L’opposition au président vénézuélien Nicolas Maduro a dénoncé dimanche un « coup d’Etat parlementaire » après que Luis Parra, un député de l’opposition rival de Juan Guaido, s’est autoproclamé président du Parlement, poste auquel M. Guaido comptait être réélu.
En l’absence de Juan Guaido et de nombreux députés de l’opposition, empêchés d’assister au début de la séance par de longs contrôles policiers en dehors du Parlement, et dans la cohue, Luis Parra a empoigné un mégaphone et s’est unilatéralement proclamé nouveau président de l’hémicycle, selon des images retransmises par la télévision d’Etat VTV.
L’élu effectue ce geste « sans vote, ni quorum »
L’opposition fidèle à Juan Guaido, qu’une cinquantaine de pays reconnaissent comme président par intérim du Venezuela, a affirmé dans un communiqué que l’élu avait effectué ce geste « sans vote, ni quorum » et évoqué un « coup d’Etat parlementaire ».
Luis Parra a été exclu du parti d’opposition Primero Justicia après qu’un site internet d’informations l’a accusé d’avoir reçu des pots-de-vin en échange de son soutien à un entrepreneur colombien qui aurait trempé dans une affaire de corruption liée à des importations de nourriture.
Malgré son exclusion, Luis Parra affirme être toujours dans l’opposition à Nicolas Maduro.
Juan Guaido disposait des votes nécessaires pour être réélu
En préambule à la séance tumultueuse de dimanche, Juan Guaido avait affirmé disposer des votes nécessaires pour être réélu à la tête du Parlement, la seule institution contrôlée par l’opposition, et donc continuer à se prévaloir du statut de président par intérim.
Mais le jeune opposant a été retenu pendant plusieurs heures par la police et l’armée pour des contrôles qui l’ont empêché d’entrer dans l’hémicycle avec une dizaine d’autres députés et des journalistes.
« Aujourd’hui, ceux qui empêchent la légitime installation du Parlement vénézuélien se rendent complices de la dictature et de ceux qui oppriment le peuple vénézuélien », a déclaré Juan Guaido sur Twitter.
Juan Guaido s’est proclamé président par intérim le 23 janvier 2019, qualifiant Nicolas Maduro d’« usurpateur » en raison de la présidentielle de 2018 qui lui avait permis de se maintenir au pouvoir.
En un an, Juan Guaido n’a toutefois pas atteint son objectif de « mettre fin à l’usurpation » et d’organiser une présidentielle « libre et transparente ».
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