OTTAWA – Le rassemblement était dense sur la colline du Parlement, lorsque les camionneurs et d’autres manifestants mobilisés contre les mesures anti-Covid ont convergé en ce samedi 29 janvier, vers Ottawa. La capitale constituait leur destination finale, après avoir roulé toute la semaine, organisés en un vaste convoi en provenance de toutes les régions du pays.
« C’est comme la fête du Canada, mais nous célébrons le Canada pour de vrai », a déclaré Andrew Broe, camionneur, 20 ans, originaire de Trenton, en Ontario, après avoir stationné son camion près de la colline du Parlement.
« C’est un jour où nous allons nous réunir, voir que nous sommes ensemble, et nous sentir libres. »
M. Broe est venu à Ottawa pour demander aux responsables politiques d’écouter les requêtes des gens.
« Je suis ici pour me battre pour la liberté non seulement des camionneurs, mais de tous ceux qui vivent et résident au Canada. »
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— Rahul Vaidyanath (@RV_ETBiz) January 29, 2022
Une ambiance festive régnait sur la Colline malgré un temps glacial, -20°C. Ce sont des personnes de tous les horizons qui se sont mobilisées pour mettre fin aux restrictions et mandats anti-Covid.
« Il y a des vibrations ici », a déclaré Mme Terri Haydar, agent correctionnel à la retraite rendue à Ottawa depuis Toronto.
Sur le chemin vers Ottawa, a expliqué Mme Haydar pour Epoch Times, chaque viaduc était rempli de gens agitant le drapeau canadien au passage des camions.
« C’était une vraie pagaille », a-t-elle ajouté.
Pour Berdj Papa, chauffeur de camion de Laval, au Québec, il était important de se rassembler pour que le premier ministre Justin Trudeau « écoute les gens ».
« Nous avons été enfermés pendant trop longtemps … nous avons besoin que la population se fasse entendre », a-t-il expliqué.
Sylvain, un vétéran portant les écussons de son unité et qui n’a voulu donner que son prénom, a déclaré avoir rejoint la manifestation pour « libérer son pays ».
Amberly Quakegesic, elle, a parcouru 900 kilomètres depuis Chapleau, dans le nord-ouest de l’Ontario, parce qu’elle ne pouvait pas faire confiance aux reportages des médias ou des réseaux sociaux. Elle voulait voir par elle-même ce qui se passe.
« Nous ne savons pas à qui nous fier », a-t-elle déclaré.
#TruckerConvoy2022 It feels like a party pic.twitter.com/BUu7FnwaVb
— Rahul Vaidyanath (@RV_ETBiz) January 29, 2022
Mme Quakegesic travaille avec la communauté des Premières Nations dont elle est membre. Initialement elle ne voulait pas se faire vacciner contre le Covid-19 : « J’ai plutôt été contrainte de le faire pour pouvoir approcher les communautés des Premières Nations et vraiment faire mon travail. »
« Maintenant, ils parlent de … si je dois recevoir un rappel pour garder mon passeport vaccinal, alors ce sera quoi ensuite ? »
Selon elle, des personnes vaccinées autant que non vaccinées se sont joint à la manifestation.
« Tout le monde est ici pour ses propres raisons », a-t-elle dit.
Ginny Bruneau, membre des Premières Nations de Cold Lake Dene, qui a voyagé depuis Edmonton pour se joindre à la manifestation, a déclaré qu’elle était bouleversée par le nombre de personnes venues à Ottawa.
« Tant de gens ont le sentiment que le Canada se lève pour la liberté », a-t-elle déclaré.
Mme Bruneau conteste les propos du premier ministre Justin Trudeau selon lesquels le mouvement n’est constitué que d’une » petite minorité marginale de personnes qui se rendent à Ottawa, ou qui ont des opinions inacceptables à exprimer, et qui ne représentent pas les opinions des Canadiens qui se sont soutenus les uns les autres ».
« Ce n’est pas du tout cela », a déclaré Mme Bruneau. « Il s’agit de l’ensemble du Canada. Et le monde entier nous regarde. Les Canadiens se tiennent ensemble pour un et pour tous. »
Rob Jonkhans s’est joint à la manifestation pour ses enfants et les enfants des autres et du fait de l’impact que les restrictions ont eu sur eux.
« Je pense à tous les autres enfants, qui ne sont pas dans une situation comme mes enfants, qui sont dans des situations pires, qu’il s’agisse d’abus, d’angoisse mentale ou de dépression – vous devez être actif, vous devez sortir et vivre votre vie », a-t-il dit.
Selon M. Jonkhans, ceux qui critiquent la manifestation devraient venir et « sentir l’amour » qui s’en dégage.
« [Je ne me souviens pas] de la dernière fois où j’ai ressenti cela en tant que Canadien, ça a été un parcours embarrassant ces deux dernières années », a-t-il déclaré.
Alors que la foule derrière lui entonnait l’hymne « Ô Canada », M. Jonkhans a déclaré qu’« aucune personne honnête » ne pourra nier la bonne ambiance qui régnait dans la foule.
Le Convoi pour la liberté 2022 était initialement une protestation contre l’obligation de vaccination imposée par le gouvernement fédéral aux chauffeurs routiers transfrontaliers entre les États-Unis et le Canada. Il a depuis pris de l’ampleur et nombreux sont ceux qui ont rejoint le mouvement pour protester contre diverses restrictions et obligations liées au Covid-19.
Le premier convoi est parti de la côte ouest le 23 janvier, et d’autres camions l’ont rejoint depuis différentes régions du pays, pour protester dans la capitale, ce week-end et la semaine prochaine.
Une page GoFundMe mise en place pour soutenir le convoi a recueilli plus de 8 millions de dollars (5,6 millions d’euros), au 29 janvier.
Alors que la page GoFundMe examine le plan de distribution des fonds, les organisateurs ont déclaré que la plateforme de financement participatif a libéré le premier million de dollars pour soutenir les conducteurs en termes de carburant, de nourriture et de logement.
En raison de l’ampleur prévue de la manifestation, la police locale a demandé le renfort des corps de police voisins. Ainsi la police d’Ottawa a fait savoir qu’elle a mobilisé des agents de Toronto, de la région de Durham, de London, ainsi que de la Police provinciale de l’Ontario et de la Gendarmerie royale du Canada.
Jared Gnam et Canadian Press ont contribué à cet article.
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