Le tribunal de commerce de Paris a condamné France Télévisions à verser environ 650 000 € à Magic TV, la société de production de Patrick Sébastien, pour « rupture brutale des relations commerciales ».
La décision du tribunal de commerce de Paris est tombée, trois ans après l’éviction de Patrick Sébastien de France Télévisions. Le groupe audiovisuel a été condamné à verser 652 251 € à la société de Patrick Sébastien pour « rupture brutale des relations commerciales », rapporte Capital. Une modeste somme aux vues de ce que réclamait Patrick Sébastien, à savoir 26 millions d’euros.
France Télévisions avait « recherché à réduire drastiquement le coût et le nombre des émissions »
Après 24 années de bons et loyaux services, l’animateur du Plus Grand Cabaret du monde avait été limogé, sa dernière émission remontant à mai 2019. Selon nos confrères, les griefs de Patrick Sébastien vis-à-vis du groupe public portaient sur plusieurs points : « Atteinte à l’image, mauvaise foi dans les négociations, abus de dépendance économique, menace de rupture des relations commerciales, rupture abusive de ces relations, soumission pour imposer la réduction du nombre des émissions produites et leur coût unitaire. »
Capital indique également que Patrick Sébastien reprochait à France Télévisions d’avoir « recherché à réduire drastiquement le coût et le nombre des émissions ». Il demandait même le remboursement des « économies indues réalisées sur la baisse de commandes des émissions, sans aucune contrepartie objective ».
France Télévisions défend « une bonne gestion des deniers publics »
De son côté, France Télévisions a avancé la « baisse continue » de l’audience de Patrick Sébastien et a défendu que « le prix unitaire des émissions était très élevé par rapport à la moyenne ». Le service public a donc déclaré, pour sa défense que « la baisse du nombre d’émissions et de leur coût unitaire ne relève pas d’un abus, mais d’une bonne gestion des deniers publics…. La société de Patrick Sébastien était parfaitement informée des contraintes d’audience de la chaîne, et bien consciente des restrictions budgétaires affectant le service public ».
Les juges ont rejeté presque tous les arguments de Patrick Sébastien mais ont cependant condamné France Télévisions sur un point, le volume de commandes lors de la dernière saison, qui était « significativement en dessous du volume des commandes des saisons antérieures », pointant que France Télévision n’avait « pas exécuté le préavis en maintenant la relation aux conditions antérieures ». Contacté par Capital, France Télévisions a indiqué envisager de faire appel.
On l’avait poussé vers la sortie
Dans une interview exclusive accordée en octobre 2018, Patrick Sébastien expliquait à Thierry Ardisson sur C8 que Delphine Ernotte, en tant que chef d’entreprise, n’était pas là pour faire du « sentiment » ou avoir « des états d’âme ». Il avait pointé le caractère discriminatoire de ses propos, lorsqu’elle l’avait exclu en invoquant le fait qu’il était « un homme blanc de plus de 50 ans », ce que Patrick Sébastien avait qualifié de « ségrégation », déplorant que ces propos n’aient pas fait « plus de tollé que ça ».
L’ancien présentateur du plus grand cabaret du monde avait encore indiqué qu’on l’avait « poussé à partir », ainsi que cela se fait « dans toutes les grandes entreprises », mais avait déclaré s’être « battu » jusqu’au bout. Il avait par ailleurs souligné auprès de Thierry Ardisson qu’en 4 ans, il n’avait vu Delphine Ernotte que « dix minutes » et qu’elle ignorait même qu’il avait fait Le grand bluff, qui est le record d’audience. « C’est comme le patron de la Fédération de Tennis qui ne sait pas que Noah a gagné Roland Garros », avait-il taclé.
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