « défoncées » ou « éventrées », « voitures désossées », écrans de télévision, appareils électroménagers, engins de jardinage, planches de bois et détritus en tout genre « à moitié calcinés » jonchent le sol du terrain abandonné par les Roms, selon Var-matin.
Arrivés le 10 mai à bord « de dizaines de camions » et de « fourgonnettes », les squatteurs ont défriché cet « écrin de verdure en pleine nature » afin de construire leurs cabanes, coupant plusieurs chênes et des pins. Un campement sauvage qui sera finalement levé dans la soirée du 26 juillet, plus de deux mois après leur arrivé et ce, malgré les plaintes et les procédures engagées par les propriétaires des deux parcelles concernées.
« Ce soir-là, ils étaient toujours là vers 20h30. Mais on les voyait charger leur camion. À 23 heures, je pense qu’ils étaient partis. Je n’ai pas osé m’aventurer sur mon terrain pour voir s’ils occupaient encore les lieux. J’avais trop peur. En tout cas, les groupes électrogènes ne fonctionnaient plus », explique Martine, l’une des propriétaires, dans les colonnes de Var-matin.
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— Var-matin Draguignan (@VMdraguignan) July 29, 2019
« Le maire m’a dit qu’il allait prendre en charge le nettoyage du campement »
Le lendemain, elle décide de vérifier que les Roms sont bel et bien partis et s’aventure sur son terrain pour la première fois depuis plusieurs semaines. « Je me suis avancée. J’ai constaté qu’il n’y avait plus personne. J’ai alors vu des volutes de fumée, puis des flammes. J’ai déversé un arrosoir d’eau sur un feu qui avait pris naissance près des baraquements, avant d’appeler les pompiers. Ils sont d’ailleurs venus avec la gendarmerie. Les militaires ont à leur tour constaté qu’il n’y avait plus personne », confie Martine.
« Le maire m’a dit qu’il allait prendre en charge le nettoyage du campement. Du moins enlever les plus gros détritus. Pour le reste, je dois me rendre ce lundi en mairie pour faire le point. Il faut voir si notre forage, situé en contrebas du campement, n’a pas été pollué », ajoute-t-elle.
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« Ils sont aussi allés faire leurs besoins à quelques mètres du forage »
Pendant leur séjour sur la parcelle, les occupants ont déversé plusieurs litres de produits toxiques « comme de l’antigel et de l’huile de vidange ». « Ils sont aussi allés faire leurs besoins à quelques mètres du forage donc on ne sait pas encore si l’eau est toujours potable. Je pense aussi qu’ils sont responsables de l’empoisonnement de l’un de mes chiens. Je l’ai amené chez le vétérinaire. Ça a pris deux mois pour le sauver ! », soupire la propriétaire.
Mais l’accaparement du terrain a également donné lieu à des nuisances sonores particulièrement désagréables pour les riverains. « Ils tapaient toute la journée avec une pause dans l’après-midi. Puis, vers 18 heures, ça recommençait. La nuit, ils mettaient de la musique, faisaient des feux, criaient. J’avais appelé plusieurs fois les gendarmes, mais ils ne sont jamais venus », poursuit la propriétaire des lieux.
Ce samedi, vers 13 heures, quelques Roms reviennent sur le terrain qu’ils avaient abandonné la veille, au grand dam de Martine.
« Il y avait quatre personnes. Visiblement, ils cherchaient des affaires qu’ils avaient oubliées. Deux autres véhicules sont arrivés ensuite. J’ai appelé la police municipale. Sur place, les agents ont chassé les Roms et ils se sont assurés qu’ils ne reviendraient pas. D’ailleurs, pour éviter toute intrusion, des tranchées vont être creusées et des rochers seront placés autour des terrains », observe la propriétaire.
« Le problème, c’est que l’on n’a pas les outils pour contrer ce type d’installation sauvage sur un terrain privé. On plaint la prochaine commune que ces Roms vont choisir pour s’installer », conclut le chef de la police municipale de Lorgues.
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