Casquette Gavroche sur la tête, Martin, 16 ans, est un adolescent plein de créativité et de dynamisme. Passionné par le travail du bois à l’ancienne et spécialiste de la récupération, cet autodidacte est aussi rémouleur, affutant les couteaux et autres outils sur une machine qu’il a créée lui‑même. Il a lâché l’école pour se consacrer à sa passion.
Alors que le confinement du printemps 2020 a été un moment difficile pour bien du monde, ça a été un temps de révélation pour Martin Kegl, qui n’avait que 15 ans à l’époque. Alors qu’il ne trouvait pas l’étagère dont il avait besoin pour sa chambre, il a décidé de la créer… et n’a jamais arrêté depuis.
« Cette période a été comme un avènement », explique l’adolescent autodidacte au Parisien. « Je n’ai fait plus que cela. Le bois est devenu une passion. »
Échiquiers, cannes et travail de rémouleur
Martin s’est aménagé un petit atelier dans la cave de ses parents à Orsay (Essone), où il fabrique et rénove ses objets, pour la plupart à partir de bois de récupération : échiquiers, cannes, plateaux apéritifs, petits meubles et objets divers. Non seulement il crée la beauté et sublime la matière, selon ses propres expressions, mais il le fait pratiquement uniquement à l’ancienne, sans outils électriques ou aussi peu que possible. Selon lui, quand on a les bons outils, ce n’est pas forcément plus long de n’utiliser que des outils manuels, révèle‑t‑il dans une première entrevue diffusée par Neo l’année dernière.
Le jeune homme a aussi créé une meule ambulante, posée sur une ancienne machine à coudre à pédale qu’il a bricolée au départ pour pouvoir affuter ses propres outils. Il a ensuite pensé qu’il pourrait proposer aux gens d’affuter leurs couteaux ou leurs outils divers. « La société fonctionne sur du profit à court terme. Ça ne fonctionne plus, on jette. Alors que l’on peut prolonger la vie des objets rien qu’en les affûtant », remarque Martin, qui agit concrètement au quotidien contre cette société de surconsommation.
« Aujourd’hui, on est dans une époque qui est complètement dans le culte de la modernité », explique celui qui se sent un héritier « des artisans Shaker, qui ont refusé la modernité ».
Fils d’un chercheur en intelligence artificielle, l’adolescent va à l’encontre de la tendance actuelle de l’ère du numérique. Il n’hésite toutefois pas à utiliser la technologie quand c’est nécessaire pour partager sa passion. Il a par exemple plus de 17 000 abonnés à son compte Facebook et plus de 4 millions sur sa chaîne Youtube, alors qu’elle n’en réunissait que 700 en juillet 2021.
Il faut dire que la première vidéo réalisée par Neo en novembre 2021 a beaucoup raisonné dans le cœur des internautes, connaissant un succès phénoménal : elle a été visionnée par 10 millions d’utilisateurs de Facebook. Une deuxième vidéo de Neo, qui est retourné rencontrer le jeune homme récemment, a déjà été visionnée par plus d’un million d’internautes en l’espace de trois jours.
De grandes capacités intellectuelles
« C’est vrai qu’avec ses capacités intellectuelles, il aurait pu faire de grandes études », explique le père de celui qui est passé directement de la classe de CM2 à la 5e et qui a lâché l’école par la suite. « Mais il a choisi le bois. Il a pris son chemin. Martin a toujours été comme ça, unique. »
Jusqu’à tout récemment, les services de rémouleur de Martin étaient proposés les samedis au 30 rue de Paris à Orsay, dans un lieu qu’un menuisier désire transformer en marché artisanal tous les samedis et avec qui l’adolescent à plein de projets qui le mèneront, quand son âge le permettra, à la création de sa propre entreprise.
« La norme serait que je joue aux jeux vidéo. Vouloir créer mon entreprise à mon âge, c’est forcément du vice ? » s’amuse à demander le jeune autodidacte.
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