Le Venezuela, en pleine déconfiture financière, est un important acteur du secteur pétrolier aux États-Unis par l’intermédiaire du groupe pétrolier public PDVSA dont la filiale Citgo possède raffineries et oléoducs sur le sol américain.
PDVSA avait acquis 50% de Citgo en 1986 en rachetant les parts d’une compagnie américaine, Southland qui possédait notamment aux États-Unis les drugstores 7-Eleven. PDVSA avait acquis en 1990 le reste, portant son contrôle à 100%, avant l’arrivée en 1998 d’Hugo Chavez au pouvoir.
Si la part du Venezuela dans les importations pétrolières américaines a fortement baissé, passant de plus de 60.000 barils par jour en 1997 à moins de 20.000 actuellement, Citgo a gardé une forte présence aux États-Unis.
Le groupe y possède trois raffineries, une au Texas, une en Louisiane (sud) et la troisième en Illinois (nord) avec une capacité de raffinage cumulée de l’ordre de 750.000 barils par jour soit environ 4% de la capacité totale de raffinage aux États-Unis (18,5 millions de b/j). Elles emploient au total environ 4.000 personnes.
Citgo possède également en totalité 3 oléoducs, avec des participations dans trois autres, ainsi que 48 terminaux pétroliers situés dans la partie est du pays. Environ 5.600 stations d’essence aux États-Unis portent l’enseigne Citgo mais fonctionnent sous un régime de franchise.
En 2015, PDVSA avait essayé de vendre Citgo mais n’avait pas trouvé d’acquéreur. Les autorités vénézuéliennes n’avaient toutefois pas reconnu officiellement cette tentative de cession.
Citgo est un pion important pour PDVSA et le Venezuela dans la crise actuelle car lorsque le pays avait procédé à une restructuration de sa dette en décembre 2016 il avait apporté en garantie collatérale environ 50% des actions de Citgo.
Des élus américains ont appelé en mai dernier le président Donald Trump à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour empêcher le géant pétrolier russe Rosneft de prendre le contrôle d’infrastructures énergétiques aux États-Unis, faisant référence à Citgo et à un éventuel défaut du Venezuela sur sa dette. Celui pourrait permettre aux créanciers du pays, parmi lesquels la Russie, d’exiger en contrepartie les actifs apportés en garantie.
Selon des données fournies par la Commission électorale américaine, Citgo avait également fait un don de 500.000 dollars au fonds d’investiture de Donald Trump en janvier dernier, se situant parmi les 20 principaux donateurs à cette cérémonie aux côtés d’entreprises pétrolières américaines comme Chevron et ExxonMobil.
R.B. avec AFP
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